Victor Hugo disait : « Être en prison pour un crime n'empêche pas de commencer un autre crime ».
Avec une densité carcérale qui dépassait les 118 % en août 2022 en France, un total de 125 personnes détenues qui se sont suicidées dans les prisons françaises la même année et lorsqu'on sait que près de la moitié des détenus récidivent dans les deux ans qui suivent leur sortie de prison, il y a vraiment de quoi se poser des questions et
Jacques Lesage de la Haye sait de quoi il parle puisqu'il a été lui-même incarcéré à l'âge de 17 ans…
Il a raison, la prison ne soigne pas, elle détruit. Et
Victor Hugo aussi a raison, la prison est faite pour tuer à petit feu. Oui, la prison a montré ses limites et il est temps d'aller vers d'autres solutions…. Oui, mais lesquelles ?
Il existe déjà tout un panel de mesures permettant aux « petits » délinquants de purger leur peine hors de la prison. Des peines de substitution à la prison sont mise à la disposition des juges : travaux d'intérêts généraux, aménagements de peine avec surveillance électronique, mesures éducatives avec placements en centres éducatifs fermés pour les mineurs, etc…
Sans parler, des suivis psychologiques et psychiatriques qui sont dispensés au sein même des établissements pénitentiaires ou dans des hôpitaux. Les détenus bénéficiant d'une réduction de peine ou d'une libération conditionnelle peuvent toujours continuer à en bénéficier, à condition qu'ils acceptent de s'y soumettre. Et pourtant rien n'y fait, la criminalité ne cesse d'augmenter, c'est un constat d'échec…
Et pourtant, je continue à penser que «
L'abolition de la prison » n'est qu'un leurre, une utopie et que les méthodes proposées par ce psychologue-écrivain-psychiatre ne résoudront pas les problèmes actuels, au pire, elles ne pourront que les aggraver.
Ce qui me dérange dans les propos de l'auteur ce sont ses positions politiques extrémistes, anarchistes dont il fait état tout au long de son ouvrage et auxquelles je n'adhère en aucune façon. Les solutions proposées me semblent d'ailleurs tout aussi irréalistes dans nos sociétés modernes.
Contrairement à ce qu'il martèle à longueur de pages, je reste persuadée que ce n'est pas tant la pauvreté qui est responsable de cette situation de déliquescence dans laquelle sombre notre société mais bien plus l'absence de l'autorité parentale et/ou de l'éducation nationale, toutes deux des instances trop souvent démissionnaires qui n'assurent plus correctement leurs rôles éducatifs auprès de la jeune génération, laquelle se retrouve très vite en perte de repères et parfois en grande souffrance morale…