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EAN : 9782710375524
256 pages
La Table ronde (03/01/2017)
3.64/5   55 notes
Résumé :

C'est aux alentours de 2015 qu'un phénomène inexpliqué et encore tenu caché s'empare de la société et affole le pouvoir. On l'appelle, faute de mieux, l'Éclipse.

Des milliers de personnes, du ministre à l'infirmière, de la mère de famille au grand patron, décident du jour au lendemain de tout abandonner, de lâcher prise, de laisser tomber, de disparaître. Guillaume Trimbert, la cinquantaine fatiguée, écrivain en bout de course, est-il lui aus... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Comme dans ses précédents romans, comme d'autres avant lui, Jérome Leroy explore à nouveau la thématique d'un monde qui finit et d'un autre qui démarre. Et c'est bigrement réussi !

Vivant désormais apaisée avec sa fille dans "La Douceur", ce nouveau monde où l'on réapprend ce qu'est le nécessaire, la découverte et l'émerveillement, Agnès se souvient de L'Éclipse.

Une période où la société à bout de souffle après tant d'attentats, de violences et de montée en puissance des pressions économiques, sociales et sociétales, a explosé. Oh, pas dans la guerre, ni le chaos. Mais dans un glissement subtil, réfléchi, libérateur, individuel mais dont le nombre finit par faire masse : "Les gens s'en vont".

Partir, tout laisser du jour au lendemain : travail, famille, enfants, responsabilités, culpabilité... D'un seul coup - mais à la suite d'un cheminement itératif et cumulatif - répondre "je décide de partir et de m'affranchir" à la place de "ce serait formidable si...mais je ne peux pas". Et finir par faire sens quand ce mouvement libérateur s'amplifie et interroge.

C'est ce que fait peu à peu Guillaume Trimbert, écrivain à la cinquantaine tourmentée, fatiguée qui va tout lâcher pour profiter de l'instant qui passe : celui où immobile, on goûte la joie simple d'un paysage à travers une fenêtre, avec la présence d'une femme aimée dont le seul contact peau à peau suffit à rassurer.

Ce cheminement, Agnès va le suivre et tenter de le comprendre, elle l'agent des services spéciaux habituée aux missions d'exécutions pour raisons d'état. Celles où justement il est important de ne pas comprendre mais de seulement agir. D'autant que d'autres raisons la poussent à s'intéresser à Trimbert.

Un peu tard dans la saison réussit le tour de force - trop souvent raté ailleurs quand des auteurs se lancent dans le multi-genre - d'être à la fois dans le sociétal, l'anticipation ou le polar. Mais c'est surtout un roman très personnel (avec toujours des touches autobiographiques ci-et-là) construit comme une délicate histoire empreinte d'une mélancolie positive et rassurante.

Ses personnages sont beaux, certes terriblement imparfaits, mais tous très attachants malgré leurs travers ou leurs tourments. Des femmes et des hommes qui font ce qu'ils peuvent pour avancer, résignés ou un jour "éclipsés".

Leroy dépeint son époque, ses travers, ses impasses et nous livre une vision du salut qui, à défaut d'être détaillée, est douce, bienveillante et surtout délibérément choisie et non subie.

C'est déjà ça... et même si cela arrive un peu tard dans la saison, ça fait du bien.

Deux remarques pour finir :

- Heureuses coïncidences des lectures : dans un contexte différent, Un peu tard dans la saison est un bel écho à Dans la foret de Jean Hedland lu - et adoré - quelques semaines plus tôt.

- Heureuses coïncidences des origines : comment ne pas apprécier un écrivain capable d'évoquer avec une nostalgie qui forcément me touche, la rue Lézurier-de-la-Martel, la rue des Fossés Louis VII, Fontenelle ou encore les galets de Saint-Valéry-en-Caux. Ces mêmes petites touches impressionnistes rouennaises déjà appréciées dans le Bloc.

Merci à Babelio, Masse critique et La Table ronde pour cet envoi.
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Jérôme Leroy, né en 1964 à Rouen, est un écrivain français. Il compte à son actif plus d'une dizaine de romans, de nombreuses nouvelles et de la poésie. Un peu tard dans la saison, son dernier roman, vient de paraître.
A notre époque, un phénomène inexpliqué et encore tenu caché par les pouvoirs publics (nom de code : l'Eclipse) s'empare de la société : des milliers de personnes, du ministre à l'infirmière, de la mère de famille au grand patron, décident du jour au lendemain de tout abandonner de leur vie et disparaître. Guillaume Trimbert, écrivain fatigué, est-il lui aussi sans le savoir candidat à l'Éclipse alors que la France et l'Europe, entre terrorisme et révolte sociale, sombrent dans le chaos ? C'est ce que pense Agnès Delvaux, jeune capitaine des services secrets.
La jouant d'emblée mystérieuse, Jérôme Leroy capte immédiatement l'attention de son lecteur qui ne comprend pas très bien l'intrigue. D'un côté il y a ces gens qui disparaitraient soudainement sans laisser aucune trace, de l'autre il y a ce Guillaume, la cinquantaine, communiste usé par un peu tout, à la recherche d'une porte de sortie, et pour faire le lien entre ces deux points narratifs nous avons Agnès. Jeune femme bossant pour les services secrets, elle est chargée d'éliminer ceux qui tentent de disparaitre des radars de la société ; son attention se porte sur Guillaume mais à mesure que les pages défilent le lecteur réalise que l'intérêt d'Agnès pour Guillaume, dépasse le cadre de son job, elle en fait une affaire personnelle… pourquoi ? Mystère et boule de gomme que je vous laisse découvrir.
Roman social et critique de notre société, voire d'anticipation. En France comme en Europe, émerge une nouvelle forme de contestation de la société (celle des réseaux sociaux, des smartphones, des banques, des multinationales etc.), le combat politique ne sert à rien, la violence terroriste/casseurs non plus, alors les gens, sans se donner le mot ni répondre à des consignes, lâchent prise, abandonnent tout d'un coup et disparaissent. Cette situation inédite, pire que les attentats djihadistes, prend de court l'Etat qui ne peut qu'envoyer ses sicaires éliminer pour de bon ces trublions en espérant arrêter l'hémorragie, « Si tout le monde arrête, si tout le monde s'en va, nos sociétés vont s'effondrer en quelques années. »
Guillaume Trimbert, lui aussi ressent imperceptiblement cette envie de tout plaquer pour retrouver les basiques de la vie, la vraie vie. Plus il va s'éloigner de sa vie d'autrefois, plus Agnès Delvaux va se rapprocher de lui…
Le roman est extrêmement agréable à lire, nous voyageons beaucoup avec Guillaume de la Belgique au Portugal et à travers toute la France dite profonde ; le texte est truffé de références aux films des années 80 et surtout aux écrivains et leurs livres, d'André Dhôtel à Charles Bukowski en passant par « son cher Blondin » ! La seule réserve que je puisse émettre, un fait – que je ne peux révéler ici – lors du dénouement final m'a semblé incongru, pour ne pas dire plus… Enfin, pour en terminer, c'est le genre de bouquin où l'on souligne beaucoup de phrases percutantes comme celle-ci, « On se sera beaucoup indigné, dans ce monde-là, pas nécessairement sur ce qu'il aurait fallu, mais enfin, cela aura été la posture favorite des contemporains. »
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Roman d'anticipation, pas vraiment polar mais résolument sociétal avec des personnages principaux plutôt paumés dans un monde en perdition.
Racontée en 2032 par Agnès, ex tueuse au service de l'état cette histoire parle d'une quête. Mais ce n'est pas la même pour Agnès ou Trimbert ex professeur
et écrivain.
Et puis il y a l'éclipse, ce départ impromptu des gens, un jour, comme ça. Ils disparaissent, soit définitivement, soit pour un ailleurs différent, plus vrai, plus sobre, plus humain peut-être, qui sait ?
L'auteur décrit notre société consumériste avec une grande lucidité d'où découle un ras-le-bol général qui saisit les gens .
Je ne me suis pas attachée aux personnages, Trimbert est trop égoïste et Agnès trop rigide, obsédée et froide.Mais ce roman se lit facilement et c'est une triste constatation de ce que nous vivons en quelques sorte. Pas franchement réjouissant mais avec une pointe d'espoir avec cette éclipse menant à quelque chose comme un renouveau, un monde différent car dire meilleur serait présomptueux .


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2015. La filature de la jeune officier des services secrets n'est pas prévue dans ses ordres de mission et cela déplaît fortement à son chef et compagnon. La cible d'Agnès Delvaux se nomme Trimbert Guillaume. Il est écrivain et semble souffrir d'une lourde lassitude. Au même moment un phénomène étrange nommé l'Eclipse inquiète le pouvoir qui décide de le contrer. L'Europe semble sombrer dans un désordre général après les attaques terroristes. Pourquoi des milliers d'hommes et de femmes disparaissent-ils sans laisser d'adresse ?

Ceci n'est pas un polar. Jérôme Leroy met en scène un personnage principal dont la profession est agent des services secrets mais ce n'est pas un polar. Son fiancé surnommé « le Colonel » est également son chef et ce n'est toujours pas un polar. Ils effectuent quelques menues besognes pas très propres mais décidément ce récit n'est pas un polar. C'est un roman intimiste, mélancolique. Agnès Delvaux vit avec sa fille à la campagne, dans le Gers, et se souvient. Elle raconte son parcours à Ava, quinze années plus tôt. Elle profitait des moyens mis à sa disposition dans le cadre de son travail pour suivre et espionner le dénommé Trimbert, la cinquantaine bien tassée. La suite nous dira pourquoi. Agnès et Guillaume se partagent la narration, à tour de rôle, et au fil de leur tourment, faux espoir ou quête se dessinent les contours d'un ordre social en déroute et, par là même, un accablement qui atteint les deux acteurs de cette fable finalement noire. Car la violence, aidée par la volonté arbitraire de l'état d'urgence, va s'abattre secrètement alors que Trimbert ressasse « Pont Mirabeau » - ce temps, affreusement sombre, qui passe - et que Delvaux poursuit sa traque.

C'est dans un cadre résolument social que l'auteur met en évidence un bouleversement qui commence à faire tanguer le vaisseau amiral de notre société de consommation. Est-il nécessaire de préciser qu'il s'agit du capitalisme ? Ainsi, il s'intéresse aux comportements de l'individu - et à l'évolution des moeurs de la société - confronté au totalitarisme de la croissance exponentielle. Quel est ce syndrome ? de catastrophes en attentats, de pillages des ressources en appauvrissements des masses l'être humain n'a pour seule solution que le replis. Sur soi et dans un univers qu'il va choisir, un cadre de vie détaché de la mondialisation où portables, Internet et autres polluants seront bannis. L'apocalypse selon Jérôme Leroy est un doux fléau. La fuite. Un peu tard dans la saison déploie une trame narrative où ces deux personnages sont impliqués. Un observateur et un observé. Ce dernier, Trimbert, présente des signes évidents d'un malaise chronique. La fin de l'Avant. (...)
La suite sur : http://bobpolarexpress.over-blog.com/2017/02/le-doux-fleau-un-peu-tard-dans-la-saison-jerome-leroy.html
Lien : http://bobpolarexpress.over-..
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Un peu tard dans la saison parle d'un étrange phénomène appelé l'Eclipse. Ce qu'on a appelé ainsi, c'est la disparition volontaire de milliers de personnes, pour se déconnecter du monde moderne, de sa violence physique et morale, de ses obligations sociétales. A l'époque, Agnès était capitaine des services secrets. Elle devait enquêter, nettoyer, assassiner des gens impliqués dans ce phénomène. C'est elle qui raconte cette histoire, qui est aussi celle de Guillaume Trimbert, un ancien professeur, auteur de peu de succès, candidat à l'éclipse.

J'ai eu beaucoup de mal à entrer dans l'histoire. Il m'a fallu plusieurs chapitres tout d'abord pour comprendre vraiment la structure du texte, et plus d'une centaine de pages pour réussir à trouver un réel intérêt pour le texte. J'ai trouvé la première partie beaucoup trop longue, ennuyeuse, contemplative. Cela dit, je le comprends de la façon suivante : pour que Trimbert accepte l'Eclipse, et pour qu'on en comprenne bien les raisons, il faut comprendre le côté insipide de sa vie. En revanche, pour Agnès, je n'ai pas bien vu l'intérêt. On cerne assez rapidement le personnage, et toutes les digressions qu'on subit sont autant de moments lassants qui m'ont perdue. La deuxième partie est plus concrète et franche. Enfin, on voit le but. On comprend qu'il existe un lien entre les deux narrateurs, et on cherche ce lien. D'ailleurs, j'ai été agréablement surprise par sa nature, quoique la chute m'ait fortement déplu (et je ne vous en parlerai pas pour ne pas vous la dévoiler), justement par rapport à la nature de ce lien.

Le thème de fond est extrêmement intéressant. Jérôme Leroy n'est pas le premier à aborder cette hyper connexion, ce recours systématique et abusif à la technologie pour tout et n'importe quoi, cette facilité à localiser une personne en permanence, ... Cependant, il le fait d'une façon plutôt originale. le monde devient fou, toujours de plus en plus révolté, le but étant de lutter contre tout ce qui fonde notre société moderne et sa violence. J'ai aimé "la Douceur", ce monde qui succède à celui que nous connaissons et qui semble paradisiaque. J'ai apprécié la façon dont l'auteur tranche en quelque sorte quand nombre d'autres se contentent de nous laisser réfléchir et opter pour la fin imaginaire que notre logique préfère concevoir.

J'ai un avis mitigé sur l'ensemble de ce roman. Je ne sais pas trop quoi en penser. le sujet choisi est intéressant et plutôt bien traité. Les personnages sont plutôt recherchés et profonds. Mais je n'ai pas adhéré à la structure du récit qui passe d'un narrateur à l'autre, alors que la personne qui semble narrer cette histoire dès le départ est Agnès. L'entrée de Guillaume est brutale, incongrue dans ce qui semble être une sorte de journal intime à destination de la fille d'Agnès. J'ai également été franchement déroutée par les trop nombreux aller-retour dans le temps lors du récit. Je me suis perdue dans les années, dans les éléments donnés, dans les digressions.

Conclusion : ♥♥♥ Je n'ai pas aimé ce roman mais je ne l'ai pas détesté non plus. La première partie passée, j'ai trouvé un réel intérêt à ce texte, quoique l'un des personnages soit parti un peu dans tous les sens. C'est le croisement des chemins de ces deux personnages qui finit par donner un sens à cette histoire. En revanche, j'aurais aimé une structure plus carrée, plus de clarté dans les passages d'un narrateur à l'autre, moins de passage du coq-à-l'âne en somme.
Lien : http://sweetie-universe.over..
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critiques presse (4)
LeMonde
31 mars 2017
Le romancier mêle thriller et introspection dans une France désabusée. Et invite à résister sereinement aux méfaits de l’époque.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LeFigaro
27 janvier 2017
Même lorsqu'il nous invite à la mélancolie (sa tonalité préférée), Jérôme Leroy conserve une élégante clarté d'expression.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LaCroix
20 janvier 2017
Ancien prof de ZEP à Roubaix, auteur sombre et ironique de romans noirs, poèmes, nouvelles, livres pour la jeunesse, il enregistre « la fin du monde d’avant ».
Lire la critique sur le site : LaCroix
LaCroix
20 janvier 2017
Fable grinçante, le roman noir de Jérôme Leroy suit le mouvement d’une humanité qui se déconnecte et se libère de la tyrannie technologique du capitalisme.
Lire la critique sur le site : LaCroix
Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Chez lui comme chez les futurs éclipsés, cela a dû commencer de manière imperceptible. Des signes, des petits faits qui se sont succédé et qui l’ont amené à franchir le pas. Il a mis un peu moins de deux ans à le faire, à rejoindre sans le savoir la foule invisible qui a signalé le commencement de la fin. Le colonel avait eu raison. L’effondrement a été complet en à peine une décennie. (…)
Mais c’était un sacré taiseux, au fond, pour quelqu’un qui a tellement écrit. Sans grand succès, d’ailleurs… Il y avait bien ces notes sur des carnets, des fragments dans son Mac, mais c’était tout. Et il ne donnait pas l’impression de chercher à en faire un livre. C’était dommage : j’aurais pu convaincre le colonel qu’un écrivain qui racontait sans le savoir ce qui était sur le point de se passer méritait un traitement particulier. Les choses auraient été plus simples.
Mais non, il continuait de publier ses romans noirs dans une veine très politique qui n’effleurait même pas cette question. Ou alors, mais je me dis que c’est une illusion rétrospective, dans sa poésie : d’autres que moi, y compris dans le Service, auraient peut-être pu discerner ce qui était en train de couver dans certains de ses poèmes. Mais qui lisait de la poésie, en ce temps-là ? Dans le Service, on avait bien un département informel qui surveillait la fiction dans la littérature, à la télé ou au cinéma, mais rien pour la poésie. Quelle erreur quand on y songe…
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Moi, j'étais d'une génération qui avait fait disparaître le slow et l'avait remplacé par la pornographie. Comme si les corps de plus en plus égarés dans le virtuel ne pouvaient se retrouver que par l'intermédiaire d'aberrations sordides qui allaient du gang-bang à la tuerie de masse alors qu'il était si simple, si innocent, si troublant de se coller l'un à l'autre en espérant que la chanson ne finisse jamais.
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Mais ce n’était pas Tavaniello qui m’intéressait, ou en tout cas pas encore. Celui qui m’intéressait, c’était lui. Seulement lui.
Pour tout dire, je soupçonnais à la lecture de ces premières données une certaine part d’histrionisme, mêlée à un sentiment d’égarement. Voilà, il était un égaré. En attendant, comme tant d’autres, de s’effacer, de laisser tomber, de faire un pas de côté et non plus en avant.
En attendant d’être un éclipsé.
Ses fenêtres étaient allumées. Ce n’était pas souvent. Il faisait partie de ces écrivains itinérants qui vivaient de rencontres dans les médiathèques les plus improbables dans la banlieue d’Arras ou au cœur de l’Ariège, de résidences d’écriture au fin fond de la Creuse ou du pays d’Auge, de salons consacrés au roman noir, à la littérature jeunesse ou à la poésie.
Il ne devait pas vouloir dépendre exclusivement de ce que lui donnait la mécène. Les hommes de son âge aimaient se mentir. Le problème, c’est qu’ils se mentaient mal et qu’un jour ils ne se mentaient plus. Alors, au choix, ils buvaient trop, se suicidaient ou, dans les derniers temps, ils s’étaient éclipsés.
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Quand j’ai su qui il était et que je l’ai retrouvé, c’était peu de temps avant les attentats, dans les derniers jours de décembre 2014. Pendant les Fêtes, comme on dit. Il habitait dans un bel appartement, au dernier étage, square Henri-Delormel, dans le XIVe, depuis une quinzaine d’années, date de son arrivée à Paris. On était dix-huit mois avant que le colonel ne me parle de la nouvelle grande peur du pouvoir, l’Eclipse, et de ceux qu’on appelait dans le Service et dans certains cercles du pouvoir les éclipsés, faute de mieux.
L’appartement, il le louait pour une somme dérisoire à sa mécène. Je l’ai appelée comme ça dès que j’ai connu son existence. Je ne voyais pas d’autre mot. Mère maquerelle aurait manqué d’exactitude et aurait sans doute par trop trahi mon a priori défavorable. Ce qui était sûr, c’est que ce n’était pas avec ses droits d’auteur, ses piges et sa participation à quelques scénarios qu’il aurait pu vivre là, avec vue sur la jolie cour et ses immeubles 1930.
La première fois, je suis restée à regarder ses fenêtres assez longtemps, depuis la rue Ernest-Cresson. Je n’avais pas encore d’idée précise de ce que je voulais faire. Ou si, en fait. Mais je ne l’avais pas formulée clairement. L’inconscient : ce genre de choses auxquelles ne croyaient pas les militaires qui ne s’en portaient pas plus mal. Et encore moins les espions.
Alors quand on cumulait, comme moi…
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Les réseaux sociaux ont réussi ce que n'avaient jamais imaginé dans leurs rêves les plus fous les polices politiques de tous les régimes : des gens qui se fichent eux-mêmes. La réussite est totale, c'est l'humanité elle-même qui devient une police politique autogérée.
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Maître et rénovateur du roman noir français, Jean-Patrick Manchette a réinventé le genre du polar dans les années 1970 et 1980. Nicolas Herveaux invite le spécialiste Nicolas le Flahec et l'auteur Jérôme Leroy pour découvrir ou redécouvrir la vie et l'oeuvre de l'écrivain.
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