AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Marylou26


Été 1939. C'est la Deuxième Guerre mondiale. Pas celle des champs de bataille et de la grande boucherie, mais celle de l'inconfort et de l'ennui, et c'est ce qui fait l'originalité de ce roman à mon avis. James Reid, un jeune anglais, est envoyé en Inde avec un contingent de cinq mille hommes. Ils embarquent sur un bateau de croisière, réquisitionné pour l'occasion : « À quai, le grand navire sous sa peinture de camouflage, conçue pour qu'il ressemblât de loin à une brume ou à un nuage, ou peut-être à un banc de poissons volants, bref à une vision fugitive, avait à présent l'air massif, sinistre, sournois même; ceux qui avaient fréquentés son bord de luxueux paquebot de la célèbre Union-Caslte Line, toujours paré de couleurs vives et gaies en temps de paix, ne l'auraient pas reconnu. » Un paquebot qui transporte normalement quelques sept cents personnes… Sans espace ni intimité, atteints pour la plupart du mal de mer et pris de vomissements, la peau irritée par le soleil et par leurs uniformes, nettoyés dans l'eau de mer, ce sont des hommes hagards et couverts de plaies qui mettront pied à terre au Cap, où ils seront reçus pour quelques jours. Et c'est la force de Doris Lessing que de nous faire ressentir tout ce désarroi et cette souffrance, ces hommes laissant une partie de leur santé mentale dans ce bateau qu'ils appréhendent de reprendre. C'est ainsi que fiévreux, James est hébergé par Daphne, jeune anglaise mariée à un officier supérieur, qu'il attire bien vite dans ses bras, et elle se laisse glisser… Nous apprendrons très peu d'elle, de ses motivations pour mettre son mariage ainsi en péril pour une liaison avec un jeune homme en crise qui ne doit pas avoir très fière allure, à part sa difficulté à tomber enceinte, qui est évoquée. Son souvenir aidera James à traverser la guerre; ce sera aussi sa plus grande désillusion. J'ai davantage apprécié les pages sur la guerre que la relation entre James et Daphne, qui à première vue me paraissait peu crédible. Avec le recul, par contre, je me rends compte d'une profondeur qui m'avait échappé, et des liens entre les deux parties de l'histoire, entre l'amour et la guerre, ou l'amour en temps de guerre.
Commenter  J’apprécie          120



Ont apprécié cette critique (12)voir plus




{* *}