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EAN : 9782715254985
224 pages
Le Mercure de France (04/02/2021)
3.59/5   29 notes
Résumé :
« Si je pense à elle ou prononce son nom, les premières images à surgir sont des clips : c’est elle qui danse, c’est elle à la platine dans le salon-navire, c’est elle à un concert, jamais loin de la scène, ou dans une boîte de nuit, jamais loin des enceintes. Elle danse, la sueur irise sa peau, elle a toujours une mèche de cheveux qui lui barre le front ou se colle à ses tempes, parfois une boucle plus longue descend jusqu’à sa bouche, qu’elle écarte en riant, heur... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Été 1984. le narrateur apprend la mort tragique de sa jeune amie, Agathe, violée, étranglée, traînée et laissée dans le parking de son immeuble, à Vincennes.
Cela fait 6 ans qu'il travaille, fait la fête et partage tout avec elle. Ils ont 20 ans, forment un duo d'hypersensibles, vont aux concerts les plus branchés de l'époque (l'auteur décrit les débuts des Rita Mitsouko sur scène), adorent marcher ensemble, danser, se confier.
Devenu écrivain, ses souvenirs sont restés intacts.
Plus de 30 ans après sa disparition violente, ce roman dessine le portrait sensible d'une jeune femme libre et met en scène une amitié (amoureuse?) exceptionnelle.
L'auteur a ressenti le besoin d'écrire sur son amie, après toutes ces années de silence. La nostalgie l'a emportée sur lui.
Les passagers sur la mère de son amie sont terribles, cette mère qui voit sa vie «s'arrêter » dès l'annonce de la disparition de son enfant unique, une mère «désenfantée ».
J'ai trouvé ce texte sublime, fort et délicat à la fois. Ce lien solide que nous décrit l'auteur entre lui et cette jeune femme est extrêmement poignant. Il parvient à la faire revivre, si libre et pleine de vie.
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Avant d'être un roman, Requiem pour la jeune amie est un morceau de musique triste mais lumineux, un requiem radieux. Gilles Leroy rend hommage à celle dont la présence pétillante a marqué ses jeunes années, bribes de douleur conjuguées au ravissement de la vingtaine, entre fêtes et danse, entre souvenirs africains et réminiscences parisiennes, entre confidences discrètes et doux silences (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2021/04/19/requiem-pour-la-jeune-amie-gilles-leroy/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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C'est en repeignant sa bibliothèque, quelques trente ou quarante années après les faits, que lui revient (comme un flash) une anecdote vécue avec la jeune amie, souvenir profondément enfoui au fin fond de son subconscient … le narrateur va alors nous confier comment l'indicible nouvelle lui était parvenue – juste après avoir croisé David Bowie – dans une supérette d'un petit village varois écrasé sous le soleil, où il séjournait.

La jeune amie, il l'a rencontrée chez lui lors d'une fête, durant l'été 78 (rue de Vintimille, à Paris) alors qu'ils avaient dix-neuf ans tous les deux. Ils allaient spontanément devenir très complices. Jusqu'à ce jour fatal de juillet 84 … Il a longtemps retapé des appartements avec elle, avant de devenir écrivain. C'était à l'époque où il était amoureux d'un acteur, qui lui était infidèle … Elle n'a pas d'identité au fil des pages, la jeune amie violée et tuée dans le parking de son immeuble, à Vincennes … Comme si c'était encore trop pénible pour le narrateur (qui – lui – s'appelle Gilles) de se la remémorer … le prénom de la jeune amie (Agathe), le narrateur nous le communiquera au dénouement de ses confidences … Un peu comme un exorcisme …

Un très beau texte, touchant et pudique, que l'on sent empreint de (douloureux) souvenirs autobiographiques. Des faits concis, simples et paradoxalement complexes. Un moment de lecture particulièrement désarmant et attrayant à la fois.

Gilles Leroy, c'est aussi le prix Goncourt 2007 (Alabama Song) et l'auteur du non moins superbe « Nina Simone, roman » : un écrivain dont la renommée n'est plus à faire !
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Cela faisait 30 ans qu'il avait tenté de l'oublier, de vivre sans vouloir penser à sa jeune, sa meilleure amie, morte, violée, assassinée.
Et puis, un jour les souvenirs affluents, ne peuvent plus être canalisés et imposent l'écriture.
Quel beau roman que cette peine, ce deuil, cette douleur vont engendrer.
Le style, le rythme rendent hommage à cette jeune fille solaire, Agathe.
Le ton n'est ni larmoyant ni pesant.
Il est aussi questions de la jeunesse de l'auteur, de la fin des années 70, des années 80 qui s'annoncent, du début de la vie d'adulte, de la place des parents, du premier amour, d'assumer son homosexualité, d'une mère aimante, d'un père trop peu présent.
La plume tout en finesse m'a émue et m'a fait passer, malgré le sujet, un merveilleux moment de lecture.

Lu dans le cadre du Grand Prix des Lectrices Elle
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Dès les premières lignes, c'est beau.

Perché sur un escabeau, le narrateur perd l'équilibre et laisse échapper un carton plein de photos. Il entame alors un voyage éclair dans le passé. le voici revenu sur une autre échelle, il y a longtemps, au moment où un seau de peinture l'ensevelit sous un voile poisseux et blanc. La voilà qui apparaît fugacement dans son esprit : la jeune amie.

Il nous raconte leur histoire, qui a commencé un soir, dans un appartement-bateau, où la musique ondulait au milieu d'un salon. Ils ne se connaissent pas, elle atterrit chez lui. C'est un coup de foudre amical.

Pendant plusieurs années, ils vont travailler ensemble sur des chantiers, rénover des appartements. Ils vont se présenter leurs familles, pas bien étendues, de chaque côté. Une mère chacun, un père mort ou absent. Ils vont aussi arpenter Paris en tous sens et à pied, de préférence la nuit passant de bar en soirée et, en marchant, se dévoiler.

Il est en vacances dans le Sud de la France, quand un homme qu'il a aimé il y a quelques années l'appelle pour lui annoncer que la jeune amie est morte, qu'elle a été tuée et violée. Choc. Nausée.

Dire qu'il ne pensait qu'à lui raconter ce soir-là, à son âme-soeur, que, le matin-même, il avait bousculé son idole en entrant à l'épicerie. Mais il ne pourra pas. Il ne pourra plus. Jamais.

Les mots sont atroces, qui entourent sa mort et les images glaçantes. Alors il raconte avec une extrême délicatesse, pour ne pas la déranger dans son silence éternel. Au milieu du livre, pour la première fois, on lit son prénom, et c'est une déflagration.

Elle était franche, fine de corps et d'esprit. Irrésistible. Tout le monde tombait sous le charme. On est saisi d'effroi, à l'idée du gâchis d'une telle vie.

Gilles Leroy rend dans ce beau livre un hommage. En nous parlant d'elle il la sauve, non pas de la mort, mais assurément de l'oubli. Et on lui en sait gré, on le remercie, d'avoir partagé avec nous, un peu de la lumière qui émanait de cette fille. La jeune amie.
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critiques presse (1)
LeFigaro
11 mars 2021
Un magnifique tombeau littéraire à une amie de jeunesse assassinée.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Rue de Vintimille

...
J'ignore comment elle était arrivée là, qui lui avait signalé cette fête.
...
Elle m'a serré le bras en souriant...
...
Les heures ont passé, dans le tourbillon je l'ai oubliée
...
Elle a remis ses chaussures, son blouson de cuir tout râpé, sur le palier je l'ai embrassée sans oser lui demander son numéro de téléphone.
...
Ses talons aiguilles ont cliqueté dans l'escalier et j'hésitais...
...
Quand ça a sonné à la porte. C'était elle, souriante et reprenant son souffle : Ça te dirait de bosser sur des chantiers ?
Ainsi l'inconnue entra dans ma vie et j'ai su, en un éclair, qu'elle allait compter beaucoup, qu'elle compterait longtemps.
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La jeune amie n'était pas ma première morte. Avant elle j'avais perdu des êtres que j'aimais, trois grands -parents, un camarade d'enfance. J'avais vu des cadavres, de nombreux cadavres dans ce carambolage monstre où ma mère et moi nous retrouvâmes au milieu de corps disloqués, tandis que mon père, le front en sang, secourait avec d'autres gars les gens captifs des carrosseries.
La mort de la jeunes amie, c'est autre chose.
Sa mort à elle fut comme une frontière.
Je l'ai franchie. Je ne voulais pas, on m'a poussé.
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Liminaire

Le temps d'un éclair, dans cet instant infime où le dispositif bancal oscille d'un pied sur l'autre, où je me sens ébranlé comme quand la terre tremble et vous fissure tout du long, j'ai cette sensation de déjà-vécu, de déjà-senti qui me colle à la nuque et j'éprouve la menace confuse d'un retour de mémoire, je ne saurais dire laquelle, de ces souvenirs que l'on préfère dormants.
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Vidéo de Gilles Leroy
Gilles Leroy - On n'est pas couché 16 février 2019 #ONPC
On n'est pas couché  16 février 2019 Laurent Ruquier avec Christine Angot & Charles Consigny  France 2 #ONPC

Toutes les informations sur les invités et leur actualité https://www.france.tv/france-2/on-n-est-pas-couche/

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