Les enquêtes de Mary Lester, tome 25 : La variée était en noir

C'est un livre inquiétant. Si, si, je vous le dis. Il est inquiétant à plus d'un titre. Certes, il faut le replacer dans son époque, celle où le premier ministre d'alors voulait prouver la bonne collaboration entre la gendarmerie et la police : Mary Lester est donc envoyée dans les Marais de Brière pour être la caution politique de cette belle entente. Si vous avez déjà lu une enquête de Mary Lester, vous devez savoir qu'elle n'a vraiment rien qu'une "caution", et tout d'une enquêtrice qui veut mener à bien ses enquêtes. Pas si simple puisqu'un charmant personnage sévit, effraie quasiment tout le monde, au point que personne n'ose porter plainte, et que la gendarmerie laisse faire - surtout ne pas faire de vague !
Ce qui est inquiétant aussi, si vous lisez la couverture, est que le roman est signé "Mary Lester", et non "Jean Failler". Pourquoi ? L'auteur a été condamné en diffamation pour un de ses précédents romans, parce qu'une personne s'est reconnue dans l'ouvrage - plusieurs mêmes, si j'en crois l'article que j'ai lu à ce sujet. Quid de la liberté de l'écrivain ? Pas gagné, si j'ose dire.
Cette vingt-cinquième enquête nous emmène dans les marais de la Brière où des incendies ont lieu, de manière inexpliquée - enfin, pas pour tout le monde. On sait, on n'a pas de preuve, et en France, on ne peut pas condamner sans preuves. Heureusement, me direz-vous. Je suis bien d'accord. Je dis simplement que pour pouvoir faire cesser ces exactions, il faut aussi se donner les moyens d'enquêter, faire cesser la peur, oser aussi se poser les bonnes questions. Tant que les victimes n'oseront pas porter plainte, tant qu'elles seront terrorisées par leur bourreau, tant que les violences conjugales seront traitées comme de simples disputes causées par la jalousie. Je parlai d'actualité plus haut : force est de constater que les choses n'ont guère changé depuis la publication de ce roman en 2004.
Pas une enquête facile pour Mary Lester, non seulement parce qu'elle est un peu seule contre tous, mais aussi parce qu'un homme ne peut bénéficier d'une telle immunité sans être protégé. Qu'est-ce qui peut bien se passer dans ses marais pour qu'on lui laisse faire sa loi ?
Ce que découvre Mary Lester est tout sauf reluisant. Il est de bonnes personnes. Il en est d'autres qui savent tirer le meilleur, pour eux, de la misère humaine.Cela se passe près de chez nous, il faut simplement ne pas fermer les yeux.

Mary Lester est envoyée dans les marais de la Brière pour enquêter sur de mystérieux incendies et pour prouver la bonne coopération gendarmerie/police nationale voulue par le premier ministre de l'époque (Nicolas Sarkozy). Mais envoyer Mary Lester juste pour servir de caution politique n'est pas nécessairement un bon choix. Têtue comme une bretonne surtout quand elle connaît les responsables de ces exactions, elle n'hésitera pas a commettre quelques irrégularités pour qu'ils soient coffrer.



Toujours aussi agréable a lire avec une Mary têtue et ingénieuse qui n'hésite pas a donner de sa personne pour que justice soit faite. Et pourtant, on l'a envoyé dans un milieu inconnu pour elle, plus dans dans sa Bretagne natale et parmi des gendarmes qui ne l'acceptent qu'a la condition qu'elle ne fasse pas de vague. Autant essayer de rentrer une tempête dans une bouteille. L'enquête nous fait découvrir ce marais de Brière et ses habitants tout en déroulant une intrigue sans surprise mais avec une galerie de personnages intéressants. L'utilisation du décor pour l'histoire est intelligemment faite et donne un regain d'intérêt. L'auteur en profite pour nous faire découvrir aussi les spécialités culinaires locales. Un des tomes les plus intéressant de cette série jusqu'à maintenant. Ma note 7.5/10.

Pour l'anecdote ce livre est le premier signé sous le nom de Mary Lester et non plus de Jean Failler car comme il nous l'explique en se mettant en scène dans ce roman, l'auteur a été poursuivi et reconnu coupable de diffamation pour un de ces livres (le renard des grèves) où une personne ce serait reconnue.

Le titre est un hommage soit au roman "la mariée était en noir " de William Irish soit au film de François Truffaut du même nom.


Lien : http://desgoutsetdeslivres.o..

Quand on est attaqué il faut rebondir et c'est ce que fait Jean Failler en nous offrant un très bon Mary Lester, Mary qui prend ici les commandes de la narration.
Elle est en pleine forme et s autorise même un langage à la Fortin pour notre plus grand plaisir.

Toujours un bon moment passé, que de lire une aventure de Mary Lester.
Maintenant que j'ai presque lu tous les exploits qu'elle a réalisé, j'ai l'impression qu'elle fait partie de ma famille, elle serait une petite nièce...
Cette Brière que Jean Failler nous décrit, nous explique, est assez secrète en fin de compte.
Encore une fois, j'ai beaucoup aimé.

C'est agréable, ça ne prend pas le choux, c'est parfait pour se laver la tête quand ça merdoie là haut. Si, en plus on cultive quelques complaisances à l'égard de l'obstination rusée des bretons, il y a là juste ce qu'il faut pour se faire plaisir sans que ça devienne pesant.