Et voilà, je me suis donc attaquée au premier tome de cette série et je dois dire que mes attentes ont été totalement satisfaites.
L'auteur à nouveau, démarre tout en douceur, pose le contexte, décrit le paysage, nous amène petit à petit sur les lieux d'un crime qui va révéler une enquête surprenante avec des moments plutôt tordus.
Ensuite arrivent les personnages et là encore, ils sont assez spéciaux, atypiques mais complètement fascinants.
Je commencerai par souligner le travail qu'il a effectué sur ses descriptions, il nous fait voyager et nous visualisons extrêmement bien les lieux décrits.
Ensuite les personnages, j'ai adoré le vieux Mattéo qui est singulier, très encré et attaché à sa région. C'est tout simplement un phénomène !
Bien entendu, j'ai encore une fois raffolé de ce duo de policiers, Martin et Bertrand, qui est imparable, impeccable et se rapproche de l'image que j'ai de ce métier.
Au-delà des points qui se rapportent à l'enquête, j'aime beaucoup leurs personnalités qui se complètent totalement et qui créent des rapports fraternels et soudés. Ils sont, autant l'un que l'autre, prêts à tout pour résoudre les missions qui leur sont confiées, se donnent à fond quelques soient les retombées. Ils sont drôles, charmeurs et j'en suis fan.
Pour en revenir à l'histoire, j'ai donc beaucoup apprécié la découverte de cette région, les descriptions des paysages et surtout la tournure que prennent les investigations.
On y croise notamment de l'amitié, des amourettes parfois particulières mais c'est sans compter sur le côté sombre que peuvent rencontrer ces enquêteurs ce qui crée de l'angoisse, des frissons avec quelques scènes plutôt bien détaillées. L'auteur nous a concocté une fin très, très sympa pour clôturer ce tome.
Vous aurez compris que j'ai passé un très bon moment de lecture et j'aurais même aimé qu'il dure plus longtemps mais pas de panique puisque j'ai le tome 2.
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Il connaissait trop bien le mustang sauvage impossible à dompter qui sommeillait en Bertrand. Dès qu’il sentait sa liberté en danger, il prenait le dessus et partait au triple galop. Jamais Bertrand n’avait pu maintenir une relation durable avec quelqu’un. Martin avait toujours prévu que son ami vieillirait et deviendrait comme ces vieux bisons solitaires.
Rompu par les années à une solidarité sans faille, une amitié sans borne, les deux autres l'avaient confortés dans la validité à vie du pacte et que tout ce que eux rapporteraient encore, serait toujours partagés en trois parts.
Mais c'était sans compter sur la vie et ses écueils, ses aléas, ses bonheurs et ses saloperies. Un samedi après-midi de juillet, alors qu'il était en vacances chez son frère en Bretagne, Louis, fortement alcoolisé au chouchen, avait raté un virage au retour et percuté de plein fouet un tracteur. Il était mort sur le coup avec sa femme, tandis que le pékinois avait survécu encore quelques minutes après l'arrivée des secours. Louis avait noblement atteint l'âge de soixante-deux ans et il ne lui restait plus que trois ans avant de pouvoir profiter pleinement d'une retraite dorée.
Plus loin sur le lac, des grèbes huppées à la recherche de nourriture, plongeaient à un rythme régulier et ressurgissaient à plusieurs mètres de leur point de plongée. C'était toujours amusant de les regarder s'enfoncer dans l'eau, en ne troublant pratiquement pas la surface et de deviner à quel endroit elles allaient ressurgir.
Elles pouvaient rester assez longtemps en immersion et donnaient parfois à croire qu'elles ne remonteraient jamais.
Mais elles finissaient toujours par émerger avec une telle rapidité, qu'elles semblaient apparaître comme par magie.
Chaque génération avait ses façons d'utiliser les moyens mis à sa disposition par son époque. Mais le principe des photos restait le même. Sur papiers ou en fichiers numériques, les photos avaient toujours pour but de figer dans le temps des instants de la vie d'un individu.
Cette année serait les premières qu’ils allaient passer sans les enfants. Il hésitait entre soulagement et déception. Soulagement de ne pas avoir à s'en occuper et pouvoir se consacrer à eux seuls, mais également déception de passer des vacances peut–être moins dynamiques. Presque des vacances comme un couple de vieux. Des vieux c… comme disait son fils lorsqu'ils croisaient d'autres vacanciers, en couple, d'un certain âge et pas très souriant. L’ingratitude de la jeunesse ! Faites des gosses !