𝓐𝓿𝓲𝓼 : J'ai Adoré !
On va commencer par un avertissement, Marie-Antoinette n'a jamais tenue de journal mais les faits relatés sont vrais à 90%.
L'autrice voulait nous compter la vie de cette reine qui a tout perdu en a rien de temps. Perso, je ne connaissais pas grand chose de sa vie hormis le basique : elle a quitté son pays pour épousé le futur roi de France et elle finira sous la guillotine.
J'ai découvert une jeune fille dont son époux ne veut pas sexuellement, une femme qui est accro aux jeux, une mère qui verra ses enfants mourir, une dame victime d'escroquerie (l'affaire du collier fut une découverte pour moi)...
Grâce à l'écriture d'Evelyne, j'ai vraiment eu l'impression de lire le journal de M-A. J'ai trouvé ludique d'apprendre son histoire sous ce format car souvent les écrits sont rébarbatifs.
Intéressant à lire surtout pour les férus d'histoire, et les amoureux de Marie-Antoinette, mais j'ai néanmoins été un peu déçu de cette lecture car pour un journal intime je m'attendais a sentir plus le ressenti de la reine par rapport aux événements, aux tragédies qu'elle à vécu ou at l'amour qu'elle portait à ses enfants. Là je trouve que c'est plus une énonciation de faits historiques... il manque une petite partie romancée qui donnerait vraiment l'impression de lire le journal personnel d'une reine de France.
Et si Marie-Antoinette avait tenu un journal intime. Qu'y aurait-elle écrit ? Evelyne Lever, spécialiste de l'époque, répond à cette question. Elle nous livre ici le journal intime imaginaire de le femme de Louis XVI, de son arrivée à Versailles en 1770 (elle avait 15 ans) jusqu'à la fin de la Monarchie en 1792. Ce n'est pas une biographie mais les faits relatés ici sont véridiques. Cela reste un roman mais l'auteur nous permet de nous familiariser avec le personnage. On apprend sans en avoir l'air...
Très joli livre, on a l'impression d'être l'amie et la correspondante de cette malheureuse reine.
A son arrivé à Versailles, Marie-Antoinette décide de tenir un journal intime.
Tout d'abord, il est important, en commençant ce « journal » de savoir que l'auteur est chercheuse au CNRS et est spécialiste de l'Ancien Régime et de la Révolution, ce qui donne aux informations une certaine crédibilitées même si parfois on peut douter de certaines. de plus, il faut garder en mémoire que ce journal est fictif.
La forme de journal permet de se sentir proche de la reine et de voir son évolution au fil du temps : d'adolescente frivole essayant de noyer son ennuie dans les bals, la reine devient au fil du temps une adulte contrainte de s'intéresser à la politique par la force des choses.
En lisant certains passages, j'ai pu m'imaginer les scène vécut par la reine et me mettre à sa place.
Coup de coeur
Son langage sent le peuple. Il paraît que cela distrait S.M. ! Monsieur le dauphin, qui était allé souper dans le pavillon de chasse de Saint-Hubert avec son grand-père, a été horrifié : la Barry préside ces parties de plaisir où l’on tient des propos très libres. Il ne veut plus y retourner et mes tantes l’ont approuvé. Il m’a avoué qu’il savait et voyait bien des choses qu’il n’avait jamais osé dire à personne, mais qu’il avait maintenant assez confiance en moi pour m’en parler. Les mœurs de cette cour l’horrifient : le libertinage le plus éhonté y est de règle. Puisque nous abordions ce sujet brûlant, il m’a dit qu’il n’ignorait rien de l’état de mariage et qu’il suivait un plan dont il ne tenait pas à s’écarter. Il m’a promis qu’à Compiègne, où nous passerons l’été, nous serions véritablement mari et femme. Je lui ai dit que, puisque nous devions vivre ensemble dans une amitié intime, il fallait parler de tout avec confiance.
Comment pourrais-je obéir à un mari qui ne remplit pas ses devoirs les plus sacrés et surtout qui ne me demande rien ? Aujourd’hui, maman prétend qu’un heureux mariage est le seul vrai bonheur en ce monde. Encore faut-il être deux pour le vouloir et que l’union soit consommée. Et pour comble, elle ajoute que tout dépend de la femme si elle est complaisante, douce et amusante. Monsieur le dauphin ne se soucie guère de savoir si je serai complaisante (ce que je ne serai jamais). Quant à ma douceur, qui a ses limites, encore faut-il être capable de l’éprouver. Enfin, sur le chapitre de l’amusement, je le surpasse sans grand effort. De cela personne ne peut douter. Lui excepté, naturellement. C’est un homme de bois. Depuis notre première rencontre, il ne m’a pas donné la plus légère marque de goût ou d’empressement, ni en public ni lorsque nous sommes seuls.
Parfois je pense que je ne suis qu'un instrument qui, par pur hasard, ressemble à un être humain, mais qui sert les desseins de tous les autres
Toute la cour sait que notre mariage n’est pas consommé. Quelle humiliation ! Le roi s’est pourtant montré très affectueux avec moi. Il a baisé mes mains. « Mon petit-fils n’est guère caressant », m’a-t-il dit en riant, comme pour excuser la conduite de Monsieur le dauphin. J’ai soupiré et je lui ai souri. Heureusement, pendant neuf jours, festins, bals, opéras se sont succédé à un rythme épuisant, ce qui m’a empêchée de penser à cette incroyable situation, surtout lors de la fête où le peuple était convié dans les jardins illuminés.
Le roi m’a relevée et m’a regardée en souriant. Il est encore très beau et je suis sûre de lui plaire. Mais quelle déception lorsqu’il m’a présenté son petit-fils ! Il ne lui ressemble pas du tout. C’est un grand garçon embarrassé, au visage ingrat. Il a posé sur ma joue un léger baiser, ne m’a rien dit et n’a pas même osé me regarder pendant le voyage qui nous menait au château de Compiègne.
Quelle est la date de naissance de Marie-Antoinette?