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Dans la première partie du livre, Doris Lessing choisit de détourner la vie de ses parents, de la rendre plus belle, plus normale. C'est une idée originale. Elle veut leur rendre une jeunesse qui n'a pas été abîmée par la grande guerre.
C'est ainsi qu'Alfred ne se verra pas affublé d'une jambe de bois et qu'Emily, après avoir vécu une vie d'infirmière, épousera un grand chirurgien sans pour cela éprouver un grand bonheur.
Dans la deuxième partie du livre, on retrouve les vrais personnages avec leur vraie vie, très dure.
J'ai été quelque peu déçue par la froideur de la deuxième partie comme si l'auteure se parait d'un bouclier, se réfugiait derrière des faits.
Pour le style, dans la partie romancée, il est en effet remarquable pour ses répétitions de paragraphes, sans doute, pour nous le faire entrer dans la tête.
Doris Lessing me laissera un sentiment mitigé.

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Quelle vie auraient vécu Alfred et Emily, les parents de Doris Lessing, si la Première Guerre mondiale n'avait pas eu lieu et qu'ils ne s'étaient pas mariés ensemble? C'est ce qu'imagine l'autrice dans la première partie, avant de livrer au lecteur certains souvenirs du passé réel de sa famille.

Comment qualifier ce roman? Biographie fantasmée? Uchronie familiale? Roman autobiographique? Difficile de trancher tant les genres se mélangent! Et, quel que soit le genre vers lequel tendent plus ou moins les différentes parties, c'est tout aussi prenant 🙂

Je ne connaissais Doris Lessing que de nom et j'étais vraiment curieuse de découvrir son oeuvre, n'en ayant toujours entendu parler que comme un « grand nom » de la littérature anglaise contemporaine. J'avais noté dans ma wishlist Les Enfants de la Violence, mais, hasard des trouvailles de seconde main, c'est Alfred et Emily qui m'est en quelque sorte « tombé dessus » le premier. J'avoue que je n'avais pas vraiment lu le résumé avant de l'ouvrir et je ne savais pas du tout à quoi m'attendre. Quelle surprise! Et vraiment une très bonne surprise!

La première partie est une réécriture de la vie d'adulte des parents de l'autrice. On pourrait penser que le quotidien d'un couple bourgeois ordinaire n'a rien de bien palpitant, pourtant c'est passionnant. On apprend un tas de choses sur la vie au début du 20e siècle dans ce milieu, sur l'évolution de la condition des femmes, sur l'éducation, etc. On s'attarde également un peu sur les conséquences sociales dues à l'absence de la guerre.

La deuxième partie est essentiellement centrée sur les souvenirs réels de Doris Lessing, la vie qu'ont vraiment vécue ses parents, mais aussi sur les relations qu'elle entretenait avec eux. La plupart des chapitres racontent leurs boires et déboires de colons en Afrique, de la petite enfance de l'autrice jusqu'à l'âge adulte. J'ai trouvé ce témoignage absolument passionnant et j'en aurais voulu encore plus!

Le style est très agréable, les pages défilent fluidement et rapidement. La façon dont c'est raconté rend la lecture très addictive, au point que j'ai dévoré ce livre en deux jours à peine 🙂 J'ai très hâte de lire d'autres livres de Doris Lesssing!

Je ne peux que vous conseiller cette lecture, que j'ai vraiment énormément aimée 🙂
Lien : https://bienvenueducotedeche..
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Avec "les grand-mères", j'étais restée sur une trop mauvaise opinion de Doris Lessing pour m'en tenir à cette histoire ridicule écrite dans ses dernières années et peu représentative de son oeuvre et de son talent couronné par le prix Nobel.
Doris Lessing est né en Perse en 1919, de parents anglais. Sa famille s'installe en 1924 en Rhodésie du Sud (aujourd'hui Zimbabwe) ancienne colonie britannique. Cette expérience de l'exil est très présente dans ses romans. Communiste dans sa jeunesse, elle quitte le parti en 1956. Féministe, battante, humaniste, c'est une rebelle envers sa famille d'abord, envers la société conservatrice ensuite.
Avec "Alfred et Emily", elle évoque la vie de ses parents : son père Alfred mutilé physiquement et éprouvé psychiquement par la Grande Guerre et sa mère Emily, jeune fille ambitieuse et privilégiée dont le destin médiocre altérera définitivement le caractère.
Le livre se divise en deux parties, d'où son originalité.
Dans la première tranche, elle imagine pour chacun d'eux un avenir non commun et conforme à leurs aspirations respectives : l'agriculture pour lui, la vocation d'infirmière pour elle, dans leur mère patrie.
Dans la seconde tranche, elle évoque la vraie vie de cette famille meurtrie par la guerre, émigrée en Rhodésie pour des raisons essentiellement économiques. Alfred est en proie aux soucis et vicissitudes d'une exploitation agricole peu rentable. Emily a perdu son bel enthousiasme. Elle est aigrie par les déboires et les déceptions d'une existence terne, précaire, recluse dans la brousse africaine, loin du milieu socialement et culturellement sophistiqué de son enfance. Dans ce climat triste et crispé se développe la personnalité d'une grande dame de la littérature anglaise.
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alfred et emily est un tres bon recit autobiographique qui se concentre essentiellement sur la vie de ses parents ainsi que sur sa relation avec sa mere
il se decoupe en 2 parties.
la premiere partie l auteur fait une uchronie , en effet elle imagine leur vie s ils ne s etaient pas maries, une vie plus heureuse en quelque sorte.
la deuxieme partie est totalement autobiographique et qui se caracterise par un echec cinglant de leur couple,ou l horreur de la premiere guerre mondiale a laisse des traces psychologique (mere) et physique (pere)et ce constat accablant va rejaillir sur les relations parents enfants .
c est un ouvrage interessant qui nous ramene a la durete de la relation notament mere fille qui est assez presente dans la seconde partie.
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Roman trainant dans mes bibliothèques depuis très longtemps ( papier jauni avec son odeur caractéristique … )
Enfin lu je ne l ai pas regretté
Que sait t on réellement de nos parents ? de leur jeunesse , de leurs rêves? En a t on jamais parlé avec eux ?

Doris lessing se penche sur le passé de ses parents et leur donne une deuxième chance , une autre vie , et si …
Démarche originale d une romancière anglaise de talent (prix Nobel de littérature ) que la poussière recouvre petit à petit , le temps passe et l intérêt s émousse
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Au premier abord, on pourrait penser que l'idée de Doris Lessing est un peu saugrenue : à quoi cela sert-il de réinventer la vie de ses parents ? Mais elle avoue que "la colère ramenée des tranchées par mon père s'est emparée d'[elle] très tôt et ne [l']a plus jamais quittée". Elle précise dans l'avant-propos du livre que ses parents furent " Tous deux furent dévastés par la Première Guerre mondiale. Après avoir eu la jambe fracassée par un obus [son] père dut porter une prothèse de bois. Il ne se remit jamais de l'expérience des tranchées. (...). Sur son certificat de décès, il aurait fallu inscrire comme cause de la mort : la Grande Guerre."

Le livre, constitué de deux parties, est organisé de manière originale sinon surprenante : la première partie est une fiction : "Le roman d'Alfred et Emily" ; la deuxième ("Alfred et Emily : deux vies") est une réflexion de Doris Lessing qui évoque l'impact qu'a eu la vie de ses parents sur la sienne, en tant que personne, écrivain et femme engagée.
L'ensemble du livre est agrémenté de photos et d'un extrait du London Encyclopaedia qui relate l'histoire du Royal Free Hospital, premier hôpital public et gratuit de Londres, où travaillait la mère de Doris Lessing.

L'écrivain reprend les grands traits de caractère de ses parents pour réinventer leur histoire. Emily McVeagh est une jeune femme de la bourgeoisie londonienne. Avec sa meilleure amie Daisy, elle décide de s'engager comme infirmière au Royal Free Hospital pour défier son père. C'est le pire boulot que l'on puisse imaginer, un travail réservé alors aux femmes de basses conditions. Les conditions de travail sont effroyables, le salaire misérable, on y souffre de la faim. Comme c'est un acte de rébellion, évidemment, cela ne va pas durer très longtemps... le temps pour Emily de trouver un mari, avec qui elle s'ennuiera mais qui mourra rapidement !
Emily se découvre des talents de conteuse, c'est du moins les enfants des voisins qui lui révèlent cette corde à son arc. Qui dit contes, dit lecture, dit école... de fil en aiguille, Emily finit par monter un réseaux d'école Montessori. Pour les achalander en livres, "elle se rendit dans plusieurs librairies, où elle déclara qu'elle comptait commander un grand nombre de livres et se renseigna sur les prix des livres en gros". La mère de Doris était effectivement une lectrice invetérée à tel point qu'elle se rappelle qu'un flots de livres entraient et sortaient de la maison car sa mère étaient prise par les gens du coin "pour une sorte de bibliothécaire". En Rhodésie, c'est une bouffée d'oxygène pour la mère comme pour la fille . Doris se rappelle qu'"elle avait lu allongée sur son lit, ou assise à cet endroit même. Les livres - un lieu de paix et de sérénité, où elle pouvait se réfugier... Les livres étaient une bénédiction. La lecture était une bénédiction."
Une soupape de sécurité pour résister à la vie africaine difficile, où Emily avait cru pouvoir reconstituer la vie de salon anglais. C'est en Perse qu'Alfred et Emily décident d'aller vivre en Afrique, parce qu'en Rhodésie on disait qu'on pouvait faire fortune avec la culture du maïs. Mais c'est une toute autre réalité qui les y attendait...

Alfred, dans la fiction, est beaucoup moins présent qu'Emily. Un indice qui révèle l'obsession de Doris Lessing quant à sa mère avec qui elle ne s'entendait pas. Son père, amputé d'une jambe, qui ne mourra pas physiquement dans les tranchées de la Grande Guerre, sera vaincu des années plus tard par le diabète. Sa mère, traumatisée par tous les blessés qu'elle a vu arriver à l'hôpital, n'est plus que l'ombre d'elle même et ne se rélevera jamais. Des parents traumatisés par la guerre pèsera lourdement sur Doris : "C'était pour moi une réalité aussi présente que ce que je voyais autour de moi. Aujourd'hui encore je m'efforce d'échapper à cet héritage monstrueux, pour être enfin libre." Ces propos sont tenus en 2007.

Un livre en forme d'exutoire où la guerre est expurgée de la fiction, au mieux présente sous forme de coupes de cheveux partisanes : les femmes au carré raide sont pro-serbes ; celles au carré flou soutiennent les turcs. Et si vous êtes neutres, il n'y a plus qu'à vous tresser une natte ! Aussi ridicule que la guerre ! Un écrit d'ambiance sur une époque.

J'avoue que je ne m'attendais pas à un tel livre. J'imaginais une petite fiction tranquille. Réécrire la vie de ses parents n'est pas chose aisée. Doris Lessing parvient néanmoins à ne pas tomber le piège de la fiction d'une "vie de rêve" et de personnes "zéro défauts". Les liens entre fiction et réalité se tissent à la lecture la deuxième partie du livre, qui, toutefois, m'a donné quelques fils à retordre, par les redites et les divers sujets abordés.

Un bel hommage et une manière de rappeler que la guerre n'est pas une chose anodine (j'ai l'impression d'enfoncer une porte ouverte mais l'actualité mérite qu'on le rappelle).
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Doris Lessing, prix Nobel 2007, a 89 ans quand elle écrit "Aflfred et Emily" en 2008. C'est assez extraordinaire, son écriture est toujours aussi claire et elle a gardé un souvenir précis des différentes époques de sa vie. Ce livre est écrit en deux parties très distinctes, bien que la première s'inspire de la seconde. La première partie est la biographie romancée de ses parents, elle leur invente une histoire (où d'ailleurs ils ne s'épousent pas) basée sur ce qu'elle a perçu d'eux. Ensuite, dans la seconde partie, elle nous partage ses souvenirs d'enfance, soulignant les traits de caractères de ses parents qui ont inspiré le roman biographique de la première partie. J'ai trouvé l'exercice de style intéressant, d'autant plus que Doris Lessing a vécu une relation très difficile avec sa mère.
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Alfred et Emily sont les parents de Doris Lessing.
Parents qui ont été broyés en pleine jeunesse par la Première Guerre Mondiale.
Alfred grand sportif médaillé, danseur hors pair ayant gagné des concours, qui se veut fermier dans la belle campagne anglaise se retrouve dans l'enfer des tranchées où il sera grièvement blessé, sa jambe emportée par un obus.
Emily jeune femme indépendante, infirmière fiancée à un chirurgien de l'hôpital dans lequel elle travaille, mais qui décédera avant leur mariage.
Alfred qui sera évacué grièvement blessé, amputé d'une jambe dans un hôpital à l'arrière du front et finira pas épouser l'infirmière en charge de le soigner, Emily.
Doris Lessing nous a présenté deux fois Alfred et Emily.
Dans la première partie, elle réécrit leur histoire, la guerre n'a pas eu lieu, l'Angleterre est restée en paix, Alfred et Emily ne sont que de vagues connaissances.
Dans la seconde partie, elle nous raconte leur vie réelle, celles de deux personnes irrémédiablement broyées par la guerre.
Ils iront déjà vivre en Iran, alors nommée la Perse, où naitra Doris, puis dans l'actuelle Rhodésie où ils espéraient faire fortune pour ensuite rentrer en Angleterre y acheter des terres pour que son père puisse y vivre son rêve de gentleman-farmer.
Un livre entre fiction de la jolie vie qu'auraient pu avoir Alfred et Emily sans la guerre, et la dure réalité de leur vie effective à jamais marquée par cette guerre.
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Les guerres laissent toujours des traces indélébiles sur les familles et nul n'en sort indemne. La Grande Guerre a ainsi lourdement pesé sur les parents de Doris Lessing et donc sur sa destinée. Comme pour exorciser le passé, s'inspirant d'Alfred, son père et d'Emily, sa mère, elle nous offre ce roman captivant, dont elle dit "J'ai tenté de leur donner des vies qui auraient pu être les leurs s'il n'y avait pas eu la guerre". de tous les romans de Doris Lessing que j'ai lus, c'est celui que j'ai préféré.
Dans un monde en paix, Alfred devient fermier et vit heureux auprès de son épouse et de ses deux fils. Emily, excellente infirmière, épouse un éminent cardiologue. Veuve très tôt, sans enfant, elle consacre la plus grande partie de sa fortune à sa passion, l'éducation des enfants. Elle crée une fondation et met en place un réseau d'écoles réputées dans toute l'Angleterre. Doris Lessing parsème ce court roman de personnages et de faits réels qui, sans la guerre, prennent une autre tournure.
L'atmosphère est toute différente dans la seconde partie. L'auteur se plonge dans ses souvenirs, pas toujours dans un ordre chronologique : quelques lignes seulement sur la Perse où elle est née, puis la vie en Rhodésie du Sud (l'actuel Zimbabwé) et le poids de la guerre sur son père, son infirmité, sa maladie. Elle insiste sur les relations conflictuelles très fortes qui l'opposent très tôt à sa mère : "je détestais ma mère... j'avais peur de ma mère ...", ce qui la conduit à se marier pour lui échapper et, en même temps, elle nous livre quelques passages plus légers sur la vie à la ferme, sur les malles de sa mère remplies de trésors, des robes somptueuses qu'elle n'avait jamais pu porter, sur les insectes ou sur les dessins préhistoriques sur les rochers. Avec l'alternance des récits sur des faits douloureux et d'autres plutôt amusants, ma lecture est restée un vrai moment de plaisir et je n'ai lâché le livre qu'à la dernière page.
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" Alfred et Emily" de Doris Lessing ( 314p)
Ed. J'ai lu
Bonjour les fous de lectures….
Ce livre est composé d'une partie romancée et d'une autre partie qui est un récit de mémoire.
Doris Lessing commence donc ce récit en imaginant ce qu'auraient pu être ses parents SI … il n'y avait pas eu la première guerre mondiale… SI ils n'avaient pas émigré en Rhodésie… SI ...
Dans la seconde partie, retour avec la réalité..; plus de "si".
La guerre et l'émigration ont eu lieu.
Cette guerre qui a tout changé.
Le père qui en est revenu avec une jambe de bois et une santé fragilisée.
la mère qui a perdu le goût de vivre.
Doris Lessing en profite pour nous raconté, a travers la vie abîmée de ses parents, sa propre histoire africaine.
Son apprentissage au goût des livres, la découverte de la nature , ses premiers pas de féministe dans cet univers anglais rigide d'entre deux guerres, ses relations pas toujours aisées avec sa mère.
L'exhumation des souvenirs d'enfance explique la femme devenue, ses engagements , sa personnalité.
L'exercice est efficace, la lecture plaisante comme tout les livres de cette auteure.
Livre vivement conseillé.
Doris Lessing a reçu le prix Nobel de littérature en 2007 pour l'ensemble de son oeuvre.
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