Le monde s’éclaire de ces trouées de mémoire.
(…)
Tâches diverses d’un coin à l’autre de la ferme,
entre traites d’un côté et traites de l’autre.
On est à mille lieues d’un monde désorganisé.
Le village tourne sur lui-même, quasi en autarcie,
et tout se fait presque à la maison.
Pains et tartes.
Beurre et fraises.
Le sang court
ON A VÉCU SOUS LE VERRE…
On a vécu sous le verre. La myopie. L’écart.
La solitude.
On griffonne l’oubli sur de larges bords.
Le vent trame ses poumons d’orbe.
La rue ses glissades ses masques.
Le temps peut bien tomber.
On est de la cire.
Le sang court, libre.
Je sais que parfois la terre pèse sur mes pensées
La terre que je retourne en mars en ce jardin de ville
Celle de mes pères
Fermiers poètes
Celle de mes pairs
Que je lis relis relie
Et puis ce ciel dont je m’abrège.
On frôle la poussière des passages
La ville et tout autour les rumeurs
On laisse flotter le vêtement l’air
Qui vient se parfume d’aise
Dans la lenteur des visages
Parfois la vie le vent l’invite.
Mais apprendre l’aube sans souci de nuit.
L’averse loin de toute canicule. Le vent.
Le langage premier des ciels d’orage.
L’orange.
La main offerte.