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EAN : 9782207134009
496 pages
Denoël (14/09/2017)
3/5   4 notes
Résumé :
Rhodésie, années 1970. La colère gronde dans cette ancienne colonie britannique devenue indépendante, mais restée aux mains des Blancs. Alors qu'une guerre civile sans précédent s'apprête à ravager le pays, le jeune Wayne Roberts, fils d'un puissant propriétaire terrien rhodésien, n'a qu'une obsession : sauver Msasa, la ferme familiale dont il doit un jour hériter. Il y consacre tout son temps, pendant que son jeune frère Patrick préfère au dur labeur les romans d'a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
A un moment ou l'autre, la colonisation devient insupportable à ceux qui ont été spoliés. La Rhodésie, pays d'Afrique australe, n'y échappe pas. A la fin du XIXe siècle, le puissant colon de la British South Africa Company, Cecil John Rhodes, certain de s'enrichir grâce à l'or du sous-sol, prend les rênes du Mashonaland et lui donne son nom. L'or s'avéra peu abondant mais les colons s'enrichirent grâce à l'agriculture, du tabac notamment.

Après la Deuxième Guerre mondiale, à laquelle prirent part les Rhodésiens blancs et noirs, ils décidèrent de s'affranchir de l'Angleterre à l'instigation du sénateur Ian Smith qui devint Premier ministre entre 1964 et 1979 et déclara unilatéralement l'indépendance de la Rhodésie en 1965.

Peuplée d'une majorité noire, elle reste malgré tout aux mains des Blancs qui créent des écoles et des dispensaires, des routes et des infrastructures solides, fournissent du travail à plus d'un million d'Africains et rapportent des millions de dollars au trésor national. L'indépendance totale à l'avantage des Africains se gagne au prix d'une guerre civile dans les années 1970.

La famille Roberts exploite une plantation de tabac renommé. le père et le fils aîné sont profondément attachés à cette terre où ils sont nés et ont tissé des liens puissants avec certains ouvriers. Puissants mais non inaltérables. le père est assassiné, les champs dévastés. le fils aîné, désespéré, entre comme volontaire dans la Rhodesian Light Infantery bien décidé à venger son père et à récupérer la ferme familiale. L'écolage est rude, sans pitié, déshumanisant mais Wayne tient bon. Mieux, il en redemande et part chaque fois au combat avec hargne contre les rebelles de Robert Mugabe.

Son jeune frère est aussi attaché à son pays mais estime depuis toujours qu'il faut rendre les terres volées. La discorde entre les deux frères est profonde même si, chacun de son côté, se soucie de l'autre. S'ajoutent à cela une querelle de collège entre l'aîné et un étudiant noir, qui vire à la haine implacable, ainsi qu'une trahison fraternelle ahurissante.

La guerre civile aboutit en 1979 à la prise de pouvoir par Mugabe (toujours président tyrannique à ce jour et à 93 ans). La Rhodésie devient le Zimbabwé. le nouveau gouvernement promet une réforme agraire et la redistribution des terres mais, comme souvent, des affrontements interethniques divisent le pays, la guerre n'est pas finie pour tout le monde et le président, fasciné par le pouvoir, fait régner la terreur et la misère.

Alexander Lester est né à Londres en 1967 et a vécu une grande partie de sa vie au Zimbabwé. A part des études d'histoire, il m'a été impossible d'en savoir plus sur son parcours littéraire. Est-ce un premier roman ?

Je n'avais encore rien lu sur le Zimbabwé mais ce roman est loin d'avoir la puissance de ceux d'André Brink (Une saison blanche et sèche) et d'Alan Paton (Pleure, ô pays bien-aimé) sur l'Afrique du Sud, ni même la force du Carnaval des dieux de Robert Ruark sur l'indépendance du Kenya. Dans le Pays des Hommes blessés la fin du roman atteint un pathos fort peu convaincant.

Je remercie la Masse Critique de Babelio et les Editions Denoël qui m'ont permis d'approcher la condition du Zimbabwé sans pour autant m'en rendre la lecture passionnante.
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Beaucoup plus jeune j'ai eu l'occasion de visiter ce pays magnifique qu'est le Zimbabwé. Il fait partie de ces terres africaines qu'on ne peut oublier.
C'est bien évidemment pour cela que j'ai choisi ce roman lors de la dernière masse critique. (J'en profite donc pour remercier chaleureusement Babelio et les éditions DENOEL).

Ce roman est comme ce pays rude, violent, mais qui a ce truc en plus qui fait qu'on aime cette terre ocre, sa nature si sauvage et cruelle mais tellement belle. Quand on foule des pieds le Zimbabwé on ne peut qu'en tomber amoureux.
On sent a travers les mots de l'auteur l'amour de ce pays africain. j'ai été agréablement surprise par ce roman qui nous captive du début à la fin.

Je pense que la grande force de ce livre est que l'on peut comprendre les différents points de vue des différents personnages. On comprend le blanc qui se bat pour sa terre ou il a sué becs et ongles pour en faire une ferme digne de ce nom. On comprend également cet africain qui veut récupérer la terre volée par les blancs. On comprend tout simplement que c'est ce pays qui façonne les hommes, qui les rend comme ils sont.

Un très beau roman pour moi, malgré cette violence extrême qui nous immerge dans un des plus beau pays d'Afrique.
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Le livre "Le pays des hommes blessés" When all the men are wounded" nous entraîne dans un pays qui s'appelait il n'y a pas si longtemps, la Rhodésie. Pays peu connu, qui a changé de nom dans les années 90. Un pays d'Afrique australe qui nous fait rêver aux grands espaces et à la nature extrême: la Rhodésie était autrefois appelée ainsi en l'honneur de Cecil Rhodes qui avait colonisé le pays à la fin du dix-neuvième siècle. Ce pays a été depuis divisé en deux: la Zambie au nord et le Zimbabwe au sud. Une nature grandiose à l'instar de ces grandioses chutes Victoria qui en sont le symbole. Nature magnifique mais une histoire difficile marquée par des affrontements très durs tout au long des années 60 à 90.
Le livre d'Alexander Lester, qui a grandi en Rhodésie, nous retrace toute l'histoire de ce pays qui a acquis durement son indépendance, à l'instar de son voisin, l'Afrique du Sud.
En 1970, la guerre civile qui monte en Rhodésie oppose les deux fils d'un puissant terrien rhodésien. Waynes Roberts veut à tout prix sauver Msasa, la ferme familiale, tandis que son jeune frère Patrick, moins attaché à ce lieu, estime que les terres doivent être rendues au peuple Shona.
La guerre achève d'éloigner les deux frères : Wayne veut à tout prix défendre la terre familiale contre les nationalistes africains, tandis que Patrick estime que les terres doivent être rendues au peuple shona. Ce sera le début d'une plongée dans la violence.
Ce récit est d'une grande authenticité. Les affrontements sont très durs entre les Noirs nationalistes, appelés à tort "communistes" par la minorité blanche au pouvoir et les populations blanches, elles-mêmes divisées entre les descendants des Boers d'origine néerlandaise et les descendants des colons britanniques. La guerre des Boers du début du vingtième siècle a laissé des rancoeurs vivaces.
L'auteur montre comment la situation de la Rhodésie ne fait que se dégrader depuis la déclaration unilatérale d'indépendance de 1965, faite par Ian Smith, défenseur de de la minorité blanche d'origine britannique qui était alors au pouvoir.
Le retrait volontaire de la communauté internationale va amplifier les tensions raciales.
Un livre plein d'informations historiques et qu'on lit avec beaucoup d'intérêt tant pour le fond historique que pour les personnages très bien campés.
Merci à Babelio de m'avoir fait découvrir cet auteur et de m'avoir donné un nouveau regard sur cette zone géographique si éloignée de notre Europe.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Il n'existe aucune autre odeur comme celle de la première pluie qui tombe sur le sol africain après la sécheresse. Quiconque en a fait l'expérience pourra le confirmer. C'est plus qu'un simple parfum. C'est une sensation physique, l'essence même de la vie, de la résurrection et de l'espoir ultime.
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Quand j'expliquai à Christopher à quoi servait une piscine, il se montra consterné par un tel gaspillage. Cette eau aurait du irriguer une acre entière de mais. Dès lors, son comportement changea du tout au tout et, pendant le reste du trajet, il observa les pelouses bien entretenues et les courts de tennis avec une supériorité hautaine que je ne pouvais guère lui reprocher, car il n'avait pas tort.
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- Redneck? Tu m'as traité de Redneck?" Ce fut un choc. En Rhodésie, les distinctions raciales, les soupçons, le mépris, et les haines étaient faciles à identifier. On n'avait pas besoin de comprendre leur signification, ils étaient là, c'est tout. J'étais blanc. C'était ma tribu. Les Shonas et les Ndebeles éaient noirs, ils formaient une entité distincte. Les terrs étaient communistes et également noirs, aidés par les Soviétiques, des communistes blancs. Et par des jaunes, les Nord-Coréens ou les Chinois. Ces hommes blancs me détestaient parce que j'avais du sang britannique et, dès l'instant de mon arrivée, ce fur un problème.
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Ce pays, la Rhodésie, est une affaire compliquée. C’est un pays d’Afrique presque entièrement peuplé de Noirs, mais aux mains des Blancs. Je veux que tu saches comment c’est arrivé et où ça nous mènera.

p. 70
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(...), et on peut dire ce qu'on veut, en Afrique les Noirs sont plus forts que les blancs, car ils ont eu une vie plus dure.
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Le pays des hommes blessés, d'Alexander Lester
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