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Critique de Henri-l-oiseleur
Frank Lestringant ayant participé à plusieurs émissions de la chaîne Histoire sur la Renaissance, j'ai eu envie de lire son essai sur l'histoire du Cannibale dans la culture européenne. Il n'étudie pas le phénomène de l'anthropophagie en ethnologue spécialiste des sociétés traditionnelles, mais l'histoire de la figure du Cannibale dans la culture européenne de 1492 à nos jours. On se rend compte alors, grâce à son analyse lumineuse, que les hommes De La Renaissance avaient parfaitement compris le rôle rituel et symbolique de l'anthropophagie, que l'on ne comprit plus quand l'idéologie de la colonisation, la fausse pitié pour le sous-développé et l'idée de la supériorité de l'Européen sur le Sauvage, même bon, se sont répandues au XVIII°s. Il faudra atteindre l'ethnologie du XX°s pour que l'on redécouvre ce que les premiers explorateurs De La Renaissance avaient saisi intuitivement : que le cannibalisme n'est pas la conséquence du manque de viande, mais un acte rituel aux significations profondes.
