Cette courte pièce de théâtre est un acte fait d'une grâce touchante.
C'est une charmante comédie présentée, en son temps, au 28ème Gala de la Pièce en un Acte de la société des Auteurs et Compositeurs dramatiques.
D'un sujet assez banal, les deux auteurs,
Maxime Léry et
Guy d'Abzac, ont su extirper une oeuvre sentimentale au style soigné et aux dialogues fins et ironiques.
Le professeur Châtelier est grand officier de la légion d'honneur.
Il est
De l'Académie-Française, de l'Académie des Sciences.
Il est le directeur de l'Institut National de Biologie et de Radiologie.
Il est professeur au
Collège de France.
Et il vient d'obtenir le prix Nobel !
Mais en rangeant une petite bibliothèque, en y découvrant une gibecière d'écolier, en exhumant de vieux souvenirs, il a retrouvé un bonnet d'âne.
Ce bonnet d'âne, que lui valut un moment d'inattention passé à souffler sur un hanneton qui tardait à prendre son envol, est un souvenir honteux...
Plus tard, lorsque Lucie, sa nièce, lui apprend son prochain mariage avec le jeune homme qu'elle aime, le vieux savant prend conscience qu'il n'a jamais songé à l'amour...
Il se coiffe, alors, de son bonnet d'âne et s'attelle à rédiger la lettre de remerciement au comité du prix Nobel....
C'est par un dialogue étincelant et un saisissant relief que cette pièce prend toute sa dimension. C'est un pièce réussie, pleine de finesse.
A la suite de cette fameuse représentation de gala, Albert Wilm, journaliste de "Pro Arte", la grande revue théâtrale de Liège, disait de ce court morceau qu'il avait une place tout indiquée dans le répertoire de la
Comédie-Française.
C'est tout dire !