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Critique de Aelinel


C'est un ami passionné par Primo Levi qui m'a offert ce livre. Il m'avait déjà conseillé au préalable, un autre de ses ouvrages les plus connus, Si c'est un homme. Je l'avais débuté mais je l'avais laissé inachevé.

En 1943, Primo Levi est arrêté par la milice fasciste pour des faits de résistance, dans le Val d'Aoste. Reconnu Juif italien, il sera détenu au camp de Fossoli, près de Modène avant d'être déporté au camp d'Auschwitz, en Pologne, à partir de février 1944, puis à Monowitz, un camp auxiliaire du premier. Son livre, Si c'est un homme rapporte les évènements liés à sa détention jusqu'à sa libération du camp par les Russes, en janvier 1945. La Trêve est donc la suite et raconte les longues pérégrinations de Primo Levi, à travers l'Europe avant son retour, à Turin, seulement en octobre 1945.

Avoir lu la Trêve après Si c'est un Homme n'est donc pas très logique car les faits se déroulent chronologiquement après. Cela ne m'a, néanmoins, pas gêné outre mesure car j'avais déjà lu des témoignages sur les conditions de détention dans des camps de concentration. En revanche, je ne connaissais strictement rien sur les conditions de retour des survivants.

Primo Levi a écrit La Trêve des années après son retour, en 1961-1962. Il possède donc une certaine distance par rapport aux évènements qui se sont déroulés, dix-sept ans plus tôt. Mais, je dois dire que j'ai adoré son style d'écriture d'une grande finesse : sa plume est constamment teintée d'humour et d'ironie. Il a le don de croquer ses compagnons de route en les rendant tantôt attachants, tantôt détestables mais toujours aussi profondément humains.

Le témoignage de l'auteur est également très émouvant : en tant que lectrice, je n'ai pu m'empêcher de ressentir de l'empathie pour le narrateur, au travers des épreuves qu'il a dû surmonter pour enfin retourner en Italie. Mais, je dois bien avouer que le récit de Primo Levi m'a aussi fait sourire de nombreuses fois car l'auteur n'hésite pas non plus à s'accorder la part belle. En effet, s'il apparaît honnête et intègre au regard de ses camarades, ces derniers peu scrupuleux mais débrouillards, sont beaucoup plus versés dans les combines de vol ou d'escroquerie pour survivre. Je pense ainsi au Grec, Mordo Nahum ou son compatriote Cesare.

En conclusion, La Trêve de Primo Levi est un récit aussi poignant que teinté d'humour. Il est intéressant dans le sens où peu de témoignage sur cette période ne relate les difficiles conditions de retour des survivants dans leur pays d'origine. La plupart s'achève avec la libération des camps comme son ouvrage précédent, Si c'est un homme. Ayant adoré le style d'écriture de l'auteur, je n'hésiterai donc plus à me tourner vers son récit le plus fameux.

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