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EAN : 9782355221521
232 pages
Zones (05/05/2022)
4.12/5   71 notes
Résumé :
Pourquoi parler encore des mecs ? Quand tout se passe comme si les humains étaient hommes par défaut et femmes par exception, il semble qu'on n'en parle déjà que trop.
À y regarder de plus près, cependant, on parle beaucoup d'hommes mais plus rarement des hommes. On parle d'individus en particulier, bien peu de la classe des hommes dans son ensemble.
On parle des Grands Hommes, moins de tous ceux qui envoient des photos de leur pénis sur Internet. On p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
J'ai adoré ce formidable petit essai à la fois sarcastique et très réjouissant. L'autrice nous régale de dessins drôles et critiques, de punchlines frappantes et de réflexions très bien menées et documentées, sources à l'appui.
Les sujets évoqués sont très variés et couvrent le spectre des masculinités. On y parle de la construction des genres dans notre société, des inégalités économiques, du patriarcat comme système, de l'impact des normes genrées sur l'éducation, le travail, la famille...
Cette autrice est une femme trans qui a vécu une socialisation dans le genre masculin, puis une transition vers le féminin. Son expérience illustre parfaitement son propos. Elle met en lumière les changements qui lui viennent de l'extérieur. Par exemple, les félicitations envers un père investi disparaissent quand elle devient une sorte de mère comme les autres, qui remplit simplement son rôle...
J'ai adoré son sens de l'humour. Elle nous fait grincer des dents, elle nous fait rire, elle synthétise de nombreux éléments et fait des propositions politiques (par exemple sur le développement de crèches plutôt que l'allongement du congé paternité).
Si vous avez la pop culture mais aussi les clins d'oeil à Simone de Beauvoir, cet essai va vous plaire.
Je mets des extraits en slide. C'est une pépite !
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Ce livre est un essai, mais n'a pas grand chose d'académique. D'abord, parce que l'autrice n'a pas la formation adéquate et surtout car le livre se lit un peu comme un blog, rien de plus naturel puisqu'il est écrit par l'autrice du blog La Mecxpliqueuse et qu'il en est l'aboutissement.

Ainsi, Daisy Letourneur a gardé un phrasé drôle pour des sujets importants, un ton même franchement hilarant ! le livre est moins sur la transition (pourquoi/comment/le chemin, etc) que sur les différences sociales entre le fait d'être considéré homme ou femme dans l'espace public/médiatique, etc. Par exemple, elle raconte qu'avant sa transition, quand elle a créé le blog « le Mecxpliqueur » – qui était donc le blog féministe d'une personne assignée homme -, elle était beaucoup plus invitée sur les plateaux télés contrairement à après sa transition et donc visiblement concernée. Enfin bon, on est plutôt sur un état des lieux vraiment drôle (je l'ai déjà dit ?) et assez éclairant (mais pas avec de grandes révélations) sur notre société. C'est somme toute, une lecture plaisante et bien écrite qui se lit vite et qui n'agressera pas les curieux qui ont peur de changer de genre en lisant trois phrases !

Daisy Letourneur le dit : elle sait que son lectorat va être féminin. En tant que femme, ça nous parle et ça nous rassure de voir qu'on n'est pas seule à se rendre compte qu'on se fait marcher sur la gueule par tout un système (encore plus si on est handie ou racisée.) Mais Daisy, elle a possédé le male gaze pendant des années, elle a évolué dans la société en tant qu'homme blanc cis hétéro (le quatuor gagnant) à un moment de sa vie. Cela lui a donc permis de tirer les conclusions qui constituent ce livre (avec humour, je le redis, mais c'est vraiment super drôle comme livre, il y a même des petits dessins sarcastiques, on adore !) C'est un peu comme si elle avait oeuvré de « l'autre côté du miroir » en caméra caché, on est finalement plus sur une étude de terrain journalistique qu'un essai.
C'est donc une drôle de bête que ce bouquin entre l'essai et le témoignage : de formation journalistique, tout est chiffré, sourcé, revérifié… Ce qui n'arrange pas notre wish-list de livres.

Mais voilà, pour peu qu'on ait déjà lu deux ou trois livres féministes, on apprend assez peu de choses, c'est pourquoi Daisy Letourneur aimerait bien un lectorat masculin. Parce qu'elle sait leur parler, qu'elle a évolué dans « leur gang » a un moment donné, et qu'elle a des conseils à leur donner. Des conseils ? Non, pas pour transitionner, parce que vraiment c'est la croix et la bannière, on est montré du doigt, traité de monstre, victime de violences et d'agression, etc. Alors non, ce n'est pas un livre de conversion sur la transidentité. En revanche, ce qu'elle aimerait montrer aux hommes (et qu'à défaut, elle montre aux femmes lectorat oblige) : c'est que le genre est performé. On le joue. Tous. On joue a rouler des épaules ou pas, à faire des grands pas ou des petits pas, le genre auquel on s'identifie conditionne notre manière de s'asseoir (ça, je l'avais remarqué ado et j'aime beaucoup en jouer, ça surprend toujours les gens !)

Bref, qu'est ce qu'il nous dit ce livre ? Ce livre il prend le contre pied de ce qui est déjà fait : on étudie les femmes, les minorités, tout ce qui est considéré comme « autre » mais autre par rapport à quoi ? A l'homme blanc cis hétéro. Alors, le postulat de ce livre, pourquoi ne pas regarder de ce côté-ci pour comprendre le monde et notre société ? Et vous verrez, c'est vraiment pas bête !
Lien : https://barauxlettres.wordpr..
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J'ai une mauvaise manie quand je lis des essais féministe ; je coche les cases dans lesquelles je me reconnais tout en acceptant ce qui est écrit comme vérité. Ça avait commencé avec la bd Les Crocodiles, de Mathieu Thomas aux éditions @lelombard (que je te recommande en passant si jamais t'as pas lu).

À chaque fois le constat est le même, j'ai un sale goût dans la bouche, j'ai grave honte de ce qu'on dégage, de ce qu'on produit en tant que mec, qu'on soit conscient ou ignorant de notre toxicité mascu (mais ça devient hypocrite de pas le ressentir je pense).

Parce que ouais je suis carrément d'accord avec le principe d'On ne naît pas mec, mais ça donne vraiment pas envie d'en devenir un non plus même quand on l'est déjà. L'essai de Daisy Letourneur est brillant d'humour et d'ironie. Et je considère que ce sont deux armes vraiment utiles en matière de pédagogie quand elles sont utilisées à des fins bienveillantes (et c'est le cas ici, + d'espace de parole, de visibilité du genre, des minorités, …).

C'est un essai plus accessible que les premières publications de Mona Chollet, mais aussi un peu plus virulent, rentre-dedans et moins centré sur le féminisme blanc et hétérnormé. L'idée étant que oui si on considère que ce féminisme là permet une déconstruction de la masculinité telle qu'on la connait aujourd'hui, alors bien sûr que cet essai est légitime.

Tant mieux s'il dérange, s'il bouscule, si on s'insurge.

Ça ne servirait pas à grand chose que je m'étale trop. En tant que mec on a souvent tendance à se branler sur ce qu'on vient d'apprendre au détriment de personnes plus compétentes en la matière (et c'est un tort dont je suis pas fier, je le jure).

Si vous voulez un super avis sur ce livre, allez lire celui de @sorciere.misandre , à mon avis ça vous sera difficile de ne pas repasser par votre librairie pour vous procurer cet ouvrage indispensable selon moi (parce que peu importe la maturité on sera jamais foutu d'apprendre par nous-même, vive les manuels !)

Sans déconner c'était maxi !


Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Si vous vous interrogez sur ce qu'implique le fait d'être socialisé homme (et aussi femme du coup), c'est la lecture qu'il vous faut.
Découvert un peu par hasard, j'ai ouvert et dévoré ce livre à mettre entre toutes les mains. Certes, certaines mains masculines auront peut-être besoin d'un peu de courage mais...
Ce livre contient les éléments de connaissances et de réflexions saupoudrés de traits d'humour ironiques parfois mais toujours bienveillants, qui permettent de comprendre la masculinité, que demander de plus !
Madame Letourneur, j'ai ri et réfléchi à chaque page et je vous remercie pour cela, et j'ai refermé votre livre en me promettant de le ré-ouvrir très vite et de l'utiliser à bon escient.
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Un essai féministe brillant, hilarant et passionnant !!!

Je crois n'avoir jamais autant pris de plaisir à enrager contre le cistème hétéronormé qui nous étouffe.

Daisy Letourneur démonte tout avec un humour de génie.

La colère est toujours là mais elle la teinte d'un sarcasme redoutable.

Grandiose !
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critiques presse (1)
Dans cet ouvrage très documenté, où elle convoque sociologues, essayistes ou encore anthropologues, Daisy Letourneur s'interroge sur ce qu'est la nature masculine à un moment où la question du genre est de plus en plus d'actualité.
Lire la critique sur le site : RadioFranceInternationale
Citations et extraits (29) Voir plus Ajouter une citation
Il n'est pas suffisant d'être bien élevé et bienveillant pour mériter quoi que ce soit dans la vie. Vous n'êtes pas un féministe juste parce que vous traitez votre copine et votre maman à peu près correctement, pas plus que vous n'êtes un grand humaniste juste parce que vous ne donnez pas de coup de pied aux SDF dans la rue. Qu'avez-vous fait concrètement contre le patriarcat ? (...)
Quand bien même vous détruiriez le patriarcat par amour, aucune femme ne vous devra ni affection ni relation sexuelle. La séduction n'est pas une transaction. Quant à l'idée que les filles préfèreraient les bad boys qui les maltraitent, elle ne semble pas très solide quand on voit comment ceux qui pensent être des nice guys les traitent. Est-ce que beaucoup de femmes hétérosexuelles vont faire de mauvais choix amoureux ? On n'en doute pas. Est-ce qu'elles ont beaucoup de bons choix à disposition ? Ça reste à démontrer.
Le monde ne se divise pas entre gentils et mauvais garçons. Il y a des personnes qui se comportent correctement à un moment donné et d'autres pas, et, en tant qu'être humain, vous êtes toujours susceptible de faire l'un ou l'autre. Évaluez donc vos actions indépendamment de l'opinion que vous avez de vous-même et des autres, et vous éviterez de commettre tout un tas de bêtises ou de penser mériter des choses qui ne vous sont pas réellement dues.
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Alors, faut-il détester les hommes ? La question, pour moi, est mal posée. C’est même un piège. Une façon de ramener le débat loin de la politique et vers l’affect si je dis que je déteste les hommes, on pourra disqualifier mes propos ; si je dis que je les aime, ça mitigera toutes mes critiques. Après tout si on aime les hommes, tout ça n’est pas si grave, on va bien trouver un moyen de vivre ensemble et puis, tant que tu es dans la cuisine, tu peux bien nous apporter des bières, bichette. Plutôt que de parler de sentiments, je peux vous parler de faits, de réalité matérielle et de luttes. Être une lesbienne radicale présumée misandre ne m’empêche pas de soutenir les hommes quand ils sont victimes du capitalisme, du racisme, de l’homophobie, de la transphobie. Je soutiens les grèves dans les usines où ils travaillent, et le comité Adama qui se bat quand des hommes noirs sont tués par la police. Ne me demandez pas en plus de vous dire que j’aime les hommes. Vous voulez parler de misandrie ? J’ai carrément supprimé un homme. Celui que j’étais et qui n’existe plus aujourd’hui. Et si j’ai fini par passer à l’acte, c’est en partie parce que plus j’étais au contact du féminisme radical et en accord avec lui, p lus je me détestais en tant que tel. Aurais-je vécu une transition plus facile si je ne m’étais pas frottée à un discours que beaucoup qualifient de misandre ? Peut-être. Ou peut-être n’aurais-je pas transitionné. (p. 207)
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Alors on fait quoi ? La première réponse évidente serait de lutter pour obtenir des congés maternité-paternité obligatoires et aussi longs pour les deux parents, quel que soit leur genre. (… ) pour les mecs qui, de toutes façons, n’en foutent pas une, ce sera juste trois mois de vacances aux frais de la princesse. Pire : on sait que les violences conjugales commencent souvent pendant la grossesse. (…) Il y a un autre effet secondaire inattendu : en Espagne, où une telle mesure a été mise en place, on s’est rendu compte que les pères qui avaient du s’occuper de leur nouveau-né révisaient ensuite à la baisse le nombre d’enfants qu’ils désiraient avoir. Eh oui, encore une fois : s’occuper d’un bébé, c’est une des tâches les plus ingrates que vous aurez à accomplir dans votre vie. Sous couvert de progressisme, certaines réformes peuvent être l’occasion d’une véritable arnaque pour les femmes : la réforme du congé parental menée en France entre 2013 et 2016 avait pour but affiché d’inciter les pères à profiter davantage du dispositif en leur offrant les mêmes droits qu’aux mères. Sauf que, au passage, on a réduit le montant des indemnisations (plafonnées à 396€ par mois, pas du tout de quoi vivre seule, donc) et la durée maximale du congé offert aux femmes, qui est passée de trois ans à deux ans. (…) Il est donc probablement plus efficace de militer pour l’extension des moyens de garde collectifs. (p. 95)
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Cela veut dire, bien souvent, que leurs épouses sont là pour prendre soin d’eux jusqu’à la fin mais qu’on laisse ensuite les veuves mourir seules, non pas juste 5,9 ans (la différence d’espérance de vie) mais 8,4 ans, car, rappelez-vous, elles sont plus jeunes que leurs partenaires. Cela explique en partie que les institutions (EHPAD et EHPA) soient aux trois quarts remplies de femmes. Les hommes auraient voulu monter un plan machiavélique pour échapper à leurs responsabilités qu’ils n’auraient pas fait mieux… Mais pourquoi se comportent-ils ainsi ? La réponse est simple : parce qu’ils le peuvent. (…) L’immaturité des hommes n’est pas un problème d’hormones, un syndrome de puberté tardive : c’est l’insouciance des dominants. Et cette idée selon laquelle les hommes mûrissent moins vite a pour fonction objective de justifier leur désinvolture et les faire bénéficier d’une forme d’impunité. Les clichés sur les hommes virils, plus intelligents, plus forts, davantage maîtres d’eux-mêmes ont longtemps servi à légitimer la domination masculine et à laisser aux femmes le travail domestique. Aujourd’hui, les clichés sur les hommes immatures, un peu bêtes, incapables de trier le linge correctement leur servent à échapper à leurs responsabilités et à ne toujours pas trier le linge. Et ils n’ont aucun mal à faire cohabiter les deux clichés tant que ça les arrange. (p. 64)
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L'homosocialité masculine forme un cercle vicieux où plus on est viril, plus on glorifie le masculin, plus on doit être misogyne et homophobe pour dissiper la tension inhérente à l'injonction à l'hétérosexualité dans une société qui méprise les femmes. On apprend aux hommes à haïr les femmes, mais ils sont obligés de les aimer. On leur apprend à aimer les hommes, mais il leur est interdit de les désirer. Débrouillez-vous pour faire marcher ce système complètement déglingué.
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