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Critique de NMTB


Un petit livre à caractère autobiographique. Chacun des vingt-et-un chapitres a pour titre un élément chimique : Argon, Hydrogène, Zinc, etc., et ils racontent différents épisodes de la vie de Primo Levi dans un ordre chronologique. D'une manière générale, « Le système périodique » est orienté vers la vocation de chimiste de l'auteur. Vocation manifestée par la volonté d'aller au fond des choses, au coeur de la matière et de la vie, dans une quête de vérité.
Loin d'être aussi pesant que « Si c'est un homme », ce livre montre peut-être davantage quelques qualités littéraires de Primo Levi, avec un vrai sens de l'invention, de la narration (ne serait-ce que pour conter l'histoire passionnante d'un atome), des restitutions de petites légendes familiales, de petites fables qui enchantent le quotidien, quelques chapitres sont même d'anciennes fictions qui se passent dans des mondes imaginaires. Un seul chapitre est consacré à son incarcération à Auschwitz.
Pourtant, dans cette vie de scientifique, où un béotien comme moi apprend au passage pas mal de choses sur les propriétés chimiques, Auschwitz reste un évènement capital. Dans l'avant-dernier chapitre il est question du jugement des Allemands, pas seulement les nazis, mais aussi ceux qui ont portés passivement Hitler au pouvoir. Primo Levi rencontre quelques années après la guerre un Allemand (adhérent au nazisme mais pas du genre à commettre des horreurs), qu'il avait connu à Auschwitz, « ni infâme, ni héros ». Il écrit toute sa méfiance envers lui et met chacun devant ses responsabilités : « Je reconnaissais que nous ne naissons pas tous héros, et qu'un monde où tous seraient comme lui, c'est-à-dire honnêtes et désarmés, serait supportable, mais c'est un monde irréel. Dans le monde réel, les hommes armés existent, ils construisent Auschwitz, et les honnêtes et les désarmés aplanissent leur voie ; c'est pourquoi chaque Allemand, plus, chaque homme, doit répondre d'Auschwitz, et qu'après Auschwitz il n'est plus permis d'être sans armes. »
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