30 pages d'une quête : celle de Quernand. Cet officier est à la recherche d'un autre-Selen-disparu. L'homme prend donc le chemin qui le mènera au fort où séjournait celui qui semble s'être évaporé. Toutefois, ce livre n'a pas pour principal sujet de retrouver Selen.
Selon moi, la vocation première de ce roman est de décrire avec précision et des mots savamment choisis, une atmosphère désolée, un lieu fantomatique, déserté, post-apocalyptique. La description du végétal, du minéral est très précise, constante, ; elle rend compte non seulement du décor mais aussi de l'atmosphère qui se dégage du lieu. Hormis le bruissement des feuilles, des pas des chevaux, de l'eau du Fleuve, peu d'agitation. On ressent l'humidité, la solitude qui gagne Quernand, la maladie qui le ronge. Tout ceci étouffe petit à petit notre volonté de savoir ce qui est advenu de Selen. On est comme pris dans les ramifications d'un palétuvier duquel on ne chercherait pas à s'échapper.
Ce roman est particulièrement bien écrit et
Yves Letort a les mots justes, rares (touque, taud, étique, roselière, prodrome, impéritie, brownien.....je vous laisse découvrir les autres).
🖍️ Un roman dont j'ai apprécié l'écriture, l'atmosphère, la lenteur, la langueur, les mots. La quatrième de couverture évoque l'univers de Gracq mais je n'ai jamais lu cet auteur et ne saurais donc faire le pont entre les deux écrivains. Ce livre est une pause hors du temps, un instant loin de toute agitation.