AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,53

sur 34 notes
5
16 avis
4
12 avis
3
0 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Lucrezia Lerro livre ici une histoire violente, terrible avec des mots crus, sincères pour exposer les maux dont souffre cette jeune fille malade et cette maman démunie. En 143 pages, l'auteure nous décrit le quotidien de ces deux femmes unies envers et contre tous, c'est difficile, c'est poignant, c'est bouleversant. Les troubles du comportement alimentaire sont dévastateurs, que ce soit pour la personne qui en souffre comme pour les personnes qui en sont témoins. Des victimes collatérales d'un mal qui met à mal une famille entière. La violence des dialogues met en avant le mal être omniprésent dans ce foyer, la douleur de se remplir pour se vider, la douleur d'y assister sans rien pouvoir faire. J'ai été bouleversée, émue. En plus de ce monstre qui se loge dans le corps et la tête du petit écureuil, les problèmes d'argent rajoutent une dose supplémentaire de malheur, au point de pousser une mère à faire des choses impossibles pour le bien de son enfant, pour la survie de son foyer.

J'ai été touchée par ces deux personnages, par leur amour mutuel, par leurs épreuves. J'ai eu le coeur serré et l'impression d'assister à chaque scène avec un réalisme saisissant. L'écriture incisive met en lumière une maladie terrible aux conséquences tout aussi dramatiques. J'ai été subjuguée par cette plume, par cette approche de ce sujet. Tantôt par le point de vue de la maman, tantôt par les extraits du journal de la jeune fille. On assiste impuissant à cette descente aux enfers et nos espoirs de guérison s'amenuisent au fur et à mesure de la lecture. J'ai été effrayé par toute cette douleur, ce mal qui gangrène deux êtres qui pourtant, tentent de s'en sortir.

L'environnement familial et les événements passés entretiennent la situation et la résilience semble s'éloigner chaque fois un peu plus. Quand une mère assiste impuissante à la destruction de son enfant, je pense qu'il n'est pas nécessaire d'avoir goûté à la maternité pour tenter d'imaginer ne serait-ce qu'un instant la souffrance que cela doit engendrer. Culpabilité, incapacité, sentiment d'isolement, peur, angoisse… Voilà de quoi est teintée la vie de ces deux femmes. Mère et fille vivent cette maladie ensemble, ne sachant pas vraiment comment s'en sortir, c'est déroutant, révoltant, on aimerait tant pouvoir les aider mais comment? Cette question n'a pour le coup aucune réponse prédéfinie, aucun mode d'emploi n'est disponible.

Ce livre est fort, c'est un récit puissant qui ne se cache pas derrière des phrases alambiquées ou édulcorées. C'est brut, c'est violent, c'est probablement nécessaire pour faire prendre conscience de l'horreur de ce trouble dévastateur. Je suis particulièrement touchée par cette lecture car elle m'a été offerte par une personne que j'aime énormément et qui m'a laissée un petit mot de petit écureuil lourd de signification. J'ai appréhendé ce texte avec beaucoup d'émotions, j'ai tourné les pages comme si je risquais de l'abîmer, de le briser, avec une grande délicatesse. J'ai voulu me sentir le plus concernée possible afin d'apporter moi aussi, une vision de cette histoire aussi sincère et réaliste que possible, pour lui rendre hommage aussi. de nature sensible, j'ai pris claque sur claque en lisant ces mots, j'ai eu les mains qui tremblaient, le coeur qui s'emballait.

La prise compulsive de quantité gargantuesque de nourriture, qui sera finalement entièrement rendue après des heures et des heures passées au dessus d'une cuvette de WC peut être choquante pour toute personne n'ayant pas vécu de près ou de loin ce trouble du comportement alimentaire. Pourtant c'est bel et bien une réalité qu'il est important d'évoquer. N'ayons pas peur des mots, Lucrezia Lerro elle, n'a pas eu peur de nous les exposer. Elle n'a pas eu peur de dire les choses telles qu'elles doivent être dites. C'était puissant, court mais extrêmement puissant. Une lecture difficile mais nécessaire.
Pour conclure

Un roman sous forme de témoignage qui a toute sa place dans l'ensemble des bibliothèques. Un roman fort, indispensable. Une plume superbe, ce fût un rendez-vous réussi avec l'auteure, elle m'a touchée en plein coeur. Si dans votre entourage vous avez quelqu'un qui souffre de cette maladie, ce livre raisonnera en vous, si ce n'est pas le cas, vous n'en serez pas moins émus. Un très bon moment de lecture même si paradoxalement il a été très difficile. Il y a des jours où je suis heureuse est à lire, par tous.
Lien : https://black-books.fr/2022/..
Commenter  J’apprécie          30
Dans ce roman, nous faisons face à l'histoire bouleversante d'une mère et de sa fille, surnommée affectueusement "petit écureuil".💔
Nous retraçons, pages après pages, le quotidien de celle-ci, parasité par sa maladie. Une maladie qui met le monde de cette petite famille sens dessus dessous. Une maladie, un trouble, qui implique sacrifices, pardon, amour décuplé.
Vous l'aurez peut-être compris, Lucrezia Lerro évoque ici un sujet dont on parle trop peu en littérature aujourd'hui mais qui touche bien trop de personnes : la boulimie, ou plus généralement, les TCA.

A l'aide de paroles crues mais qui ont tout leur sens dans ce roman, l'autrice ajoute l'authenticité et la puissance nécessaires aux sentiments du "petit écureuil". C'est une histoire bourrée d'émotions.🌪✨
Nous ne cessons de voir tout l'amour de la mère, à travers les choix qu'elle fait et sa volonté profonde de l'aider et de la soigner. C'est une maman qui est prête à tout pour le bonheur de sa fille même si elle ne la comprend pas toujours. Elle est à la fois impuissante et pleine d'espoir. Elle ne cesse de pardonner malgré les sautes d'humeur, la culpabilité qu'on lui jette au visage.

Cette notion d'espoir vaut aussi pour notre "petit écureil" qui oscille avec des désillusions toujours plus grandes. Nous sommes alors emplis d'empathie à son égard. Elle-même ne souhaite qu'une chose, s'en sortir. C'est une bataille qui se met en place sous nos yeux, une bataille qui la ronge, qui l'affaiblis, mais qui la rendra plus forte aussi.❤

La fin ouverte proposée par Lucrezia est certes déconcertante, mais elle nous montre qu'on ne guérit jamais vraiment d'un TCA, que c'est un combat constant.
Elle signe ici un roman fort, incisif, qui met en lumière avec brio ces troubles du comportements alimentaires et à quel point il est difficile de les apprivoiser.💣⚡
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          20
Dans ce roman très court (143 pages) on suit l'histoire d'une mère désemparée et de sa fille boulimique.

Elle (la jeune fille dont on ne connaitra pas le prénom) passe sa vie entre la cuisine où elle engloutit tout ce qu'elle peut et les toilettes où elle vomit non seulement ce qu'elle a ingurgité mais toute la rancoeur qu'elle éprouve sur sa vie. Entre différentes crises, elle soulage son coeur dans son journal intime.

A ses côtés, sa mère ne sait plus comment et quoi faire pour aider sa fille alors qu'elles vivent toutes les deux dans la pauvreté. Elle souffre tellement de voir sa fille flotter de plus en plus chaque jour dans ses vêtements. Elle découvre réellement le mal être de sa fille grâce à son journal intime.

Que ce livre est dur ! Bien qu'il soit très court, il est d'une intensité incroyable !
On a mal aux tripes pour cette jeune femme.
On souffre face à cette mère dans l'incapacité d'aider sa fille malgré des sacrifices inimaginables.

Lucrezia décrit ici avec justesse la boulimie qui peut amener à l'anorexie. Un problème plus que d'actualité avec les diktats sur la mode et les corps filiformes des top modèles !

On comprend à travers cette lecture que c'est un appel au secours, à la survie parfois... Et que bien que l'on soit de bonne volonté, le chemin pour en sortir est très long et semé d'embûches...
Commenter  J’apprécie          20
Ici, on traite d'un sujet important, celui des troubles alimentaires. La boulimie. Ce mal impénétrable. Celui qui ronge la vie de ce « petit écureuil », qui ronge le ventre, la gorge, les dents. Cette bile qui brûle tout sur son passage.
On y découvre une mère et sa fille toutes les deux mises à nu.

Une mère prête à tout pour sauver sa fille, jusqu'à se vendre pour payer les frais médicaux de sa fille. Une mère subissant l'amour torturant de sa fille. Accusant le coup de son enfant si lunatique, qui pourrait vriller à cause d'un mot, d'une phrase. Une mère qui voit sa fille dépérir. Une mère combative mais finalement impuissante.
Mais à sa place aurai-je fait mieux? Ou peut-être bien pire…

Une fille lunatique subissant les humeurs de cette maladie. Une fille dont les journées sont principalement composées de nourriture et de temps enfermés dans les toilettes. Une fille écrivant des mots pour soigner ses maux. Un petit écureuil qui est jeune mais qui porte le poids du monde sur ses frêles épaules.
Cette jeune fille que j'aurai câliné sur des paragraphes entiers et que j'aurai secoué sur les suivants.

Elles sont des écorchées vives de cette vie dure avec elles. Elles sont seules, pauvres mais veulent se battre.
On a envie de leur tendre la main, de les aider vers ce chemin si sinueux de la guérison. On aimerait qu'elles goûtent au bonheur, enfin.

Ces batailles, l'une contre la maladie, l'autre pour sauver sa fille, ont va les suivre à leurs côtés.
C'est une lecture dure, c'est un roman qui vous pèse dans les mains. Qui vous colle à la peau.
L'auteure dépeint avec brio cette douloureuse aventure. Dépeint avec force cette relation mère-enfant.

« Il y a des jours où je suis heureuse, d'autres où je voudrais mourir ».

Ici ce n'est pas un 5 étoiles, car j'ai trouvé la maman à certains moments passives, alors que j'aurai voulu la secouer pour lui dire « ta fille à besoin de toi, et pas que tu te taises! ».
Commenter  J’apprécie          20
Cette lecture m'a bouleversé. Nous sommes les spectateurs impuissants de deux vies qui s'effritent. Celui d'une jeune fille malade et de sa mère qui ne sait que faire pour l'aider.
Nous les voyons sombrer toutes les deux.
Ce livre est difficile, aussi difficile et sombre que l'est cette maladie.
Être boulimique n'est pas un choix, mais vraiment une maladie et il faut beaucoup de courage, d'aide et d'amour pour pouvoir réussir à s'en sortir.
Bravo à l'auteur de nous avoir livré ces mots.
Commenter  J’apprécie          20
"Il y a des jours où je suis heureuse, d'autres où je voudrais mourrir." Cette phrase à elle seule résume toute la perversité de la boulimie, de l'anorexie et toute cette palette de troubles alimentaires que le corps ne maîtrise plus. Comme une drogue dure, tombez dedans et vous n'en sortirez jamais les deux pieds. Jamais. Un pied peut-être, le regard de l'avant, le danger derrière, mais l'ombre plane toujours au dessus. le vautour qui attend l'instant de flaiblesse et vous fera replonger au moindre faux pas sans même le voir venir.
Aujourd'hui je suis maman et je me demande comment je réagirais si un de mes enfants sombrait dans cette maladie. Elle détruit tout sur son passage, les corps, l'estime, la confiance, le regard, les familles.
Lucrezia Lerro détonne et dérange. Il n'y a pas de début, pas de fin, pas de happy end. C'est une parole, une témoignage, une période d'un enfer qui nous ratrace la culpabilité maternelle, l'impuissance.
Il y a des jours où je suis heureuse est une lecture particulièrement difficile. Elle a trouvé écho en moi et m'a confronté à des questions enfouies et perturbantes. Je ne regrette certainement pas ma lecture, mais je suis soulagée d'en avoir eu l'opportunité via @thebooktrotteuses, car je sais qu'il ne viendra pas hanter une étagère. le présent et l'avenir représentent déjà de bien assez grands défis pour m'encombrer d'un passé qui de toute façon n'est jamais bien loin.
Bon voyage petit écureuil, puisses-tu aider à démystifier la boulimie et les troubles alimentaires en général.
Commenter  J’apprécie          20

C'est une fois encore une belle découverte chez cette maison d'édition @editionsdeslacs.

L'autrice nous plonge ici dans la vie d'une mère qui voit sa fille dévastée par la maladie.
Elle nous plonge dans l'intimité de cette jeune fille, au coeur de ses souffrances.
Mais aussi au coeur de la culpabilité de cette mère, face à la détresse de sa fille, son Petit Écureuil.

C'est un roman poignant et bouleversant. Quand on est maman on ne peut que souffrir face à cette mère démunie et à cette jeune fille qui ne devrait pas vivre tout ça.
Dans le récit, nous alternons entre le point de vue du Petit Écureuil qui lutte à travers son journal intime et le point de vue de sa mère qui devient la narratrice.

De sa plume fine et délicate, Lucrezia Lerro nous touche et nous émeut. Je me suis forcément mise à la place de cette maman. En lisant ce roman on devient un spectateur impuissant.
C'est un livre difficile, sombre mais qui permet de mieux comprendre les rouages de cette maladie, qui comme beaucoup de maladies, est difficile pour ceux qui doivent lutter contre mais aussi pour l'entourage.

"Il y a des jours où je suis heureuse, d'autres où je voudrais mourir".
Commenter  J’apprécie          10
Ce roman est le récit d'une, ou plutôt de deux chutes; de deux déchéances.
Celles d'une fille et de sa mère.
Une mère impuissante face à la maladie de sa fille, de son "petit écureuil", comme elle l'appelle.
Et une jeune femme qui a sombré dans la boulimie/anorexie au point de ne plus faire vraiment attention à ce qui l'entoure.
Pour une fois, je ne vais pas vous dire "j'ai aimé ce livre" ou bien "je ne l'ai pas aimé" car le terme serait galvaudé.
C'est un livre qui se ressent, qui se "vit", qu'il faut laisser vous habiter.
C'est dur, cru, parfois insoutenable et il faut garder en tête que c'est une réalité et non une simple fiction.

Lucrezia Lerro n'apporte pas de solution à la maladie, au mal-être mais en écrivant cette histoire elle fait quelque chose d'essentiel.
Elle nous permet de comprendre ce mal terrible qui, comme tous les maux, dévaste aussi bien la "victime" que son entourage.
Elle met des mots sur les maux.
Il est difficile d'appréhender totalement la souffrance et ses causes lorsqu'on y est extérieur. Voilà pourquoi Lucrezia nous y aide en témoignant par les voix d'une fille et de sa mère.
Elle ne nous épargne rien des crises, des colères de cette jeune femme perdue ni du calvaire de sa mère rongée par la culpabilité et l'horreur de voir sa raison de vivre se détruire lentement.

Vous allez passer par beaucoup d'émotions contradictoires en lisant ce livre.
Et c'est normal.
Il fait partie de ces ouvrages qui ne laissent pas indifférent.
Les parties "journaux intimes" sont particulièrement bouleversantes, comme des parenthèses de vérité et de lucidité dans toute cette cruauté, ces mensonges et cet enfer.
C'est toujours aussi terrible mais ils nous éclairent sur les comportements de la jeune femme, ses fractures et les traumatismes qui la hantent au point de se punir.
Car oui, elle a des réactions très violentes envers sa mère, choquantes.
Mais finalement, je pense que c'est surtout un appel à l'aide et un dégoût d'elle-même qui motive tout ce chaos.
Commenter  J’apprécie          10

Il y a des jours où je suis heureuse de Lucrezia Lerro

Peut-être qu'un jour...Peut-être qu'aujourd'hui...Non, ça sera peut-être demain...Demain, oui, demain, j'arrête...
Ce n'est pas aussi simple...d'arrêter, de régler une relation, cette relation.
Cette maladie qui détruit à petit feu, qui dévaste...
A l'intérieur crépite un ogre qu'il faut nourrir et à l'extérieur se dévoile un sourire qui s'efface la porte des WC passée.
Et quand la pauvreté s'emmêle, le combat devient encore plus difficile.

Avec des mots simples et remplis de sensibilité,  Lucrezia Lerro, nous raconte le quotidien de deux femmes, une mère et sa fille, de leur désespoir et leur prison dans une Italie rétrograde et machiste.

Un roman poignant !
Commenter  J’apprécie          11
Il y a des jours où on est heureuse, où on se sent régénérée, la tête hors de l'eau pour quelques goulée d'air de répit et puis le cercle vicieux reprend son cycle. de nouveau, nous sommes entraînée dans ce tourbillon infernal, chiffonnée dans le tambour de la machine à laver de ce mal qui ronge. On n'en ressort lessivée, essorée, livide, fébrile. Il dévore les sourires, chaque once de joie, il ne laisse que des miettes. le mal aspire tout, il ne laisse que du vide.

Ces émotions qu'on ingurgite. Ce dégoût de relents de souffrance qu'on vomit. On vomit la bassesse des autres, on vomit ce sentiment d'infériorité, on vomit sa faiblesse. Dégoût sociétal. Une souffrance greffée dans l'estomac que l'on peine à purger.

Impuissance, épuisement d'une maman embarquée malgré elle dans cette descente aux enfers. L'amour d'une mère qui s'efface et qui tente de tenir sa fille à bout de bras quitte à s'enfoncer elle-même.
Désarroi.
Torture intolérable d'une maman spectatrice impuissante de la détresse de sa fille, de ce mal-être qui grignote le coeur et l'esprit de son enfant. Ce mal invisible qui nous dévore de l'intérieur, une maladie avide de lambeaux de chairs décharnés.

Ce récit bien que court n'en est pas moins intense et éprouvant. Ça fait des ricochets dans mon bide, ça tiraille, on ressent une douleur palpable. Un roman qui nous traverse de l'intérieur et qui nous renverse le coeur. Un roman qui remue les entrailles et qui nous laisse à vif. Un roman qui résonne comme un cri du désespoir.


Commenter  J’apprécie          10




Lecteurs (56) Voir plus



Quiz Voir plus

Famille je vous [h]aime

Complétez le titre du roman de Roy Lewis : Pourquoi j'ai mangé mon _ _ _

chien
père
papy
bébé

10 questions
1429 lecteurs ont répondu
Thèmes : enfants , familles , familleCréer un quiz sur ce livre

{* *}