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Philippe Hourcade (Éditeur scientifique)
EAN : 9782080709820
192 pages
Flammarion (01/11/1998)
3.47/5   32 notes
Résumé :
Turcaret, ancien domestique devenu un riche financier trompeur et sans scrupules, fait bénéficier de ses prodigalités une Baronne qu'il aime et qui en fait à son tour profiter un jeune Chevalier dont elle s'est entichée. Grugé par tous, démasqué puis ruiné, il finit aux mains de la justice, tandis que le valet Frontin empoche son argent et triomphe : " Voilà le règne de Monsieur Turcaret fini ; le mien va commencer. " L'étincelante pièce de Lesage est ainsi, en 1709... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Du Krach de la tulipe en 1673, à la faillite de Law en 1720, du Krach de 1929 à la crise des Crise des Subprimes en 2008, ...aux krachs passés et en devançant tous les krachs à venir...le monde krach sous les crocs de l'idiotie et de la cupidité.
Les effondrements des systèmes financiers, les paniques, les faillites ne datent pas d'hier... Nous n'avons rien inventé. Nos ancêtres spéculaient, agiotaient, boursicotaient, capitalisaient à outrance bien avant que le Dow Jones ne soit inventé. La pièce de Lesage nous montre que "le monstre de l'argent" avait déjà gangrené l'intelligence de toutes les couches de la société dans la France du 18e siècle. Tout va très vite dans cette pièce..Trop vite. L'argent tourne, passe, grossit, enfle, perdant de son poids, perdant de sa valeur. On trompe, on ment, on détourne. Sans foi, ni loi, c'est le règne des filous, des conspirateurs, des traîtres, de la dette, de l'emprunt, et des sans honneur. Personne n'échappe à la règle. Aucun personnage n'est innocent, ni même crédule. Lesage a la dent dure. Peut on le lui reprocher ? Car après le désastre d'un roi Soleil qui vida avidement les caisses de son pays , quel fut l'état d'esprit et de l'âme de cette France en proie à une déchéance morale consécutive à l'absolutisme dément de son roi ?
Oui tout va très vite, les sommes se suivent et ne cessent de grimper.
On parle beaucoup d'argent, tout le temps. Tout le monde court après les chiffres ..les gros, les grands, les petits, les " d'en-haut" , les "d'en-bas". Chacun rêvant de détrôner celui qui le précède..Chacun rêvant de devenir roi...Démence pyramidale !
Les notaires, les coquettes, les veuves, les épouses, les valets, les chevaliers.
Tout s'achète, alors tous se vendent.
Les chiffres, des chiffres de papiers, des monnaies de chiffon. Rien n'est vrai, rien n'a de valeurs, ni les amitiés, ni les titres, ni les liens du sang. Rien ne résiste à la folie qui saisit le moment. La pièce de Lesage est une petite soeur de l'Illustre Théâtre, en plus cynique, en plus acide, et en cela en moins comique.
Lesage pressentait peut être l'effondrement du systeme Law et annonçait déjà, avec lucidité, la folle cupidité qui allait défigurer pour des siècles le visage de toute une société.
Une pièce intéressante, et qui, malgré son âge, reste étonnamment... d'actualité.

Astrid Shriqui Garain

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L'auteur de "Gil Blas de Santillane" fut aussi dramaturge. "Turcaret" est une comédie en cinq actes qui se lit plaisamment contant les mésaventures d'un usurier et d'une coquette face à la ruse de leurs valets. Si Lesage n'eût pas le talent comique de Molière (bien écrire, au théâtre, ne suffit pas !) cette pièce prend une tout autre dimension à l'heure de la crise financière et du remboursement de la sacro-sainte Dette. C'est en cela que les classiques sont passionnants. Ils nous dévoilent ce qu'il y a d'universel en l'homme. On hurle devant les innombrables plans de restructuration des entreprises européennes cherchant à s'implanter en Chine ou ailleurs pour réduire leurs coûts, tout en fermant les yeux devant la misère des travailleurs asiatiques pour que l'on puisse continuer allègrement à consommer des produits bas de gamme inutiles – Noël approche allons-y gaiement ! L'usurier Turcaret était tout aussi paradoxal quand, à force de vouloir plumer les uns et les autres, il a fini par se plumer lui-même.
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La pièce la plus connue de Lesage, celle que l'on continue de jouer encore. le cynisme y est encore plus poussé que dans Crispin rival de son maître. Ce sont tous les personnages de la pièce qui sont immoraux, seulement certains sont plus malins que les autres. le côté peu glorieux pour les hommes d'argent aurait poussé ces derniers à soudoyer les comédiens pour que la pièce ne soit pas jouée. le pouvoir politique imposa la pièce, mais elle fut peu jouée malgré son succès, ce qui aurait poussé son auteur à se tourner vers le théâtre de la foire, au détriment du théâtre officiel par la suite.

Turcaret est une sorte de financier, usurier, prévaricateur, il s'est enrichi par tous les moyens malhonnêtes possibles, et renie sa famille. Mais il a une faiblesse, les femmes nobles (quelques allusions claires au Bourgeois gentilhomme sont présentes dans la pièce). L'objet de sa flamme lorsque la pièce commence est une baronne, veuve, à qui il a promis le mariage et qu'il couvre de cadeaux ruineux. Cette dernière se fait à son tour dépouiller par un beau chevalier, aidé par son adroit valet, Frontin. Tout ce beau monde ment, triche et vole à qui mieux mieux.

Lesage trace le tableau d'une société immorale, surtout mûe par l'argent, par l'apparence, à bout de souffle. Aucun sentiment un peu positif ne semble animer ses personnages. L'intrigue dans sa simplicité est très efficace, les portraits impitoyables bien tracés. Dommage que Lesage ait renoncé à cette veine pour se tourner vers un théâtre moins ambitieux. Il aurait pu sans doute donner encore quelques oeuvres pouvant rester au répertoire.
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En voyant la liste des personnages, j'ai cru à une ré-écriture du Bourgeois Gentilhomme, le nom même de Turcaret faisant penser au Grand Turc... En effet, cette liste annonce une baronne avec des soupirants noble, un riche marchand qui lui fait la cour, des valets et des soubrettes qui vont se mêler des affaires de leurs maîtres, et une Madame Trucaret.
A la lecture, j'ai plutôt pensé à du vaudeville : on fait l'amour au sens de parler d'amour, mais en réalité, tout le monde ne pense qu'à l'argent, et aux moyens pour prendre celui des autre. D'où le côté vaudeville : la baronne dépouille Trucaret pour donner au chevalier, qui lui cherche aussi à dépouiller une comtesse, qui, elle, a des vues sur le marquis - plus des vues libertine que matérielles d'ailleurs... Et comme souvent dans les comédies, ce sont les valets qui empochent l'argent.
Cependant, ce n'est du Molière ni du Feydeau, on ne rit pas assez des situations qui sont assez prévisibles - on devine vite qui est la femme invitée au "dîner de cons"... Et surtout, les personnages ne sont pas assez développés ni même subtiles. Là où Monsieur Jourdain inspire la sympathie, Trucaret n'est qu'un manipulateur. C'est un bourgeois, même il n'est même pas ridicule, et c'est le principal reproche, des personnages qui ne sont pas assez intéressants.
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J'ai découvert Turcaret dans le Lagarde et Michard, au lycée. Les quelques extraits du manuel m'ont donné envie de lire la pièce entière.

Et je n'ai pas été déçu; c'est un manuel de méchanceté et de cynisme complet. Les ambitieux trompent des idiots, pour s'enrichir, et finissent par être trompés par d'autres ambitieux. A la fin de la pièce les valets finissent par ruiner leur maître, mais on doute de leur avenir. On comprend que c'est une réalité universelle et intemporelle.

C'est une source de citations, pour tout devoir scolaire, ou réflexion personnelle.



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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
J’admire le train de la vie humaine. Nous plumons une coquette, la coquette mange un homme d’affaires, l’homme d’affaires en pille d’autres : cela fait un ricochet de fourberies le plus plaisant du monde.
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"Jugez par là de ce que je sais faire lorsque je régale aux dépens des autres."

"Vos réflexions sont justes: Elles me déterminent."
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Le public aime rire aux dépens de ceux qui le font pleurer.
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Il vaut mieux sentir quelque jour des remords pour avoir ruiné un homme d'affaires, que le regret d'en avoir manqué l'occasion.
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Les soubrettes sont comme les bigotes; elles font des actions charitables pour se venger.
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