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EAN : 9782849490914
144 pages
Petit à Petit (20/09/2007)
3.97/5   87 notes
Résumé :
"Tous les jours pareils. J'arrive au boulot (même pas le travail, le boulot) et ça me tombe dessus, comme une vague de désespoir, comme un suicide, comme une petite mort, comme la brûlure de la balle sur la tempe. Un travail trop connu, une salle de contrôle écrasée sous les néons, et des collègues que, certains jours, on n'a pas envie de retrouver. Même pas le courage de chercher un autre emploi. Trop tard. J'ai tenté jadis... et puis non, manque de courage pour ch... >Voir plus
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Tous les jours pareils. J'arrive au boulot. Et ça me tombe dessus comme une vague de désespoir, comme un suicide, comme une petite mort, comme la brûlure de la balle sur la tempe.
Ne travaillez Jamais !
"Putain d'usine" est d'abord un roman écrit par Jean-Pierre Levaray.
Il est publié, en 2002, aux éditions de l'insomniaque dont le but est d'affirmer la vitalité persistante de l'esprit critique en éditant des textes dissidents que les épiciers d'un marché de la lecture toujours plus normalisé vouent à l'obscurité.
Le livre rencontre un grand succès.
Puis, par le biais d'une rencontre "Putain d'usine" devient une BD.
C'était dans les années 70. On quittait l'école, diplôme en poche.
Après le temps des amours, il fallait entrer dans le monde du travail : "La vie active !".
Le trip classique de deux mômes des "seventies".
A l'époque, ils ne parlaient que de soleil et de farniente.
Depuis, 27 ans ont passé, les rêves ont disparu....
Jean-Pierre Levaray nous raconte la vie désespérante d'un travailleur à l'usine.
Efix, de sa plume talentueuse, illustre le propos.
Le résultat, sincère, teinté d'anarchie et empli d'humanité, est magnifique.
L'album est sombre, souvent triste, tragique parfois.
Il est un cri de révolte.
Si on avait un peu de jugeote, on déguerpirait vite fait.
Entre le chômage et la mort, y a pas photo. Morceau d'alternative !
Pourtant, je sais que demain j'irai encore bosser....Putain d'usine !
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Une vague de désespoir s'abat sur lui dès qu'il pénètre dans l'usine. Un travail subi plus que choisi. Un vie bouffée. Pas le courage de chercher un autre boulot. Un malaise qui le touche, lui et ses collègues. Pourtant, tous les jours, il y retourne dans cette usine classée Seveso. Il raconte son quotidien au travers d'une quinzaine de chapitres. La pénibilité du travail, les horaires, le rythme infernal des machines, les accidents mortels, l'usure des corps et des âmes, les manifs, les grèves, l'apéro avec les collègues, les syndicats...

Adapté du roman éponyme de Jean-Pierre Lavaray, cet album raconte simplement la vie d'un salarié. Son quotidien morne et gris. Malgré l'envie de tout plaquer, il semble résigné. Un ton résolument sombre, presque désespérant tant l'avenir semble bouché. L'auteur nous livre un témoignage profondément sincère et brut. le dessin de Efix sert à merveille ce quotidien morose et rude : un noir et blanc tout en justesse et des personnages croqués au vif.

Putain d'usine!!
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Fort, révoltant, triste, injustice, non-reconnaissance, dégoût, déprime, cancer, méprise du patronnât, syndicat, grève, copains, alcool. Peuple de prolos anonymes (les vrais hommes) qui travaillent dans une usine chimique semblable à l'usine AZF de Toulouse qui a explosé. Mais que faire d'autre quand on a une femme, des enfants, des crédits sur le dos ?
BD en noir et blanc qui m'a énormément touchée.
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En une quinzaine de zooms, appelés 'chapitres nouvelles' par le dessinateur, les auteurs nous montrent le quotidien difficile des ouvriers d'une usine classée Seveso.

Fatigue des "senior", pénibilité des 3/8, impression de gâcher sa vie, envie de tout plaquer mais en même temps peur du chômage, accidents du travail parfois mortels, peur, alcoolisme, hiatus manoeuvres/cadres... Quelques moments de trêve : les amitiés viriles, l'apéro (à consommer avec modération car la déprime pousse vite vers l'abus), le soutien des syndicats, les grèves et manifs.

A l'instar du propos, la forme de cette BD est très sombre : le fond et le cadre sont souvent noirs, et cette couleur est également prégnante dans les dessins chargés.

Un album très intéressant sur la condition ouvrière mais aussi plus généralement sur le malaise au travail, susceptible de toucher tout le monde, a fortiori en période de crise économique. De quoi relativiser encore une fois sur sa propre vie mollassonne de fonctionnaire, émaillée d'autres difficultés certes, mais de gravité moindre.

Pour couronner le tout : une postface riche sur chacun des deux auteurs, on aimerait avoir ce genre d'informations plus souvent dans les BD.

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Adapté du roman de Jean-Pierre Levaray "Putain d'usine" est avant tout un témoignage illustré sur la vie ouvrière. Évidemment j'ai tout de suite pensé à Joseph Ponthus et ses feuillets d'usine que j'ai lu récemment (son roman est intitulé "A la ligne") car je trouve que le personnage principal dessiné par Efix lui ressemble. Je dois dire que c'est quand même beaucoup moins bien même si ces chroniques douloureuses en bande dessinée m'ont aussi évoqué les romans admirables de Gérard Mordillat sur la condition ouvrière.
Ici c'est la face noire qui est décrite, la douleur et la mort. Car les morts à l'usine dans les années 70 sont très nombreux suite aux accidents du travail ou aux burn-out.
C'est une façon de dénoncer le mépris des ouvriers considérés comme une masse salariale. On voit parfaitement que les décisions des patrons sont prises sans les responsables syndicaux et que l'argent roi détruit de nombreuses vies.
Les Chapitres-nouvelles sont présentés en noir et blanc et si les dessins sont particulièrement bien réussis, le texte et un peu trop sinistre à mon goût.
C'est pire que la prison, aucun ouvrier n'a envie de travailler (le seul qui a envie meurt désespéré) et ils sont nombreux à être alcooliques. On a l'impression qu'il n'y a aucune issue pour ces hommes qui veulent tous partir mais qui n'y arrivent pas.
Jean-Pierre Levaray dénonce l'aliénation liée au travail salarié et il n'a pas tort mais à ne peindre que le pire il évacue de fait le plaisir d'avoir du travail, la camaraderie et la solidarité qui existe dans le monde ouvrier.


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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
L'alcool rend nostalgique, aussi...Il fait remonter le passé à la surface.
A 14 ans, Yves était entré dans la marine nationale !
A 25 ans, il regagne la terre ferme, le plancher des vaches, comme on dit.
Il ne s'habitue pas. Alors il boit...comme un marin au port.
Et il nous raconte...les bateaux. Il nous fait visiter les océans.
Il nous raconte les tempêtes, la peur, le courage, l'amitié virile.
L'exotisme s'invite à notre table.
On y est. Avec le jaja, rien n'est trop cliché, juste beau.
En revanche, passé le quatrième verre, Yves devenait violent.
Il est mort, lui aussi.
A 48 ans, son coeur ne l'a plus supporté.
Trop de trop.
Il ne reverra pas la mer et nous non plus...
On ne verra plus celle-là. Sa mer.
Depuis on boit un peu moins....
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Tous les jours pareils. J'arrive au boulot (même pas le travail, le boulot) et ça me tombe dessus, comme une vague de désespoir, comme un suicide, comme une petite mort, comme la brûlure de la balle sur la tempe. Un travail trop connu, une salle de contrôle écrasée sous les néons, et des collègues que, certains jours, on n'a pas envie de retrouver. Même pas le courage de chercher un autre emploi. Trop tard. J'ai tenté jadis... et puis non, manque de courage pour changer de vie. Ce travail ne m'a jamais satisfait, pourtant je ne me vois plus apprendre à faire autre chose, d'autres gestes. On fait avec, mais on ne s'habitue pas. Je dis " on " et pas " je " parce que je ne suis pas seul à avoir cet état d'esprit : on en est tous là...
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Demande est faite d'être reçus par la direction.
Au début, c'est toujours non, mais on ne se laisse pas faire.
Vêtus de nos tenues de travail, on investit les bureaux.
Ils n'aiment pas nous voir en bleu. Ni nous voir tout court. Nous qui ne représentons qu'une masse salariale, un coût fixe qu'il faut toujours réduire...
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Si le travail était une si bonne chose, les riches se le garderaient pour eux !
Vieux dicton catalan
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Trop de copains sont morts sans attendre la retraite. C’est dans les statistiques : les ouvriers vivent moins longtemps que les cadres.
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