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Critique de Ewylyn


Ewylyn
25 septembre 2014
Un très beau coup de coeur pour cette histoire toute mignonne et son thème bien exploité. L'histoire est intéressante et belle, le texte et les illustrations sont de bonne qualité, c'est un album comptant parmi les indispensables.

L'histoire nous emmène dans une sorte d'anticipation, de dystopie. La question peut hanter les plus grands et les amoureux des mots, car dans ce monde, les mots sont vendus ! Et seuls ceux qui ont les moyens peuvent avoir le luxe de faire des phrases avec un sens. le constat est terrible, devoir s'imaginer ce lieu est une bonne remise en question, une excellente idée qui nous permet de réfléchir.

C'est alors que Philéas apparaît, ce petit garçon est très attachant, il souhaite dire tellement de choses à Cybelle, mais ce qu'il veut lui dire coûterait bien trop cher, alors il doit s'armer de patience pour trouver de jolis mots. En somme, j'ai adoré cette histoire, elle est belle, elle fait réfléchir et elle est captivante, un vrai coup de coeur. L'intrigue s'installe en deux temps, mais l'un comme l'autre, on se plaît à découvrir ce monde atypique.

L'univers est bien cadré, les mots ont une importance capitale d'où les jeux typographiques autour du texte. C'est très beau visuellement, le texte est soigné et simple, fluide et très agréable à lire. Il nous présente ce monde, son mode de fonctionnement, c'est très intéressant ; j'ai beaucoup aimé le passage autour de la fabrique de mots, avec tous ces bandeaux de papier à découper. Idem pour l'idée de faire des mots soldés bien trop compliqués à caser dans une phrase, c'est fou à quel point on se retrouve happer dans cet univers singulier. le scénario est bien mené et Agnès de Lestrade possède une belle plume.

Les personnages sont sympathiques et attachants. En particulier celui de Philéas, très adorable, son but est honorable et l'on aimerait qu'il réussisse son projet. Cybelle est très mignonne, j'apprécie le fait qu'elle ne se laisse pas embobiner par les grands mots d'Octave. Ce dernier est déplaisant, il se croit au-dessus de Philéas, car il a les moyens d'acheter les mots qu'il souhaite. Ce trio montre à quel point le manque de mots est pesant et combien les mots ne sont rien sans les émotions et la sincérité.

Les illustrations sont magnifiques, elles sont propres à son illustratrice, Valeria Docampo. le design des protagonistes est rond et doux, les vêtements semblent être faits avec du papier, on y voit des lignes et des dessins gribouillés dessus. Les objets sont soignés et facilement identifiables, la fabrique de mots et ses employés sont fascinants à voir, ce sont des sortes de robots avec un style particulier. Les lieux sont beaux, les points de vue sont sympathiques à voir, comme la double page autour de la cage d'escalier. Quant à la colorisation, elle est sublime, les couleurs sont chaudes et douces, comme le prouvent toutes ces nuances de bruns et d'ocres. Nous avons quelques touches de rouges, d'oranges et de roses pour donner du dynamisme, le mélange prend très bien et le visuel est très beau esthétiquement.

En somme, cet album est à posséder si l'on cherche à se construire une bibliothèque jeunesse. Les thèmes abordés sont très prenants, fascinants et bien exploités : cette société où les mots s'achètent et s'avalent pour pouvoir les employer fait froid dans le dos. Et pourtant, au milieu de cette terrible réalité, nous apercevons une belle histoire, celle de Cybelle et Philéas, où ce dernier tente de dire tout ce qu'il a au fond de son coeur concernant sa belle. le texte est d'une grande qualité, les jeux de typographies et de tailles attirent l'oeil et les illustrations sont splendides, un vrai régal pour les yeux. Je le conseille fortement !
Lien : http://la-citadelle-des-livr..
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