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EAN : 9782266277525
160 pages
Pocket (16/03/2017)
4/5   13 notes
Résumé :
L'ultime entretien que Primo Levi accorda à Giovanni Tesio en 1987, la semaine précédant sa mort. De Primo Levi, chacun connaît l'inoubliable récit qu'il écrivit à son retour d'Auschwitz. Des souvenirs du Lager, il sera peu question ici, mais bien plutôt du jeune garçon qu'il était en y entrant. D'une enfance timide et bourgeoise, à Turin, de la chimie qui fut sa première passion (et son autre métier), des livres, de l'amitié, d'un parcours scolaire soumis aux lois ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Je connais surtout Primo Levi comme l'auteur de "Si c'est un homme". Ce recueil d'entretiens, qui aurait dû servir de base à sa biographie, permet de mieux découvrir quelques aspects de sa vie. Giovanni Tesio, l'interviewer, l'a rencontré 3 fois entre le 12 janvier et le 8 février 1987 et la mort de Levi a interrompu ces rencontres. En répondant aux questions de Tesio, Primo Levi nous présente sa famille, son enfance, sa scolarité, ses études, ses loisirs de jeunesse. Jusqu'à son entrée à l'université, il n'a pas senti l'antisémitisme du système fasciste. Mais à partir de 1938-1939, cela a été plus difficile, notamment pour les études universitaires, puis pour la recherche de travail.
D'une manière générale, il y a peu de révélations sur la vie de Primo Levi, car il en a déjà fait un matériau important pour son oeuvre romanesque, notamment "Le Système périodique", et en Italie son oeuvre a été pratiquement disséquée par de nombreux chercheurs. Mais j'ai appris par exemple les circonstances de son arrestation. Dans la période troublée que vivait l'Italie après septembre 1943, Levi a fui vers les Alpes avec des compagnons pour s'engager parmi les résistants, mais ils ont été arrêtés avant même d'avoir pu faire une quelconque action. A ce moment, Levi a dit à ceux qu'ils l'arrêtaient qu'il était juif, ce qui l'a conduit finalement à Auschwitz.
Ces entretiens nous sont livrés comme un matériau brut qui nous rend proche de Primo Levi, comme dans une conversation avec un ami. Mais l'ensemble souffre de l'absence de construction et comme les entretiens ont été interrompus, il manque des moments importants de la vie de Levi. En effet, alors qu'ils sont en train de parler du camp de Fossoli où Levi a été incarcéré avant de partir à Auschwitz, Tesio lui demande de parler de son travail de chimiste après la guerre ce qui fait que nous avons un saut de 1943 à 1946.
Pour résumer, un livre qui permet de mieux connaître Primo Levi, mais plus un "coup" éditorial qu'une oeuvre inoubliable !
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Je viens de lire "Moi qui vous parle", court texte de conversation entre Primo Levi et son ami Giovanni Tesio, 150 pages consacrées surtout àl'enfance et l'adolescence de Primo et qui sont éclairantes pour ceux que la vie de Primo Levi,au delà de son oeuvre d'écrivain et mémorialiste, interesse.
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La première chose que l'on aperçoit à la vue du livre, c'est bien évidemment cette phrase "L'ultime entretien inédit", forcément ça donne envie. J'ai un peu eu le sentiment qu'on m'a vendu un truc sur du sable malheureusement, et ça m'embête un peu, mais il faut vraiment penser à arrêter d'écrire ce genre de trucs, ça fait vendre, mais j'ai bien le sentiment que ça déçoit plus qu'autre chose au final.

Alors attention, je ne dis pas non plus que ce livre est dénué d'informations, qu'il est d'un ennui mortel et bon à jeter. Je dis seulement que ce qu'on nous donne ne rassasie par l'appétit qui nous habite. Comme je le disais dans mon article sur Primo Levi justement, je m'interroge énormément sur les raisons de son suicide, je me demande si ce ne pourrait pas être un accident, etc. et je m'étais dit qu'étant le dernier entretien, peut-être qu'on pourrait y déceler une information, quelque chose qui permettrait peut-être de comprendre. Malheureusement, la mort soudaine de l'écrivain n'a pas permis à Giovanni Tesio (l'homme qui interroge Levi) de venir à bout de leur entretien ce qui explique le manque de données sur sa vie d'adulte, notamment après les camps.


Beaucoup de réponses sont intéressantes, on en apprend plus sur son enfance, son adolescence, mais j'avais du mal à m'imaginer la chose tellement le ton me paraissait loin, trop détaché, sans aucune intimité.
Oui, ce qui me gêne le plus dans cet entretien est le fait qu'il soit inachevé, alors oui on nous prévient dès la préface, mais il serait bon de le noter, ça permet en plus d'en déduire qu'il s'agit de "l'ultime entretien", mais bref. Malheureusement, on n'en apprend pas plus sur l'homme qu'a été Primo Levi à la sortie des camps - si ce n'est ce qu'il a dit dans les préfaces de Si c'est un homme par exemple, il nous dit au détour d'une phrase qu'il s'est marié et a eu un enfant, mais le mystère reste entier.


Mon avis en intégralité :
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De Primo Levi, chacun connaît "Si c'est un homme", l'inoubliable récit qu'il écrivit au retour

d'Auschwitz. Des souvenirs du lager, il sera peu question ici, mais bien plutôt du jeune garçon qu'il était en y entrant. Cette conversation en forme de confession que Primo Levi (1919-1987) entama avec Giovanni Tesio peu avant sa disparition devait constituer le matériau de sa biographie autorisée. Une discussion à jamais interrompue.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
J'aimais la grammaire, grecque et latine. Je ne saurais dire pourquoi, probablement pour des raisons scientifiques, car la grammaire était une science, tandis que le culte des classiques ne l'était pas. Il y avait des questions auxquelles l'école ne parvenait pas à donner les bonnes réponses. Mais je m'interrogeais en dilettante sur les raisons de certaines expressions, sur le pourquoi d'un verbe grec, sur les rapports entre le verbe grec et anglais, entre le verbe allemand et le verbe latin, tout cela m'intéressait déjà à l'époque mais personne ne m'encourageait dans ce sens, c'était un intérêt stérile.
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Primo Levi est certainement un de mes auteurs préférés et Si c'est un homme, un des plus beaux livres que j'ai pu lire. Cette interview (ou ces interviews), hélas non terminées avant son suicide, nous est transmis telle quelle et nous montre l'auteur sous un autre angle à travers ses souvenirs et ses réflexions. Pour les inconditionnels de P. Levi et de ses oeuvres.
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- Vu que nous parlons de ton père : je crois savoir que tu n'as pas été élevé dans le judaïsme.
- Plus ou moins. A cet égard, mon père était très partagé, même s'il n'en convenait pas. Il avait été en pension chez un rabbin et avait fini par assimiler quelques notions. Mais c'était plutôt le rituel qu'il avait retenu. Il avait des scrupules à consommer di jambon, mais il le faisait quand même. Je me souviens qu'il m'emmenait quelques fois à la synagogue, mais c'était rare, pour Yom Kippour. ( ...) Donc en réalité, pour ce qui est de la religion, dans l'acception plus sérieuse du terme, je dirais qu'il était plutôt contre la tradition. Même chose au plan de la verbalisation. Il n'en parlait pas. Je me souviens du jour - je devais avoir quatre ans - où il me dit : "Nous sommes juifs." Je lui demandait ce que cela signifiait, et il m'a fait un long discours dont je n'ai rien compris. J'ai lié le mot "juifs" au mot "livres", et encore maintenant, il y a pour moi un lien faussement étymologique entre "livre" et "juif" (...)
- Oui, mais il y a une assonance ("ebreo" et "libro")
- Une assonance qui n'a rien de fortuit, car le peuple juif est le peuple du livre. Ce dont je n'avais pas pris conscience à l'époque. Mon père non plus peut-être.
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Même les familles riches ne venaient pas en voiture, car les infrastructures, les garages, les stations-service n'existaient pas. Il fallait beaucoup d'audace pour se déplacer en automobile ; et puis il fallait avoir un chauffeur.
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J'étais un grand timide, pour ne pas dire un timide pathologique. J'avais des amies mais ça s'en tenait là. La mutation de l'amitié avec une femme, le "grand saut", ne s'est produit qu'extrêmement tard chez moi. Après Auschwitz. Je parle de cela avec embarras, cela m'est difficile. Le fait est que j'étais inhibé, et cela transparaît dans mes récits. Si je l'étais à ce point, c'est aussi à cause des campagnes raciales qui ont comporté une rupture nette. Beaucoup de filles prenaient leurs distances vis-à-vis de loi, gentiment et en essayant de ne pas me vexer (...) En réalité, j'ai eu plusieurs amitiés féminines, mais aucune ne s'est transformée en amour.
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