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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Dans la première partie du livre, Doris Lessing choisit de détourner la vie de ses parents, de la rendre plus belle, plus normale. C'est une idée originale. Elle veut leur rendre une jeunesse qui n'a pas été abîmée par la grande guerre.
C'est ainsi qu'Alfred ne se verra pas affublé d'une jambe de bois et qu'Emily, après avoir vécu une vie d'infirmière, épousera un grand chirurgien sans pour cela éprouver un grand bonheur.
Dans la deuxième partie du livre, on retrouve les vrais personnages avec leur vraie vie, très dure.
J'ai été quelque peu déçue par la froideur de la deuxième partie comme si l'auteure se parait d'un bouclier, se réfugiait derrière des faits.
Pour le style, dans la partie romancée, il est en effet remarquable pour ses répétitions de paragraphes, sans doute, pour nous le faire entrer dans la tête.
Doris Lessing me laissera un sentiment mitigé.

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Ce livre est en fait composé de deux parties. La première, sur 150 pages environ, est vraiment plaisante à lire, très bien écrite et originale. Doris Lessing y raconte la vie rêvée de ses parents, celle qu'ils auraient pu connaître dans une Angleterre prospère si la Première Guerre mondiale n'avait pas eu lieu. La seconde partie, en revanche, ne m'a pas convaincu : bien que toujours agréable à lire, elle est plus un fourre-tout de différents épisodes de la jeunesse de l'auteur - réels cette fois. le parallèle des deux récits, imaginé et vécu, aurait pu être intéressant, mais ici les évènements décrits, et la façon dont ils sont racontés, sont trop différents pour que la comparaison puisse se faire. J'aurais en fait préféré que soient développés certains aspects biographiques sur ses parents et que Doris Lessing explique comment elle les a transposés dans ce récit fictif.
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Alfred et Emily : Doris Lessing (Prix Nobel 2007)
Ce roman autobiographique de Doris Lessing, évidemment la narratrice, met en relief le poids qu'a eu la Première Guerre mondiale sur la vie de son père, Alfred, en le brisant et le laissant infirme, et sur le destin de sa mère, Emily, après que la guerre et l'émigration en Rhodésie lui avaient ôté le goût de vivre. Alors, après ce constat, D. Lessing a imaginé l'existence de ses parents si l'histoire avait pris un autre cours, si par exemple la guerre n'avait pas eu lieu…, une guerre qui avait emporté une jambe à son père et montré tant d'horreurs à sa mère infirmière pendant quatre ans.
le pari romanesque de D. Lessing était audacieux, le résultat à mon avis n'est pas à la hauteur du talent de l'auteure.
le récit de la fiction commence de façon bucolique et heureuse en 1902 dans un joli style : « Les soleils des longs étés du début du siècle dernier ne promettaient que paix et abondance, sans parler de la prospérité et du bonheur. de mémoire d'homme, on n'avait jamais vu des journées aussi imperturbablement ensoleillées. » Puis on découvre par petites touches le profil des personnages qui vont animer dans un premier temps cette reconstitution, fictive je le rappelle, du passé.
Mrs Mary Lane est une femme influente et sa fille Daisy, une jeune fille rangée et docile, timide et effacée. Emily Mc Veagh, son amie, a alors 18 ans et a tendance à défier son père, une jeune fille de caractère qui ne veut pas aller à l'université mais devenir rapidement infirmière. Daisy et Emily sont très différentes et d'aucuns se demandent comment elles peuvent être amies.
Deux frères fréquentent le cours de cricket dont les parties sont regardées avec intérêt par les trois femmes ; Harry, l'aîné, l'idole de la famille Tayler, un brillant sujet réussissant tous ses examens avec talent, et Alfred, le cadet âgé de 16 ans, le mal aimé de sa mère, peu intéressé par l'école, doué pour les sports et notamment le cricket, le protégé de Mrs Lane.
On retrouve tout ce petit monde en 1905 : Alfred a 19 ans, il travaille dans une ferme, celle des voisins, les Redway, dont le fils Bert devient un camarade. Daisy et Emily sont devenues toutes deux aides soignantes, étudiant pour devenir infirmières.
En 1907, on retrouve Emily toujours en froid avec son père John et sa belle mère ; Emily a perdu sa mère à l'âge de 3 ans. Elle est diplômée infirmière, comme son amie Daisy et toutes deux décident de donner une soirée dansante pour fêter l'événement. Là vont avoir lieu des rencontres décisives et se lier des destinées ; autant Daisy, courtisée par Alfred, triomphe sur la piste de danse, autant le souvenir de cette soirée est à oublier pour Emily.
Alfred, toujours encouragé par Mrs Lane sa « mère adoptive », a rencontré une jeune femme, Betsy : les fiançailles sont célébrées puis le mariage peu après ; pendant ce temps, Emily annonce qu'elle va épouser William Martin-White, le cardiologue de l'hôpital où elle travaille.
On retrouve les personnages en 1916 : Alfred et Betsy ont un enfant, Bert est devenu alcoolique et c'est Betsy qui tente de l'aider à vaincre ce fléau. Puis deux jumeaux vont naitre chez Alfred et Betsy.
William le mari d'Emily succombe en 1924 à une crise cardiaque. Emily, âgée alors de 40 ans, sans enfant, est perdue s'étant toujours reposée sur son mari et de grosses difficultés naissent au moment d'ouvrir le testament : la famille Martin-White refuse le droit à Emily de conserver la propriété berceau de famille, quand bien même William lui a tout légué. Les complications ne font que commencer…
Dans cette fiction, l'Angleterre est alors riche et en plein essor économique. le pays est en paix depuis la guerre des boers (1899-1901). Emily met en place une oeuvre de bienfaisance avec l'aide de Cédric son neveu et Fiona la femme de celui-ci et crée les écoles Martin-White.
Dans une seconde partie, l'auteure évoque des souvenirs qui eux sont la réalité vécue, en Angleterre puis en Rhodésie, avec la maladie de son père et la dépression de sa mère en toile de fond. Des souvenirs narrés dans un certain désordre et frisant l'ennui, racontent la faillite de la vie d'Alfred et Emily.
Autant j'avais bien aimé « Vaincue par la brousse », autant ce roman m'a vu indifférent me laissant comme un goût d'inachevé et d'incohérence.
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Après le Carnet d'or qui m'avait laissée pantelante et chamboulée il y a déjà quelques années, j'attendais l'occasion qui me serait offerte de lire un autre roman de Lessing, ce qui n'est pas juste une image tant ses oeuvres sont difficiles à trouver.

Dans cette optique il est surement nécessaire de préciser qu'Alfred et Emily n'est pas ce que je qualifierais de « roman ». Dans ce petit livre divisé en deux parties, Doris lessing réinvente a posteriori la vie de ses propres parents en un hommage touchant qui rend à chacun l'existence qu'il aurait mérité avoir, loin de la guerre, au plus près de ses centres d'intérêt. En seconde partie l'auteur revient sur ce qui l'a motivée à donner cette tournure à la vie rêvée de ses parents, adossant la fiction à de courts chapitres en forme de « dossiers » sur tels ou tels aspects de son enfance en Afrique.

Ce format très surprenant fait malheureusement de ce roman un fourre-tout hétéroclite qui reste en surface.

La partie consacrée à la fiction est très sommaire, parcours à grandes enjambées des années entières et ne s'arrête qu'occasionnellement sur des épisodes que l'on s'imagine être importants. le style n'est ni aussi subtil ni aussi recherché que dans le carnet d'or et l'ensemble est très grossier.

La partie historique est réellement intéressante dans le contenu mais ces fragments de mémoires épars assemblés dans cette composition hétéroclite semblent plus dénoter une urgence de dire et d'écrire qu'une réelle volonté de construire un édifice cohérent. Ces notes s'apparentent à du matériau brut retrouvé par hasard au fond d'un tiroir au moment de mettre ses affaires en ordre.

Pourtant ces bribes d'histoire sont précieuses et rares. Nous éclairant sur la vie de l'auteur elles nous ouvrent à un monde que l'on peine à resituer au début du XXème siècle. Elles justifient l'auteur et ses choix en donnant à comprendre ce qu'une vie personnelle a d'influence sur une oeuvre. Peut-être serez-vous surpris, comme moi, de découvrir une Doris Lessing à la lumière de l'année 2007. On croit apercevoir de temps en temps une mamie vitupérant contre internet et la télévision, ressassant ses souvenirs avec nostalgie face à un monde qu'elle ne reconnaitrait plus.

En somme je conseillerais cet ouvrage comme un complément aux romans de Lessing, un éclairage supplémentaire pour approfondir la compréhension de son travail. La partie fiction peut aisément être mise de côté en revanche.
Lien : http://erutarettil.com/?p=1486
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