"Quand Dick prenait tendrement sa main, la baisait dévotement et demandait d'un air suppliant : "Darling, m'en voulez-vous terriblement de vous avoir amenée ici ?" elle répondait : "Non, chéri, vous savez bien que non." Elle n'avait envie d'être affectueuse et tendre avec lui que lorsqu'elle se sentait ainsi victorieuse et pleine de miséricorde. La soif de pardon qui visiblement torturait Dick, son attitude si humble l'emplissait de joie encore qu'elle le méprisât à ces moments."
"C'est alors qu'elle rencontra Dick Turner. Cela aurait pu aussi bien être n'importe qui d'autre. Plus exactement, c'était le premier homme qui voyait en elle une femme merveilleuse et unique. C'était de cela qu'elle avait besoin. Tout d'abord parce qu'elle retrouvait ainsi son sentiment de supériorité sur les hommes... Sentiment dont elle s'était nourrie pendant tant d'années et qui maintenant l'abandonnait.
Ainsi, à présent, de nouveaux rapports se nouaient entre eux : elle se sentait irrémédiablement en son pouvoir, bien qu'en fait rien ne justifiât cette impression.
When a white man in Africa by accident looks into the eyes of a native and sees the human being (which it is his chief preoccupation to avoid), his sense of guilt, which he denies, fumes up in resentment and he brings down the whip.
Traduction de Mme de K (qui réclame votre indulgence) : Quand un blanc en Afrique par accident regarde dans les yeux un indigène et voit l'être humain (alors que c'est sa principale préoccupation d'éviter cela), sa culpabilité, qu'il nie, s'embrase avec ressentiment et il abat son fouet.
Mais Dick l'avait avertie qu'il ne supporterait plus aucun changement de domestique dans la maison et elle était incapable d'affronter sa colère. Aussi, contrainte de se dominer, elle se sentait comme une corde tendue à se rompre, comme un champ de bataille où s'affronteraient deux forces ennemies; toutefois ce qu'étaient ces forces et comment elle les maîtriseraient, elle n'aurait su le dire.