AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,93

sur 79 notes
5
9 avis
4
10 avis
3
7 avis
2
2 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Il y a des signes qui permettent de sentir les romans à succès : des critiques de lecteurs enthousiastes dès la parution, un auteur confirmé et des graines de dystopie, genre bien dans l'ère du temps. Pour rajouter au plaisir, Macha est une héroïne terriblement attachante qui nous aspire dans ce roman d'anticipation politique.

Lien : http://www.liresousletilleul..
Commenter  J’apprécie          110
Quatre-vingt-dix ans après notre ère, l'humanité a réussi à vivre en harmonie avec son environnement. Les gens habitent dans des yourtes, les quelques rares « voitures » en circulation fonctionnent aux énergies renouvelables – et vont beaucoup moins vite –, les smartphones et compagnie ont disparu… Macha a cent sept ans et est désormais une des seules à avoir connu notre société. Il faut maintenant qu'elle témoigne, qu'elle raconte son histoire pour que plus jamais les erreurs du passé ne refassent surface.

Actuellement, ce n'est pas seulement la littérature young adult qui est à la dystopie, mais c'est toute notre société qui voit l'avenir d'un oeil sombre. Le réchauffement climatique, la montée du radicalisme et de l'islam, la question des immigrés, la politique, l'économie sont autant de sujets d'inquiétude qu'on nous rabâche.
Macha ou l'évasion fait figure d'exception. C'est presque audacieux de présenter un futur radieux, mais Jérôme Leroy l'a fait. Et si les écolos arrivaient vraiment à faire bouger les choses ? Et si on arrivait enfin à renoncer à tous nos privilèges pour se contenter de vivre simplement ? Et si on oubliait nos différends et nos différences pour non plus vivre les uns à côté des autres, mais les uns avec les autres ?
Une belle idée, vraiment.

Mais il y a quelques bémols.
J'ai trouvé ce roman un peu trop caricatural. Par exemple, la famille de Macha est terriblement clichée. L'héroïne a passé son enfance dans une famille bourgeoise et élitiste où les idées patriarcales sont si racistes et rétrogrades que l'un des grands frères est nazi, que la grande soeur milite fermement contre l'évolution de la femme dans la société, que Macha ne se sente proche que de sa mère dépressive. Finalement, les personnages qui composent cette famille ne sont là que pour être détestés : ils n'ont aucune profondeur – et ça, je l'ai regretté. Olivier n'existe que pour être haï des lecteurs, Monsieur Le Vigan n'est là que pour représenter une toute petite partie de la population française et la rendre absolument détestable. Et le monde dans lequel a grandi Macha (le nôtre) est très manichéen : il y a ceux qui sont contre l'immigration (des personnages égoïstes, hautains et prétentieux) et ceux qui sont pour (de braves gens ouverts d'esprit qui aident l'héroïne dans sa quête) ; de gentils écolos contre de méchants fascistes.
J'ai trouvé ça vraiment dommage. Si certaines personnes s'opposent à l'intégration des immigrés et votent pour Marine Le Pen, c'est qu'elles ont des raisons (qui leur paraissent valables) de penser de cette manière, de s'agripper à des valeurs qui ne sont plus partagées par l'ensemble de la société. Peut-être ne sont-elles plus rien sans ces valeurs ? Peut-être pensent-elles ainsi parce qu'on les a éduqués dans ce sens ? Peut-être veulent-elles rentrer dans un moule et appartenir à une communauté ? D'autres, sans doute, ont l'impression de perdre leur identité… En bref, il m'a semblé que ces personnes-là étaient diabolisées et ça m'a un peu dérangée. Je n'ai pas pu m'identifier à eux, ni même les considérer comme des personnages à part entière. Pour moi, ce ne sont que des représentations des idées radicales qui se développent actuellement. Rien de plus.
D'un autre côté, c'est un roman qui s'adresse à un public jeune, appelé à être les citoyens de demain. Ne faut-il pas les éduquer ? Ne faut-il pas leur montrer que les extrêmes sont mauvais, quitte à caricaturer ?

En parallèle de la jeunesse de Macha, on voit son présent, dans la Douceur. Tout est dit dans le titre : Douceur. Comme par miracle, l'homme semble être soudainement devenu une créature responsable et paisible. Il semblerait qu'il n'y ait plus de guerre, plus de racisme, plus de recherche de profit ou de gain de temps ; voire même plus de conflit du tout.
Mais aussi harmonieuse que sa relation à la nature puisse l'être, je ne pense pas qu'il soit vraiment possible que l'être humain effectue une telle évolution si rapidement. Nous ne sommes pas parfaits et nous le deviendront jamais. Nous aurons beau renoncer au confort technologique et préserver notre environnement, jamais nous ne cesserons de nous battre et de détester ceux qui ne nous ressemblent pas. Et tôt ou tard, nous finirons par renouer avec le profit – ce vieil ami.

Mais peut-être est-ce mon cynisme qui parle. Peut-être ai-je l'esprit trop formaté par cette vision de l'avenir qu'on nous inculque très tôt. Et si effectivement nous pouvions évoluer rapidement ? Et si effectivement nous parvenions à développer un esprit de tolérance et de paix à l'échelle planétaire en moins d'un siècle ?
Le futur n'existe pas, tout est encore possible.

En réalité, je ne sais trop que penser de cette lecture. Jérôme Leroy écrit vraiment bien, les chapitres se lisent très rapidement et j'ai été si happée par le roman que je suis arrivée à la fin en deux jours. Le monde de la Douceur m'a faite rêver (même s'il m'a paru caricatural et inatteignable), mais les personnages secondaires m'ont gênée (à l'exception du Capitaine, seul à avoir une attitude un peu ambiguë). C'est le principal défaut que je peux reprocher à Macha ou l'évasion : tellement de manichéisme que c'en est dérangeant.
Commenter  J’apprécie          30
J'ai été quelque peu déroutée par le contenu du roman (bien que la quatrième de couverture le dit) en découvrant que finalement nous n'allions que peu nous attarder sur notre futur dans une période appelée la Douceur, ni même sur le chaos qui a contribué à la fin de la société actuelle, mais plutôt sur les prémisses de ce chaos qui ont un goût de déjà-vu puisqu'en plein dans notre vie actuelle. C'est donc un roman d'anticipation qui s'ancre pleinement dans le présent, reprenant les thématiques de notre actualité, le climat parfois tendu de nos sociétés, et les violences qui en naissent. Jérôme Leroy, par le biais de Macha, femme de 107 ans qui a vécu notre monde, son chaos et l'après, jette à travers le récit de vie d'une ado, un regard acerbe sur la société que nous connaissons. Il n'y va pas de main morte dans les jugements, pouvant éventuellement gêner une tranche de population d'extrême droite fortement visée mais le faisant avec beaucoup de justesse. Tout y passe, du racisme à la violence policière, de la révolte des jeunes des ZAD, à la révolte plus intime de Macha. L'auteur nous fait saisir l'urgence de notre situation, de ce vers quoi nous pouvons basculer, et espère, à travers son monde d'après, qu'un avenir meilleur est envisageable. C'est du coup un [...]

Pour lire la suite, rendez-vous sur yuyine.be !
Lien : http://yuyine.be/review/book..
Commenter  J’apprécie          20
Jérôme Leroy nous propose ici un roman d'anticipation fort réussi, qui m'a emportée et m'a fait froid dans le dos. Macha, une centenaire qui vit dans un monde de Douceur, raconte sa fuite du monde de la Fin, en 2017. Elle dépeint un monde qui est déjà quasiment le nôtre, marqué par les crises financières, les attentats à répétition, le tournant autoritaire des pouvoirs politiques qui tentent de garder le contrôle sur la situation.

Ce roman engagé met le jeune citoyen en garde sur les atteintes à ses libertés, qui ne cessent de se multiplier : le fichage, les atteintes au droit de manifestation au nom de l'ordre public… Des dérives qui commencent déjà à exister aujourd'hui.
Face à cette évolution de la société et à sa situation personnelle difficile, Macha choisit la fuite, qu'elle nous raconte, vers une ZAD (Zone à Défendre) synonyme pour elle d'espoir de révolte et d'un monde meilleur.

Je n'ai qu'un regret : que l'histoire s'arrête en même temps que la fuite de Macha, et qu'elle ne nous raconte pas la chute du monde de la Fin, et l'installation de la douceur. Peut-être dans un prochain roman, puisque Jérôme Leroy semble avoir de la suite dans les idées. En attendant, je lirai volontiers « Norlande » du même auteur, dont l'un des personnages est évoqué ici.
Un roman citoyen, à mettre dans les mains de tout adolescent suffisamment mûr pour prendre du recul sur la société dans laquelle il vit.

Lien : http://romans-entre-deux-mon..
Commenter  J’apprécie          20
Jérôme Leroy mets en garde contre les dérives extrémistes. Il parle de la violence, des manipulations politiques. du monde de l'argent qui dénature les relations humaines. Il nous parle de la société consumériste qui détruit la nature pour plus de profit et plus de besoins. Il nous parle de l'adolescence et de la prise de conscience citoyenne.

L'histoire débute en 2100. La France a bien changé. Adieu la convoitise et la guerre, qui a détruit une grande partie de la population, place à la Douceur, aux cabanes dans les arbres. C'est une génération qui n'a pas connu la violence de la révolte. Ces petits jeunes veulent collecter les souvenirs des anciens pour essayer de comprendre ce qui pouvait motiver les gens à cette époque là pour ne pas reproduire les mêmes erreurs. Tiens voilà quelque chose qui me parle « plus jamais ça » et pourtant on le vit ! Fin du petit aparté.

On vient chercher une vienne dame fatiguée, elle a 107 ans, elle veut oublier pour ne pas souffrir. Elle va accepter d'ouvrir les portes de sa mémoire et de partager son vécu du temps du monde de la Fin. Ce travail de mémoire va nous renvoyer à notre époque. Macha, s'appelait Marie à l'époque. Elle vivait dans une famille bourgeoise d'une grande ville de Province. Elle vivait dans les non-dits dans un monde où les apparences étaient tout.

Petit à petit elle remonte jusqu'à l'adolescence de cette jeune fille. Elle avait accumulé de la haine et de la rage, elle va découvrir le véritable amour et une autre façon de penser.

L'adolescence et sa recherche de référence, une période de révolte et d'absolu. C'est le moment où l'amitié et l'amour vont se lier pour rejeter la famille et les institutions. Tous les carcans qui essaient d'étouffer sa véritable nature.

Marie va devenir Macha la fille d'immigrée libre qui refuse les violences policières et la politique d'exclusion. Elle va s'émanciper. Elle va faire ses propre choix. Revendiquer sa vraie nature.

Elle va connaître la souffrance de la perte des êtres chers. On va la suivre dans son voyage initiatique qui va la faire sortir assez violement de l'enfance.

On va la suivre en cavale dans une France violente où il vaut mieux être clair de peau.

Jérôme Leroy noirci le trait de notre société pour mieux nous faire comprendre les dangers qui nous guettent si nous baissons la garde.

Les personnages qu'il nous décrit soit on les aime soient on les déteste. Il n'y a qu'un personnage qui va nous surprendre.
Lien : http://ramettes.canalblog.co..
Commenter  J’apprécie          10
C'est un roman jeunesse tout à fait lisible par les adultes et d'ailleurs, je le recommande chaudement malgré quelques écueils !

Macha a 107 ans, elle a connu le monde la Fin (l'actuel nôtre), mais l'a un peu oublié depuis que La Douceur s'est installée. Seulement, les plus jeunes ont envie de savoir, ils se font cueilleurs d'Histoires et voici comment Macha se retrouve à raconter comment elle a vécu les derniers moments de la Fin. C'est un roman à la fois : facile à lire et puissant, court, angoissant et plein d'espoir. Dans le monde de la Fin, cela ressemble à notre société actuelle, mais plus chaotique, égoïste, les extrémistes sont sur le point de prendre le pouvoir en France (tous les sondages sont en leur faveur), les Zadistes s'organisent, et Macha nous raconte alors ses dernières semaines entre sa prison dorée à N. (Nantes, même si les noms des rues, lieux sont fantaisistes, exprès, on reconnait clairement) et son arrivée dans une ZAD normande. C'est un roman d'anticpation et pour ce faire, l'auteur a volontairement grossi tous les traits. La famille (semi adoptive) de Macha fait partie de la grande bourgeoisie et en a tous les traits les plus sombres (cela me rappelle Bussi dans Un avion sans elle où les riches sont nécessairement méchants et les pauvres gentils), les zadistes sont tous des écolos pacifistes... mais il a le mérite, en forçant sur les doses, de nous faire réfléchir à notre monde actuel, et celui que nous voulons laisser à nos enfants. Il manque, cependant, une explication sur le passage de la Fin à a Douceur, on aurait aimé avoir la clé, même si je suis persuadée que la réponse à la haine, n'est pas la haine, serons-nous un jour assez nombreux pour que la violence prenne fin ?

En e, au collège ou au lycée, il me semble que ce livre serait une bonne source de discussion, décortiquer les peurs des uns, les espoirs des autres, que peut-on faire à notre niveau ? Je fais partie de ces citoyens convaincus que TOUS nos gestes ont des impacts. Certes, il n'est pas facile (voire impossible) d'être parfait, nous avons tous nos faiblesses, mais si chacun y met du sien, un monde meilleur est possible et pour cela, il faut commencer par s'y mettre SOI en arrêtant de toujours accuser le voisin de ne pas faire d'effort, c'est par l'exemple que l'on peut faire bouger les choses, pas par le mépris...

Bref, ce roman a le mérite de faire réfléchir et pour cela, il vaut le coup d'être lu.
Commenter  J’apprécie          00
cela mais de l'espoir dans notre avenir , j'espere et j'aspire à la "douceur"
Commenter  J’apprécie          00
Bonjour, comment exprimer l'amour que j'ai ressenti en lisant ! J'ai vraiment ressenti la douleur contenue dans la vie de Macha, ce personne est vraiment très attachant de par sa vie et ses convictions. Je me suis sentie happée par son monde, où les gens ont plus d'importance que les téléphones et où le passé est respecté. Son monde m'a semblé beaucoup plus libre et moins triste que celui où on vit maintenant car il est rempli de simplicité et d'amour mais dépourvu de malheur (guerres, violence) . Toutefois à mon avis si la vie humaine venait à changer, elle s'éteindrait plutôt que de vivre en harmonie avec la nature, par conséquent je vois plutôt la Douceur comme un rêve inaccessible.
D'ailleurs on peut rappeler la violence où la Douceur a été obtenue.
J'ai beaucoup aimé la volonté des ados à connaître leurs racines et le respect qu'ils accordent à leur ainée et aux livres afin de ne pas reproduire les mêmes erreurs qu'eux. Je le recommande vivement évidemment !
Commenter  J’apprécie          00
Bien aimé : à l'aide de flashbacks, où l'héroïne parle de sa jeunesse mouvementée, on se retrouve au 21ème siècle, on retrouve une société repliée sur elle-même, violente, avec un bloc identitaire au pouvoir, des ZAD... intéressant pour faire suite à "Dans de désordre" de Marion Brunet.
Commenter  J’apprécie          00
Jérôme Leroy nous livre ici une très belle réflexion sur les dérives de notre société et un futur possible plus apaisé où l'homme vivrait en harmonie avec la nature. J'ai beaucoup aimé les rappels d'autres romans (La Grande Môme, le Bloc, Norlande), romans qu'il n'est d'ailleurs pas nécessaire d'avoir lu pour comprendre l'intrigue. Ces rappels donnent l'impression d'un tout, d'un univers qui se construit au fur et à mesure. L'auteur nous livre une vision du monde engagée, certes idéaliste mais jamais mièvre.
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (167) Voir plus



Quiz Voir plus

Quiz Norlande

De quelle ville Jérôme Leroy s'est-il inspiré pour créer son histoire ?

Stavern
Bergen
Utoya

10 questions
40 lecteurs ont répondu
Thème : Norlande de Jérôme LeroyCréer un quiz sur ce livre

{* *}