AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782246811770
240 pages
Grasset (05/11/2014)
2.8/5   10 notes
Résumé :
Le Genre se veut notre nouvel Évangile, porteur de la « bonne nouvelle » que le masculin et le féminin ne sont que des constructions historiques et culturelles, et peuvent par conséquent être déconstruits. Bérénice Levet se situe à égale distance des partisans du Genre et de ses opposants. Elle interroge : au cœur du Genre, dans cette promesse d’un monde où il n’y aurait plus ni hommes ni femmes mais des êtres rendus à une prétendue neutralité originelle, n’y a-t-il... >Voir plus
Que lire après La théorie du genreVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Un essai à éviter, ou à lire avec pas mal d'ironie.

Si vous vous attendez à un regard neuf et impartial sur la question du genre, ce livre n'est pas pour vous. L'auteur a beau se présenter comme neutre, à égale distance entre partisans des études sur le Genre et ses opposants, quelques dizaines de pages suffisent à la trahir. « je tenterai d'établir pourquoi je n'aspire pas à vivre dans un monde de l'aplatissement de la différence des sexes. » C'est dit.
Je ne parlerai même pas de l'anti-féminisme flagrant de l'auteur, qui la fait passer d'emblée du côté des conservateurs (pour la neutralité, on repassera).
Quelques exemples pour s'en convaincre :
« La cause des femmes est gagnée, la société entière lui est acquise [...]. »
« Les minorités sexuelles ont accédé à une visibilité que nul ne leur conteste. » (sic)
Parce que le sexisme, l'homophobie et la transphobie, ça n'existe plus. le combat est fini, en fait, et on a juste oublié de réveiller les féministes. Oups.

De manière générale, le style est pédant et peine à voiler l'absence d'arguments, en plus de rendre la lecture, si ce n'est difficile, au moins désagréable. Entendez-moi bien, les livres de Judith Butler (chercheuse queer et féministe constamment raillée dans le livre) sont difficiles à lire : l'auteur emploie un vocabulaire rigoureux et précis pour exprimer des idées complexes et souvent très nuancées. Chez Levet, on a l'impression que les tournures de phrase alambiquées et les mots savants sont là pour cacher des idées simplistes et naïves. (Soit dit en passant, baser des "recherches" sur des magazines pour ado ou des émissions sur M6, c'est presque avouer ne rien comprendre au vrais enjeux du débats. Mais bon, pourquoi pas.)

Le côté positif, c'est que j'ai quand même appris des choses. Les passages où elle évoque le travail des pionniers du genre sont plutôt intéressants. Dommage que tout ce qui mérite d'être retenu dans ce livre soit des recherches menées par quelqu'un d'autre que l'auteur.

Pour conclure, La Théorie du genre n'est pas un essai, c'est un manifeste dans lequel la plupart des anti-genre peut se reconnaître. Il est plein de contradictions et de mauvaise foi : bref, on n'a pas encore trouver l'auteur qui rendra crédibles les opposants au genre. En même temps, on ne peut pas dire qu'on a vraiment cherché.
Commenter  J’apprécie          70
Bérénice Levet est toujours très claire dans ses propos, ses livres sont très agréables à lire. Elle commence par nous expliquer pourquoi elle s'est intéressée à cette question, qui pour elle « ne franchirait pas le cercle d'universitaires se délectant des raisonnements les plus extravagants » en France. Et pourtant, nous y voilà ! Bérénice Levet démontre donc en quoi cette théorie est infondée en reprenant chacun des arguments pris par les défenseurs de la théorie du genre et en les contrant, en dévoilant la manière dont les exemples qu'ils utilisent démontrent eux-mêmes le manque de stabilité de cette théorie et en mettant en avant les contradictions des théoriciens du genre.
Un excellent essai, un sommaire clair reprenant chacun des arguments et une multitude d'exemples à l'appui.
Commenter  J’apprécie          60
Ici une critique de l'aplatissement supposé de la différence des sexes par cette autrice ; plus récemment, une défense de la conception de la neutralité extensive du masculin pour ne pas invoquer une différenciation par cette même autrice. En prenant les arguments de A à B de l'autrice dans ses différents bouquins sur le genre ou les femmes de manière générale (et sa conception de l'usage de la langue comme idéologie dans laquelle les individus seraient contraints d'utiliser de nouvelles normes imposées), l'on comprend qu'au fond, ce que Levet souhaite, c'est que les femmes restent là où elles ont toujours été, derrière un mur pour qu'on ne les voit pas, qu'on ne les écoute pas en tant que femmes, en tant que victimes ou en tant qu'être humain. Tantôt le sexe disparaît (et c'est dommage), tantôt le genre apparaît (mais pas dans les rôles sociaux que l'autrice aimerait). Au final, l'autrice ferait mieux de laisser les femmes en paix et de ne pas leur dicter leurs aspirations. Rêve ou réalité, il serait important de faire évoluer les mentalités par l'éducation (et donc le fait que le genre, le rôle social des hommes et des femmes, est construit socialement et historiquement) et de ne plus reproduire une séparation des genres avec des rôles sociaux différenciés (à l'avantage des uns) minorant la juste valeur de la moitié de l'humanité, à savoir les femmes.
Commenter  J’apprécie          10
Enfin un essai qui met de l'ordre dans le cafouillage du genre et de l'identité sexuelle !
L'ouvrage redéfinit les termes et en donne un historique très intéressant.
Puis l'auteur prend position en dénonçant les excès de la théorie du genre qui s'insinue dans notre quotidien en s'accaparant des termes, en dévoyant certaines luttes comme le féminisme et en tournant en inégalité tout ce qui n'est que différence.
Ce livre est un éloge à la différence justement, deux pôles aux qualités reconnues représentent l'énergie nécessaire pour une existence riche et plus colorée que l'uniformisation en marche qui n'a de couleur que son drapeau arc-en-ciel.
Commenter  J’apprécie          30


critiques presse (1)
Bibliobs
22 décembre 2014
Bérénice Levet montre que ces prétendus subversifs réalisent paradoxalement le projet chrétien: un corps sans organes, l'aspiration à une neutralité asexuée comme celle des anges, le projet de «conception virginale» apparentée à celle de Marie, mère de Jésus, avec les PMA, «la hantise du désir» hétérosexuel héritée de saint Paul qui célébrait la chasteté.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Le Genre (NDLR : lire la Théorie du Genre) ne conteste donc pas la réalité d'une différence des sexes sur le plan anatomique, biologique, physiologique mais postule qu'elle demeure sans incidence anthropologique. Lorsqu'on accuse la théorie du genre de vouloir abolir la différence des sexes, ses promoteurs ont beau jeu de protester : "Rien ne serait plus absurde" s'offusque ainsi un Vincent Peillon ou se récrie une Najat Vallaud-Belkacem. Sauf qu'en utilisant le terme même de genre , ils font allégeance à une doctrine qui nie bel et bien la différence de l'homme et de la femme en tant que réalités existentielles et insubstituables, la neutralité est originaire. Et il appartiendrait à la société de produire, en série, des hommes et des femmes. Si altérité il y a, elle n'est pas sexuée. Les différences sont strictement individuelles.
Commenter  J’apprécie          20

Videos de Bérénice Levet (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Bérénice Levet
utter contre les discriminations ? Si elles sont souvent réelles, parfois fantasmées, nous voilà aujourd'hui sommés d'adopter un idiome artificiel jugé conforme aux droits des uns et des autres. Pourquoi ? Afin de manifester notre adhésion sans réserve à la cause sacrée de l'« inclusion ». Or, la langue inclusive cristallise tensions et incompréhensions. Seulement, qui oserait la contester tant elle apparaît relever du progrès ?
Les systèmes autoritaires ont toujours voulu contrôler la parole et l'écriture. L'actualité montre qu'il est urgent de protéger la langue française des assauts qu'elle subit. C'est la conviction des douze écrivains et penseurs de premier plan et de tous bords que réunit ce livre. Ils y analysent et combattent ce phénomène de société paradoxal, défendant ensemble l'universalisme républicain. Un ouvrage salutaire.
Préfacé par Annie Genevard, dirigé par Sami Biasoni, cet ouvrage réunit Mathieu Bock-Côté, Jean-François Braunstein, Jean-Michel Delacomptée, Yana Grinshpun, Nathalie Heinich, Anne-Marie le Pourhiet, Bérénice Levet, Mazarine M. Pingeot, François Rastier, Xavier-Laurent Salvador, Boualem Sansal et Jean Szlamowicz.
+ Lire la suite
autres livres classés : genreVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (35) Voir plus



Quiz Voir plus

Philo pour tous

Jostein Gaarder fut au hit-parade des écrits philosophiques rendus accessibles au plus grand nombre avec un livre paru en 1995. Lequel?

Les Mystères de la patience
Le Monde de Sophie
Maya
Vita brevis

10 questions
437 lecteurs ont répondu
Thèmes : spiritualité , philosophieCréer un quiz sur ce livre

{* *}