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EAN : 9782321007234
128 pages
Le Robert (22/10/2015)
3.45/5   19 notes
Résumé :
Petite histoire des relations paternelles et filiales à travers la correspondance de personnages célèbres ou anonymes présentée par Didier Lett.

De Mozart à Jean Gabin, en passant par Jules Verne, Franz Kafka ou encore François Truffaut... Découvrez les plus belles lettres de relations paternelles et filiales de personnages célèbres et anonymes.

Didier Lett est agrégé d'Histoire et Professeur d'Histoire médiévale à l'Université Paris-Di... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
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Je suis en retard pour publier mon avis sur ce livre. Pourquoi ? Parce que j'ai eu du mal à entrer dedans, du mal à m'y intéresser. Et pourtant…

Pourtant, j'avais très envie de le lire quand j'ai accepté la proposition de Babelio.

Pourtant, des lettres d'enfants adressées à leur père, ça ne pouvait que me parler.

Pourtant, à travers ces lettres, on en apprend beaucoup sur l'évolution des rapports parents-enfants et de la société au fil des siècles, du Moyen Âge à nos jours.

Pourtant, j'ai beaucoup aimé la lettre de François Truffaut à son père. « Non, je n'ai pas été un "enfant maltraité" mais simplement pas "traité" du tout, pas aimé. » de toute cette colère, de tout ce ressentiment, il fera un film.

Pourtant, j'ai également beaucoup aimé la lettre de Jean Gabin à son père. Ce mélange de crainte et de respect. Obligé de lui quémander de l'argent, il craint la colère de ce dernier. « Je vais te demander quelque chose, mais avant tout, ne pousse pas les hauts cris ! » C'est d'ailleurs une constante tout au long de ces lettres, les enfants réclament de l'argent à leur père. Constante aussi, les rapports souvent compliqués, la nature est ainsi faite…

Pourtant, j'ai aimé les mots qu'Einstein adresse à son fils, ceux de Françoise Dolto à son père, les échanges de Victor Hugo avec sa fille Léopoldine. Et comment ne pas être touché par la lettre, posthume, d'Elsa Wolinski à son père ?...

"Papa, on dirait que tu dors.
Mais tu dors pas, t'es mort.
Pour dehors, Wolinski est vivant.
Mais pour moi, t'es plus là.
Elsa a perdu son papa."

Pourtant, pour être totalement honnête, je me suis surpris à piocher et piocher encore, ici ou là, dans ces lettres ou à relire un texte de présentation de l'auteur, et universitaire, Didier Lett. D'ailleurs, c'est peut-être là que le bât blesse un peu, le côté travail universitaire qui manque un peu de fantaisie. de plus, il est clair que mon intérêt pour ces lettres allait de pair avec mon intérêt pour les personnalités évoquées.

Au final, une lecture en demi-teinte pour moi mais il pourrait bien en être autrement pour vous.


Merci à Babelio et aux Éditions Le Robert.

Lien : http://bouquins-de-poches-en..
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Merci Babelio ainsi que les éditions Le Robert pour m'avoir permis de lire cet ouvrage remarquable. Je l'ai reçu avec une enveloppe colorée comme un paquet cadeau ...
Ils est très intéressant ,riche et les lettres qui ont été choisi par l'auteur ont bel et bien été écrite .. On est dans des écrits réels et donc dans des histoires vécues . On a des précisions très pointues et on entre un peu dans l'intimité des auteurs .
L'évolution des relations entre les Pères et leurs enfants est non négligeable au travers des siècles. La première lettre est écrite au 13ème siècle et la derniere date du 7 janvier dernier , lettre très émouvante D'Elsa Wolinski à son père assassinés lors des attentats.
L'utilisation de la langue française et son évolution est assez remarquable .. Mirabeau vouvoyait son père.La hiérarchie est respectée et l'accent est mis sur ce Père respecté et qui est le pilier de la relation familiale ainsi que sa place stratégique au sein de la famille.
Avant chaque lettre une description de chacune des auteurs est faite. Ce qui donne des renseignements et précise le contexte temporel spatial.
Toutes ces lettres me confortent dans ma conviction qu'une relation père enfant est essentiel pour le développement sociologie affectif de tout un chacun et nous permet de devenir un être à part entière . le Père tient une place cruciale et son image est fondamentale .
Je me retrouve dans ce livre .. Car moi même j'ai eu une relation fusionnel avec mon père et sans lui je n'aurait jamais été l'adulte que je suis .
Quelle lecture ...
Maintenant je n'ai qu'une envie compléter cette collection.
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C'est toujours un réel plaisir de recevoir des lettres. Et en lire aussi.
Alors lire ces lettres présentées dans ce recueil, des lettres de divers horizons, d'époques différentes, de grands hommes ou d'inconnus, adressées à un père, aimant ou non, est un divertissement des plus agréables.
A travers les siècles, à travers ces lettres, on discerne bien la psychologie humaine, faite avec un père et une mère, avec une éducation, un environnement, une matrice familiale. L'homme nait et est élevé au sein d'une tribu. Et il en ressort tout plein d'amour, ou tout plein de haine…Ca dépend... On entrevoit en tout cas qu'un être est ce qu'il est par les rapports qu'il entretient ou qu'il a entretenu avec ses parents.
La richesse d'une lettre, outre l'énorme émotion qui peut en émaner est de découvrir une facette inconnue d'une personnalité, comme quelques auteurs ou acteurs ou autres cités dans l'ouvrage tels Jean Gabin, Mozart, Truffaut… Ecrire un livre ou réaliser un film est une chose, lire une lettre du même romancier ou du même cinéphile en est toute autre : une lettre engage, dresse une vérité plus « vraie », plus profonde, plus réaliste, …
Un grand merci aux éditions LE robert, à leur enveloppe couleur bonbon et à l'auteur évidemment .
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« Lettres à mon père » est comme son nom l’indique un recueil de correspondances entre les pères et leurs enfants, qui s’étendent du Moyen Age à nos jours.
L’auteur Didier Lett, professeur d’Histoire et spécialiste de l’histoire de la famille, nous permet à travers un texte introductif de prendre connaissance de la situation familiale et des relations qui unissent chaque personnage évoqué à son père ou à son enfant. La lettre exposée ensuite est ainsi compréhensible pour le lecteur.
Ces échanges épistolaires, présentés chronologiquement, sont tout autant d’exemples de relations paternelles complexes. Pourtant, on peut dégager à la lecture de ces lettres des thèmes récurrents, et cela, quelle que soit l’époque : la demande d’argent (des étudiants du XIIIe siècle à leurs parents, Jules Renard à son père, mais aussi Victor Hugo ou encore Hector Berlioz aux leurs), la volonté de défendre un choix professionnel, le plus souvent artistique alors que le père souhaitait voir son enfant suivre la même carrière que lui, plus « sérieuse » (Jules Verne, Hector Berlioz, Gérard de Nerval), l’amour filial empreint d’admiration (Léopoldine Hugo, Paul Eluard, Anne Goscinni et Françoise Dolto), les tendres recommandations d’un père à son enfant (François Guizot à sa fille Henriette, un poilu à son fils, un résistant à sa fille, Einstein à son fils) et enfin les relations conflictuelles liées à un sentiment de crainte et d’incompréhension (Mirabeau, Mozart, Kafka).

La lettre qui m’a très certainement le plus touchée est celle de François Truffaut à son beau-père. Revenant sur son film « Les 400 coups » (en grande partie autobiographique) qui a provoqué l’indignation de ses parents, il proclame que ce film est certainement moins violent que la lettre que son beau-père lui a adressée. Et dans la longue réponse du cinéaste, celui-ci rappelle : « […] Maman me détestait tellement que j’ai cru, pendant un an, qu’elle n’était pas ma vraie mère. […] Non, je n’ai pas été un « enfant maltraité » mais simplement pas « traité » du tout, pas aimé et se sentant complètement de trop […] ».

Ces relations décrites entre un père et son enfant apparaissent finalement intemporelles. Apaisées ou conflictuelles, il ressort de manière évidente que dans chacune d’elles l’enfant espère la reconnaissance et l’amour de son père. Le fait même de continuer à écrire à un père qui vous a rejeté (je pense à Gérard de Nerval) montre à quel point ses reproches et son indifférence sont blessants pour l’enfant, même devenu adulte. Aujourd’hui, rien n’a vraiment changé, la figure paternelle (et maternelle mais ce n’est pas le sujet ici !) reste essentielle dans une vie. Enfin, la principale évolution est sans doute dans la façon dont les enfants s'adressent à leurs pères, avec une écriture plus familière où l'on n'hésite plus à exprimer clairement ses sentiments.

Merci à Babelio de m’avoir fait découvrir ce recueil instructif et émouvant où chacun peut certainement retrouver un peu de sa propre relation avec son père.
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Ce recueil de la nouvelle collection Mots intimes des éditions Le Robert propose de retracer la "petite histoire des relations paternelles et filiales à travers la correspondance de personnages célèbres". En réalité, Didier Lett, qui présente ce recueil, a également ouvert ses pages à quelques anonymes, et y mêle quelques lettres écrites par les pères eux-mêmes. D'autres recueils sont consacrés aux relations maternelles ou fraternelles, ou encore aux lettres de rupture.

La présentation chronologique des textes permet de saisir l'évolution des relations paternelles et filiales au cours du temps, le ton se faisant moins guindé, les anecdotes racontées plus personnelles, les formules utilisées laissant davantage paraître les sentiments éprouvés. Peu à peu, la figure paternelle autoritaire (à laquelle il est bien difficile de s'opposer, ne serait-ce que pour choisir sa propre voie professionnelle) s'efface pour laisser place à ce que l'on appelle aujourd'hui les nouveaux pères. Chaque lettre est précédée par une courte notice biographique, présentant son auteur et son contexte, ce qui éclaire certains points des courriers présentés.

La plus ancienne date du Moyen-Âge, rédigée par deux jeunes étudiants que la fréquentation de l'université a éloignés de leurs parents. La plus récente, déjà célèbre, est signée par Elsa Wolinski le soir du 7 janvier dernier. Une constante, du moins dans les plus anciennes d'entre elles : la demande d'argent. Qu'il s'agisse de donner des nouvelles, de parler de ses projets ou d'annoncer un décès, beaucoup se concluent, parfois sans transition, par la réclamation d'une "petite rallonge".

Beaucoup sont écrites par des hommes, le plus souvent ayant déjà atteint l'âge adulte. Françoise Dolto fait doublement figure d'exception, elle dont on peut découvrir plusieurs extraits de sa correspondance, de 6 ans (lorsque son père est mobilisé dans une usine d'armement) jusqu'à 30 ans, alors qu'elle est devenue médecin.

Beaucoup sont des écrivains, mais tous, même le plus anonyme, manient la plume avec aisance. A l'heure où l'on échange plus volontiers des sms, ces textes sont un vrai bonheur de lecture. J'en soupirerais presque d'aise devant les imparfaits du subjonctif.

Ce fut un véritable plaisir de découvrir un peu de l'intimité de certaines personnalités. Je dis toujours que j'adore me pencher par-dessus l'épaule des écrivains, et c'est un peu ce que m'a permis ce recueil. Quel bonheur de lire une lettre de Victor Hugo adressée à sa Didine. Que cet immense écrivain donne du Charlot, du Toto ou encore de la Dédé à ses enfants m'a emplie de ravissement. D'autant plus que, jusque là, tous ces gens se tiennent et tiennent leur place. Si l'affection n'est pas absente des missives échangées, elle se cache davantage entre les lignes. La lettre de Victor Hugo détonne donc un peu, si on s'en tient au courrier représentatif de son époque. Je dois dire que, dans l'ensemble, j'ai pris davantage de plaisir à lire les lettres les plus récentes, y ressentant davantage d'émotions, moins de dévotion et des rapports plus d'égal à égal, moins marqués par l'aspect pécuniaire (même si, sur le plan de la langue et de l'Histoire, les lettres qui précèdent sont également très agréables et intéressantes à lire).

J'ai découvert dans ces lettres la vie de François Truffaut, dont j'ignorais tout. Et que cette lettre est extrêmement forte (le terme est bien faible) et bouleversante; elle est sèche, elle claque en assénant ses quatre vérités, avec pour conséquence de rompre les liens déjà ténus entre le réalisateur et ses parents.

J'y ai trouvé de l'émotion, beaucoup d'émotion, dans les très belles lettres d'Anne Goscinny, d'Elsa Wolinski, d'un poilu parmi d'autres, d'un petit garçon sous Vichy ou d'un prisonnier de guerre. Elles disent la peur, la perte, le manque, l'amour et tout ce qui reste quand l'autre n'est plus. Elles disent l'importance de se parler ou de s'écrire tant qu'on le peut, et les souvenirs que l'on chérit par la suite.

J'y ai trouvé également, souvent, de l'admiration, un désir de bien faire, de "faire passer la pilule" lorsque l'on ne suit pas la voie tracée par le père, la culpabilité qui pointe parfois son nez mais qui ne suffit pas à renoncer à ses aspirations personnelles, et souvent, un grand besoin de reconnaissance.

Ces échanges épistolaires permettent de saisir, en quelques trop brèves pages, le glissement qui s'est opéré sur le plan des relations au père, de même que la place de la religion dans la famille, notamment. La qualité de la langue, le soin visiblement apporté à cette correspondance, la quasi absence de lettres dans les 50 dernières années (celles d'Anne Goscinny et Elsa Wolinski sont adressées à leur père décédé), nous montrent à quel point nous avons perdu l'habitude d'écrire à ceux qui nous sont chers. Il est tellement plus simple, et plus rapide, aujourd'hui, d'envoyer un mail voire un sms. Dans 50 ans, dans 60 ans, quelles traces pourront-nous encore trouver de la façon dont se nouent les relations familiales? Quels témoignages directs seront encore accessibles? de quoi donner envie d'écrire à mon père (qui se demanderait quelle mouche m'a piquée...) ou, en tout cas, de lui offrir ce petit recueil.

Merci à Babelio et aux éditions Le Robert pour cet agréable voyage dans le temps et dans la vie de ces auteurs, qui m'a enchantée dès réception de l'enveloppe, soignée et rouge comme un paquet cadeau, et pour lequel je ne regrette qu'un goût de trop peu.
Lien : http://margueritelit.canalbl..
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Il faut donc que vous soyez très convaincu que je suis non seulement un criminel indigne de toute pitié, mais encore un homme tout à fait incapable d'amendement et de repentir, et que vous me regardiez tout à la fois comme l'opprobre de votre famille et un importun fardeau pour la société : car vous n'ignorez pas que vous avez des comptes à rendre. Je suis votre fils, je suis homme, je suis citoyen ; vous êtes responsable de moi à vous-même, à votre famille, à l'humanité, à la patrie ; et c'est apparemment par un effort d'équité que vous immolez votre enfant.

(Mirabeau à son père.)
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Papa,on dirait que tu dors.
Mais tu dors pas ,t'es mort.
Pour dehors,Wolinski est vivant.
Mais,pour moi,t'es plus là.
Elsa a perdu son papa.
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Non, je n'ai pas été un "enfant maltraité" mais simplement pas "traité" du tout, pas aimé.

François Truffaut à son père
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Sais-tu papa, ce que ton œuvre a de constant ? Tu n'as jamais donné la mort. Les plumes et le goudron ont tenu lieu de potence.
De ton univers, tu es le seul mort.

(Anne Goscinny à son père)
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Ces asymétries sont à la fois le reflet d'une réalité historique qui,pendant longtemps, a donné prioritairement accès à l'écrit aux seuls enfants mâles mais également le résultat de la manière dont d'est construite l'histoire épistolaire car les lettres masculines et d'adultes ont toujours été jugées plus dignes d'intérêt et donc mieux conservées que celle des enfants et des femmes.
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