Paris XIII : histoire d’une université en banlieue (1970-2010)

Girault Jacques, Lescure Jean-Claude, Vadelorge Loïc - "Paris XIII : histoire d'une université en banlieue (1970-2010)" – Berg international, 2012 (ISBN 978-2-917191-50-7)
format 21x30cm, 303p., nombreuses illustrations – Bibliographie pp. 20-22 ainsi qu'à la fin de la plupart des contributions, table des matières détaillée pp. 298-303

S'agissant d'un ouvrage réalisé par des universitaires, il convient avant toute chose de rassurer le lecteur : il ne s'agit ici nullement d'un pensum illisible dont les universitaires s'infligent l'écriture (et parfois, rarement, la lecture) à destination d'un cercle restreint de quelques masochistes arborant le titre de "spécialistes". Pas du tout.
Une fois n'est pas coutume, nous sommes face à un bel ouvrage, bien relié, abondamment illustré, quasiment luxueux (bon, ce n'est quand même pas un Citadelle et Mazenod, hein !).

Le verbiage universitaire est d'autant plus cantonné que cet ouvrage inclue de nombreux témoignages des architectes, des étudiants de l'époque, des présidents successifs. Bref, c'est un ouvrage délibérément agréable à lire.

Autre bonne surprise, contrairement à ce que semble indiquer le titre, l'ouvrage ne se limite nullement à la seule université Paris XIII (Villetaneuse, Saint-Denis, Bobigny). Il comprend par exemple des comparaisons architecturales avec les autres sites universitaires construits à la même époque, et offre une large place à la thématique de l'insertion dans le tissu social et urbain spécifique d'un site appartenant – à l'époque – à la «banlieue rouge» la plus archétypale : les relations avec le Parti Communiste Français font l'objet d'analyses et de témoignages approfondis.
L'histoire mouvementée de l'Université scientifique et technologique (qui s'implantera finalement à Compiègne !) n'est pas oubliée, ni celle des «mouvements» étudiants…

Un livre incontournable pour bien comprendre l'explosion de la «vieille» Sorbonne parisienne en une multitude de confettis… que les pouvoirs publics s'évertuent maintenant à recoller sous forme de «COMUE»…