En Australie, tous les dieux animaux ne sont pas totémiques; il existe en effet des dieux zoomorphiques n'ayant rien de commun avec les hommes, par exemple, un serpent malfaisant, appelé Nocol, caché dans les étangs, les rivières et guettant les Australiens pour les happer au passage. Enfin il y a des arbres-dieux, qui sont des ancêtres métamorphosés en végétaux; car les dieux australiens sont souvent des hommes divinisés.
Le mot « religion », qui résume toules les expressions dérivées, Irop souvent employées pour l'éviter ou le masquer, est un terme extrêmement général, couvrant un assemblage d'idées et de pratiques souvent fort hétérogènes; c'est aussi un de ces mots, que j'ai déjà appelés « auréolés », correspondant à des sentiments à la fois flottants et violents, héréditairement incarnés dans le cerveau de tout homme appartenant à une race civilisée. Pour déterminer nettement la véritable valeur du mot « religion », il faut, de toute nécessité, procédera une enquête ethnographique; mais, dès à présent, nous pouvons fixer à peu près ce qu'on entend habituellement par le mot « religion », même peser la valeur de quelques-unes des nombreuses définitions quien ont été données.
Comme le dil assez le titre de cet ouvrage, mon but n'est pas de faire un exposé complet de toutes les religions, mais bien d'en indiquer l'évolution, en interrogeant successivement toutes les races humaines. Mais ces races elles-mêmes ont évolué; leurs divers types peuvent se ranger en série et chacun d'eux doit avoir des idées religieuses en strict rapport avec son degré de dignité organique. Enfin chaque spécimen d'uni; grande race marque vraisemblablement une phase, une étape, du développement de cette race, et par le seul classement de ces variétés nous avons chance de.découvrir l'évolution réelle, historique, des conceptions religieuses.
Il est pourtant un lieu commun, bien antérieur à la théorie du règne humain, mais invoqué par elle, que je dois encore apprécier avant de passer outre ; j'entends parler de l'universalité prétendue de la religiosité et même, car on est allé jusque-là, de l'universalité de la croyance en un dieu, un seul dieu, maître et créateur de toute chose. — À ce sujet, il importe fort de distinguer entre la religiosité tout à fait primitive et le monothéisme.
Comme je l'ai déjà remarqué, les primitifs distinguent mal l'homme de l'animal. Les bêtes, croient-ils, sentent, parlent, raisonnent, comme les hommes, et, d'autre part, les sorciers revêtent facilement la forme humaine.