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EAN : 9782371271180
248 pages
La Cheminante (15/08/2018)
3.75/5   6 notes
Résumé :
L’image du docteur Albert Schweitzer fait naître chez Jean-Louis Lesbordes dès ses sept ans une vocation médicale vers l’Afrique.
Ayant réussi Santé navale, il part en famille de Mont-de-Marsan pour une vie d’aventure au Niger, en Centrafrique et à Madagascar, avant une installation à Saint-Jean-de-Luz, la lumineuse.
Son arrivée à Agadez est un véritable choc.
Jean-Louis Lesbordes découvre des enfants, des femmes et des hommes des plus démunis d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Je remercie tout d'abord Sylvie Darreau des éditions La Cheminante et Babelio Masse critique.
J'ai vraiment apprécié ce témoignage autobiographique.
C'est le récit d'une vocation réalisée : être médecin .
Pour cela l'Ecole de Santé navale qui formait les meilleurs médecins était le but à atteindre. Des années d'études couronnées par la réussite.
Le jeune Jean-Louis ne voulait pas "une vie qui soit de routine ."
Son premier poste de médecin capitaine l'envoie en 1973 à Agadez, "au croisement des pistes sahariennes " où il était "chargé d'abord de la santé des soldats et des officiers nigériens ." "Mais il avait un autre sens du devoir et il a consacré une partie de son temps à organiser une couverture sanitaire minimale pour ces hommes, et surtout ces femmes et ces enfants, oubliés par le reste du monde" a écrit Christian Bouquet. auxquels la misère apprenait la résignation.
Jusqu'en 1998, entrecoupé de quelques retours en France, Jean-Louis Lesbordes connaît toutes les difficultés dues au climat, à l'extrême pauvreté des habitants et des déplacés, à l'injustice sociale révoltante. Comme au Bangui. "Dans ce pays parmi les plus pauvres du monde, il fallait beaucoup de sueur et d'efforts pour gagner une misère."
Pour finir, ce sont cinq années à Madagascar , le choc de l'arrivée : "l'impression première, violente, est la misère qui s'insinue partout. Nous sommes pris aux tripes en découvrant ce monde. "
Outre le côté humain et volontaire du médecin, son engagement , sa générosité, j'ai apprécié de connaître les conditions de vie des français et surtout des indigènes.
L'auteur parle de lui, bien sûr,mais sans accaparer le devant de la scène.
J'aurais aimé l'entendre se raconter comme il l'a fait aux éditions La Cheminante à Ciboure.
Et quelle meilleure conclusion que cette constatation ?
" On se doit de faire ce qu'on peut, là où on est, et c'est ce que j'ai tenté de faire. "
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Quel bonheur, Jean-Louis Lesbordes a repris la plume ! Son talent de conteur, déjà savouré dans D'ébène et d'Or, nous entraîne avec vivacité le long de son parcours personnel. Sur l'enfant des Landes, l'étudiant puis le médecin qui exerce alternativement en France et en Afrique, le narrateur porte un regard tour à tour réjoui, émerveillé ou légèrement amusé, jamais fataliste.
Le ton est enlevé, presque gourmand, tant Jean-Louis Lesbordes prend plaisir à partager ce que lui a réservé l'existence. Car c'est un bel amour de la vie qui l'habite, d'où semble sourdre sa grande détermination à se consacrer à celle des autres. Sachant éviter tout à la fois la fausse modestie et l'autosatisfaction, l'auteur n'hésite pas à nous plonger dans l'intimité de souvenirs très personnels, parce qu'ils forgent tout autant sa vision globale de la vie que le font les vies de tous ceux qu'il côtoie. Si l'auteur ose parler autant de lui-même que de ses patients africains, c'est que la ligne de partage entre lui et eux ne suit pas celle que les mouvements de l'Histoire tentent trop souvent de nous inculquer. Face au médecin Lesbordes, face à l'homme Jean-Louis, face au frère, fils, ami, il n'y a que des hommes et des femmes, des enfants à voir et écouter, à respecter, à soigner. Cela peut paraître simple, voire naïf, mais ce n'est que parce que Jean-Louis Lesbordes met les mots qu'il faut sur sa profonde humanité.
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Je tiens à remercier Babelio et les éditions La Cheminante pour cette découverte.
J'ai eu un vrai coup de coeur pour ce livre, et cela pour plusieurs raisons que je vais tenter de détailler ci-dessous.
J'aime beaucoup la structure en tout petits chapitres, cela permet de scinder la lecture sans perdre le fil.
Je suis personnellement médecin, et j'avais pensé à la fin de mes études travailler pour Médecins sans Frontières, mais je me rends compte en lisant ce livre que je n'en aurais pas été capable.
Par les phrases écrites par Jean-Louis Lesbordes, on découvre l'Afrique avec ses bons et ses mauvais côtés, que ce soit le pays ou ses habitants. On n'imagine pas à quel point le contexte peut influencer le comportement d'un homme.
Cette autobiographie m'a permis de réellement objectiver la scission de notre monde en deux moitiés de plus en plus éloignées et qui pourtant forment un tout. Ainsi, l'humanité se divise entre personnes de plus en plus riches et demandeuses de soins dont elles n'ont que peu besoin mais qui sont disponibles, et des personnes plus pauvres que pauvres, qui vivent dans une misère noire et qui se satisfont du peu de soins parfois accessibles, mais pas toujours adaptés.
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Un autobiographie d'un médecin de la Navale dont les origines liées au continent africain offrent une trame. le style est d'une profonde sincérité. Certains passages sont durs en particulier lors de description de l'état sanitaire de situations toujours au bord de la crise. le ressenti est assez trouble, entre une profonde empathie envers un « soldat » de la santé, et le désarroi face au côté inexorablement lent de l'amélioration de la situation sanitaire de cet immense et prometteur continent. Quelques moments historiques en particulier lors de l'évocation du SIDA ou de Ebola.
Merci docteur ! En espérant que la guérison de l'âme apporte aussi un réconfort.
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
[…] il ne me fallut pas longtemps pour comprendre qu’un même continent pouvait réserver des surprises d’un pays à l’autre, surtout d’une zone désertique où tout se dessèche à une zone équatoriale où tout fermente. Et si la misère présente une face unie, elle a une palette plus étendue en nuances. Du gris au noir.
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Mon père mourut cinq mois plus tard dans des douleurs extrêmes après avoir perdu une vingtaine de kilos. Son médecin ne lui donna pas de morphine, de peur qu’il ne s’y habitue ! Cette fin terrible fit définitivement de moi un ennemi personnel de la souffrance et un adepte de tout ce qui pouvait l’apaiser.
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Les drames d'une Afrique en décomposition et le millier de morts du sida n'intéressaient personne, sauf quand le virus touchait un artiste connu. p. 196
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Dans le service, une religieuse française, petite sœur des pauvres, infirmière d'une cinquantaine d'années, parlant tous les dialectes locaux, organisait ce tri de main de maître. Elle incarnait la bonté, la vraie, pas celle de l'obole donnée aux mendiants.
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Quand Rémi venait me voir à l’infirmerie, il était le seul enfant rondouillard à des kilomètres alentour et cela me troublait. Comme s’il était indécent qu’il se portât si bien et fût si blanc.
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