Qu'il est bon de rire en ces temps crispés où le jaune tente de revenir à la mode (et admettons-le, ça ne va pas au teint de tout le monde !), où les rues s'apprêtent à voir défiler plus de semelles et de slogans que de pneus et de pare-chocs, et où les végans tuent plus de bestioles que les omnivores raisonnables.
Ce sont justement deux bestioles que Gunter nous propose de suivre dans "
l'insoutenable légèreté du slip" : Erwin, probablement un chien, et Kévin, peut-être un koala, deux potes colocataires à la fois différents et complémentaires, le premier étant aussi flegmatique et naïf que le second est excité et roublard.
Dans une succession de strips de 3 ou 4 vignettes en moyenne, Erwin et Kévin se confrontent au quotidien de notre société moderne avec un humour décapant, efficace et sûrement plus adapté à l'innocence d'un grand adulte comme moi qu'à la perversité d'un gnome de 10 ans.
Que ce soit dans la recherche d'une "radasse" à gros nichons sur les applis de rencontre ou dans le kidnapping d'un bébé pour payer le loyer de l'appart', ces deux attachants guignols m'ont enchanté, m'ont fait rire, comme me faisait rire les vignettes des Calvin et Hobbes, dans ma jeunesse.
Bref, un réjouissant petit album qui, s'il n'est clairement pas pour les enfants, titillera l'esprit râleur-pipi-caca des plus grands dont les zygomatiques en ressortiront ragaillardis.