L'horizon désertique de l'image. Un poste d'observation
Dans l'égalité de son parcours, tenue d'emblée comme une
laque. Celle des vagues mouillées se fige, et le sable reprend
une dispersion sans écho
Plus bas, les mots bruissent dans une brume indéchiffrable.
Lacune, passage corrompu, mot ou groupe de mots ajouté,
passage suspect qui semble devoir être supprimé. Une surface
de tensions, de brisures invisibles à l'œil nu
Se méfier des fenêtres, du vent, des brèches dans les murs. De
toute la famille sur la jetée
p.8
Ou récit d'apocalypse, pliure de l'espace-temps, érosion du soir
incalculable. Elle énumère automatiquement une série en se
couchant. Calque, gréement, l'horizon, ontologie, seigle
Particules en mouvement. Un seul ciel au-dessus contient le vol,
la nuée, comprime la vue
Les nuages projettent des ombres que je ne vois pas. Vallée
s'étirant sous des fils électriques, soleil dans les yeux, le long
d'un même trajet poursuivi auparavant dans le noir incandes-
cent derrière les paupières
p.20
I
Le temps dans un texte est toujours un temps spécial. Le choix
a été d'annuler l'évènement
il y a eu un soleil matinal, l'image cirée d'un plan d'eau, un ciel
blanc au-dessus des toits
La moitié du visage. La moitié du paysage
Pendant la nuit, les mots approchent l'idée abstraite de la
nature. La dégradation des nuages. Enfin, les pluies se perdent
Une situation qui suppose une présence humaine. Pour d'autres,
cette présence n'est pas nécessaire
p.12
Les mains coupées par le livre. En ce moment, l'orage recom-
mence tous les après-midi. Le monde est battu par le temps, la
pluie a une odeur de coton
La fenêtre s'ouvre sous l'effet du vent. L'oiseau est dans le
tableau, à peine caché. Un jardin animal détecte sa présence.
Air chaud dans un balancement de cages. Aux abords, le travail
recompose la vision, l'attente réégrene la pensée.
Un autre corps grandit à l'intérieur du corps. Sa présence inex-
plicable recommence
on peut s'arrêter longtemps devant une seule personne
p.9
I
Les cris des oiseaux vrillent le ciel. La fraîcheur rentre dans la
chambre. Terrasses optiques
c'est la mer parfaite pour la naissance d'un mauvais poisson
L'utilisation du décor comme projection mentale. À l'époque, il
ne l'avait pas choisi
Il y a un angle mort dans cette pensée. Nuages en suspension,
lune. Onde personnelles. Tu peux l'attaquer avec des petits
points de rouille
À travers la végétation, les bruits sont plus lents. La pluie repro-
gramme le sol
p.11
David Lespiau équilibre libellule niveau éditions P.O.L : où David Lespiau lit quelques pages de "équilibre libellule niveau", - la section 12- , à l?occasion de sa parution aux éditions P.O.L, à Paris le 24 avril 2017