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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Il est des lectures où l'on se dit qu'on aurait mieux fait d'aller lire « Tchoupi », c'est moins bien mais au moins, ça ne fait pas mal au bide.

Georgie. Un propriétaire du Sud n'a pas su gérer en bon père de famille l'exploitation léguée par son père et pour éponger ses dettes de jeux, il vend des centaines d'esclaves.

Oui, des centaines. Plus de 400 esclaves qui, d'après les moeurs en vigueur à cette époque (1859) étaient tout de même bien traités.

Ils n'étaient pas libres de leur vie, de leurs gestes, ils étaient esclaves, mais le gentil maître ne fouettait pas. Par contre, il n'a pas de parole, pas de couilles, juste des dettes de jeu car c'est le pigeon de classe royale.

Ce roman choral donne la parole à des esclaves, mais aussi aux maîtres Blancs, que ce soit cet enfoiré de Pierce Butler, ses filles Frances et Sarah, un esclavagiste, une acheteuse d'esclaves ou d'autres esclaves, chacun apportant sa pierre à l'édifice et son point de vue.

J'ai eu un peu de mal au départ car le récit est présenté à la manière d'une pièce de théâtre et les points de vue changent souvent, ce qui est un peu déstabilisant, mais pas de panique, le récit est tellement prenant que je suis passé au-dessus de tout ça.

Le roman est court, très court, cela ne laisse pas beaucoup de possibilité à l'auteur de développer son histoire, de nous montrer la genèse, mais en en 150 pages, il réussi tout de même à vous mettre le coeur en vrac et à vous donner envie de lire les Petzi de votre enfance afin de se remettre de la lecture.

L'auteur évite l'écueil facile du pathos, il maintient la barre et ne s'y aventure pas. Nous aurons droit à quelques scènes tristes, déchirantes, qui brisent le coeur, mais il ne s'appesantit jamais dessus, préférant les les courtes explications aux longs discours.

L'enfer étant pavé de bonnes intentions, une bonne action ne restant jamais longtemps impunie, les choix de certains pourraient avoir des conséquences dramatiques pour les autres et il faut ensuite vivre avec, ce qui n'est pas toujours facile. Un passage l'illustrera bien et j'ai fermé les yeux et serré les lèvres très fort car la facture était aussi salée que les larmes de certains.

Un court roman fort sur l'esclavage, malgré le fait qu'il n'a que 150 pages, même si j'aurais aimé en avoir plus afin de passer plus de temps avec une partie des personnages. Une lecture à faire, même si ce n'est jamais drôle de plonger dans les pages sombres de l'Histoire. Mais moi, je n'ai fait que lire et ressentir, eux, ils l'ont vécu.

Partant d'un fait réel (la vente de centaines d'esclaves) et mêlant habillement les personnages réels (Pierce Butler, Fanny Kemble son ex-épouse) et les fictifs, l'auteur nous prouve qu'en peu de pages, avec quelques mots, on peut produire un récit qui marque au fer rouge son lecteur.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Le 2 et 3 mars 1859 a eu lieu la plus grande vente aux enchères de l'histoire américaine à Savannah, en Géorgie. 429 esclaves (436 selon les documents) ont été vendus par Pierce Butler, l'ancien compagnon de Fanny Kemble, une comédienne anglaise et abolitionniste. En 20 ans, il a perdu toute sa fortune et pour payer ses dettes, il a du vendre ses esclaves. Parmi ceux-ci, se trouve la jeune Emma, treize ans. Plus que l'histoire d'Emma, c'est un hommage à plusieurs générations d'esclaves qui n'étaient pas considérés comme des êtres humains.
Qu'il est dur de lire ce genre de livre ! Et pourtant, c'est nécessaire pour savoir ce qu'ont vécu ces personnes à cette époque. La narration choisie par Julius Lester, entre roman et pièce, manque peut-être un peu de souffle, l'ensemble est condensé pour n'en garder que l'essentiel ; mais la voix de chacun résonne pour témoigner du Temps des Larmes, ces journées maudites qui ont parfois séparé des familles. a reste tout de même un bel hommage.
Fanny Kemble, l'ex-épouse de Butler, a entre autres écrit Journal of residence on a Georgian plantation (Journal d'une résidence sur une plantation de Géorgie) mais je ne sais pas s'il a été traduit en français.
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J'ai choisi au hasard ce livre sur les etagere de mon CDI pour m'occuper pendant ma pause de midi. Je l'ai dévoré en seulement quelques temps. Une histoire mêlant fiction et faits historiques qui nous émeut, scandalise, captive...
Un roman à mettre entre toutes les mains, particulièrement celles des adolescents.
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Trouvé dans une boite à livres et lu en une heure, au bord du lac d'Annecy. Je ne m'attendais pas à plonger dans ce récit atypique, script théâtral minimaliste où chaque personnage décrit crûment l'action et la blessure vécue. Ce procédé astucieux nous plonge directement dans l'horreur quotidienne de l'esclavage, les injustices, les trahisons, les ventes dissimulées, la déshumanisation... En donnant aussi la parole aux blancs, Julius Lester scrute aux tréfonds de l'hypocrisie et de la lâcheté. Il est également très impressionnant d'avoir mêlé le récit fictionnel avec d'authentiques extraits de registres de vente. Une grande et douloureuse lecture.
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Entre roman et pièce de théâtre, un témoignage émouvant qui ne laissera personne indifférent...
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Ce roman historique se déroule aux États-Unis lors d'une des plus grande vente d'esclaves. Un maître d'esclaves, qui aime jouer au poker y a perdu la totalité de ses biens. Il est obligé de vendre une partie de ses esclaves (quasiment la totalité). Lors de cette vente, le propriétaire décide d'y emmener ses filles avec leur nourrice Emma. Au cours de la vente, le propriétaire décide finalement de vendre la nourrice de ses filles. Il brise le coeur de sa fille. On suit alors le vécu et les conséquences de cette vente sur certains des personnages.
Je pense que ce livre est un très bon livre car je l'ai trouvé émouvant. Il aborde le thème de l'esclavage qui m'intéresse beaucoup. le lecteur est placé dans la peau de chaque personnage et vit ainsi l'histoire sous différents angles. Si vous aimez les romans historiques ou abordant des thèmes liés à la discrimination je vous le conseille vraiment.

Yuki-Chan 3e4
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Avec pour point de départ la plus grande vente aux esclaves, ce roman met en lumière le point de vue des esclaves, de leurs maîtres, des vendeurs d'esclaves et de ceux qui luttent contre l'esclavagisme.
Appuyé sur des faits historiques, Julius Lester a même pris pour personnages des personnes ayant réellement existé (la note de l'auteur à la fin du livre donne des pistes, des renseignements sur cette période, sur cette terrible vente et sur ceux qui ont servi de base pour ses personnages).
Ce roman, comme la plupart de ceux qui traitent de ce sujet, fait froid dans le dos ; il montre bien la stupidité, l'ignorance et la cruauté de ces hommes qui vendent, achètent, battent... d'autres hommes, femmes et enfants sous prétexte qu'ils sont noirs ; qui pensent qu'ils ne ressentent rien, qu'ils sont différents des hommes blancs...
On comprend la colère, la haine, les peines et les douleurs de ces esclaves, battus, séparés de leur famille, considérés comme de la marchandise !
Mais l'optimisme n'est pas totalement absent de ce roman. Il y a tout de même quelques blancs qui n'adhèrent pas à cette injustice et qui luttent contre cette horreur et font leur possible pour aider les esclaves et des noirs qui n'auront de cesse de se battre pour leur liberté et leurs droits.

La forme choisie par l'auteur peut paraître déroutante au premier abord : ce roman se présente un peu comme une pièce de théâtre ; le récit alterne des dialogues, des passages introspectifs et des interludes qui donnent la paroles aux différents protagonistes parfois bien des années plus tard.
Ce procédé donne beaucoup de vivacité au récit et permet de découvrir des sentiments aussi divers que le sont les personnages.
Certains passages sont terribles, notamment lorsque la mère d'Emma comprend que sa fille a été vendue, d'autres permettent de garder l'espoir, lorsque Monsieur Henry, l'épicier propose au compagnon d'Emma de l'aider à s'échapper pour rejoindre le Nord...
On passe du chaud au froid, on pleure, on se révolte au fil des pages... et on ne sort pas indemne de cette lecture.
Lien : http://somanybooks.eklablog...
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