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Citations sur Le Rêve le plus doux (7)

N’avez-vous jamais songé que c’est là la morale de notre Histoire ? Les puissants ôtent le pain de la bouche des povos... Les povos, eux, se contentent de se débrouiller.
— Et les pauvres sont toujours de notre côté ? lança Sylvia, sarcastique.
— Avez-vous observé une différence ?
— Et il n’y a rien à faire et tout continuera comme avant ?
— Probablement, répondit le père McGuire. Ce qui m’intéresse, c’est votre façon de voir les choses. Vous êtes toujours surprise face à l’injustice. Or il en est toujours ainsi.
— Mais on leur a promis tant de choses ! À la libération, on leur a promis... enfin, tout !
— Alors les politiciens font des promesses et ne les tiennent pas.
— J’ai cru à tout ça, déclara Rebecca. J’ai été une vraie idiote de crier et d’applaudir à l’indépendance, je pensais qu’ils étaient sérieux..
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Une bonne expression, « saisir ». On peut rester une heure et demie à écouter des informations qui devraient réduire en miettes la précieuse citadelle de votre foi, ou qui ne s’accordent pas facilement avec ce qu’on a déjà dans la tête, mais on ne « saisit » pas. On ne peut pas forcer les gens à saisir...
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Toutes ses frustrations se focalisèrent sur la guerre du Vietnam. Elle ne pouvait pas le supporter. Cette vieille guerre, la première, si abominable, et puis la seconde, ne suffisaient-elles donc pas ? Qu’est-ce qu’ils voulaient de plus ? Tuer, encore tuer. Et maintenant cette guerre-ci. Et les Américains. Étaient-ils fous de faire partir leurs jeunes gens ? Personne n’avait cure des jeunes gens, alors qu’il y avait une guerre où ces derniers étaient rameutés pour être emmenés à l’abattoir. Comme s’ils n’étaient bons qu’à cela ! Encore et toujours. On n’apprenait jamais rien ; c’était un mensonge de dire que nous nous élevions grâce à l’histoire. Si on en tirait les leçons, les bombes ne tomberaient pas sur le Vietnam et les jeunes gens..
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Leur parfaite complicité, celle seulement possible entre un adulte et un enfant, limpide et confiante, et aussi naturelle que la respiration, avait-elle pris fin. Elle doit prendre fin, pour que le jeune grandisse, mais même quand l'adulte le sait et s'y attend, les cœurs saignent et se brisent, c'est fatal.
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D’aucuns en sont venus à penser que notre plus grand besoin – celui de l’être humain –, c’est d’avoir quelque chose ou quelqu’un à haïr. Pendant des décennies, les couches supérieures de la société, les classes dominantes, avaient rempli cette fonction utile, ce qui leur avait valu (dans les pays communistes) la mort, la torture et l’internement et, dans des pays plus sereins comme la Grande-Bretagne, simplement l’opprobre ou des contraintes désagréables, comme l’obligation d’adopter l’accent cockney.
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Le Johnny d'autrefois renaissait parfois en effet, quand d'anciens camarades s'invitaient pour parler du passé, comme si l'URSS n'avait pas étré un fiasco, comme si cet Empire poursuivait sa marche triomphante. Des hommes et des femmes devenus vieux, qui avaient fait ce rêve merveilleux...
His older self did sometimes resurface, when other visitors, old comrades, came around to reminisce as if the great failure of the Soviet Union had never happened, as il that Empire was still marching on. Old men, old women, whose lives had been illumined by the great dream...
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Sylvia et lui « s’entendaient bien », mais elle fermait les yeux sur ses accusations contre les Blancs, souvent véhémentes. De temps en temps, elle lâchait :
— Mais Joshua, je n’étais pas là ! Comment serais-je à blâmer ?
— C’est pas de chance, docteur Sylvia. Tu es à blâmer si je le dis. Maintenant nous avons un gouvernement noir et je dis qu’il marche. Un jour, ici il y aura un bel hôpital et nous aurons nos propres médecins noirs...
— Je l’espère.
— Et alors tu pourras rentrer en Angleterre et guérir tes propres malades. Est-ce que vous avez des malades en Angleterre ?
— Bien sûr que nous en avons.
— Et des pauvres ?
— Oui.
— Aussi pauvres que nous ?
— Non, rien de semblable.
— C’est parce que vous nous avez tout volé.
— Si tu le dis, Joshua, alors il en est ainsi.
— Et pourquoi n’es-tu pas chez toi pour t’occuper de vos malades ?
— Très bonne question. Je me la pose souvent moi-même.
— Mais ne t’en va pas encore. Nous avons besoin de toi jusqu’au moment où nous aurons nos propres médecins.
— Mais vos médecins n’iront pas travailler dans des trous misérables comme ici ! Ils veulent tous rester à Senga.
— Mais ce ne sera plus un trou misérable. Ce sera un endroit riche et beau, comme l’Angleterre.
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