AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,01

sur 721 notes
Une relecture, 25 ans après, d'un possible classique du genre dystopique, avec comme question centrale, incontournable : « comment a t-il vieilli ? »

Pas très bien, non… et ce pour plusieurs raisons… ( je n'ai pas lu sa nouvelle traduction, de 2018, ce qui ne devrait pas changer grand chose à mon appréciation, le coup de vieux venant principalement du fond )

Le contexte historique de sa création a bien-sûr radicalement changé. Publié en 1970, deux avant le première sortie du livre-charnière « Les limites à la croissance » des époux Meadows, on se situait alors encore dans un idéal de développement infini basé sur le progrès technique ; l'informatique entrait dans un âge équivalant à nos maternelles, sans que l'on imagine clairement son avenir ; des deux grands modèles politiques, on commençait à pressentir le déclin du rouge (pour ceux qui l'eurent pris au sérieux ne serait-ce qu'un temps) sans avoir bien conscience de la maladie incurable portée par l'autre.
Les histoires de liberté à tout prix fleuraient encore bon le progrès.

Les possibilités offertes par la surveillance informatique actuelle y sont largement sous-évaluées, et manquent de fantaisies ; elle semble contournable bien trop facilement.
Cela pose surtout le problème d'une quête où tout se déroule trop commodément, malgré un héros pas franchement d'exception, bien que l'auteur ait une idée derrière la tête…
Les différents et obligés « twist » de l'intrigue ne viennent pas vraiment réparer cette sensation de platitude ; les descriptions de ce nouveau monde ne sont pas plus évocatrices qu'un parking de supermarché ; la standardisation de la société seule ne justifie pas cette sécheresse allusive, bien que les individus y soient quasiment des clones.

La bienveillance forcée, assurée par des traitements chimiques (comme chez Philip K. Dick), résonne quant à elle plutôt bien avec la situation actuelle ; néanmoins, ce vernis de mensonges policés ne couvre que peu de surface, laissant béante au milieu une bien étrange scène de viol, quasi-vidée de son dramatique.

Le peu d'ambivalence ne permet pas d'imaginer le fonctionnement d'un tel système, laissant le lecteur sur le bord de l'histoire. Il aurait peut-être fallu étoffer, sans pour autant basculer dans ce que l'on nomme « hard S-F », où le fonctionnement de l'intelligence artificiel, sujet au demeurant passionnant, aurait pris l'unité centrale du roman.
Notre réalité actuelle n'autoriserait une telle simplicité malgré l'épilogue…

Ce qui me confirme dans l'idée qu'il est dangereux de retourner vers une oeuvre aimée en jeunesse : revoir «Les Goonies » n'est toujours pas à l'ordre du jour !
...
P.S : Je rejoins donc l'avis du bien-nommé BalthazarTableraze, dont la critique explore plus profondément l'évolution de ce roman. On aurait tous intérêt à le voir écrire d'autres billets...
Commenter  J’apprécie          8017

La dysptopie par excellence ...

Quand ce bouquin est sorti j'étais assez surpris car je le croyais perdu à jamais ..... !!

C'est un grand classique du genre tout à fait à la hauteur du Meilleur des mondes entre autres ...
Un très bon roman dystopique certes ! : mais il faut savoir qu'il y en a d'autres de cette qualité qui sont encore perdu dans les limbes ...

Copeau le personnage principal vit dans un monde théoriquement parfait et surtout parfait dans la pratique ..
Ce monde est réglé au millimètre près :
Tous les besoins primaires sont satisfaits .. la vie sociale des individus est gérée par une entité plus vaste .. pas de guerres .. pas d'argent ..travail pour tous ....
Pour éviter tous désagréments un peu de drogue donne un petit coup de main bien sympathique aux gestionnaires de cette société très réglée ...

C'est un monde qui est le meilleur des mondes donc ...

Mais copeau partant d'une expérience très personnelle pourra de plus en plus s'affranchir de cette désespérante et redoutable uniformité ..

L'univers comme les personnages sont très solides ...
Beaucoup de questions sont intelligemment posées et le dénouement en apporte pas mal également ...

Un roman qui soigne autant le fond que la forme ... Un roman qui est très rythmé avec un réel souci de ménager le suspense et de générer l'inquiétude du lecteur ...
Commenter  J’apprécie          638
Dans la lignée des grands classiques de la dystopie (1984, le Meilleur des Mondes…) voici un roman dont je n'avais jamais entendu parler, et qui mérite pourtant d'être connu.

Ici, le monde est gouverné par un super-ordinateur, et les êtres humains subissent une uniformisation grâce à un traitement hormonal qui supprime toute violence, mais aussi toute volonté. Pour chaque sexe, il n'existe que quatre prénoms suivis de numéros. Mais grâce à son grand-père, notre héros va hériter du surnom de Copeau, ce qui va le pousser à remettre en question cette société « parfaite ».

Plus je lis ces dystopies classiques, plus je me dis que ces romans semblent toujours d'actualité. Ils ont beau avoir été écrits il y a 40 ou 50 ans, les futurs qu'ils imaginent n'ont jamais l'air irréalistes. Bien que j'en aie aimé certaines, je ne suis pas sûre que les dystopies modernes pour adolescents vieillissent aussi bien…

Bref, fermons cette parenthèse façon c'était-mieux-avant pour parler de ce livre.

La première chose qui m'a frappé ici, c'est le talent de l'auteur pour nous rendre sympathique un héros qui ne possède aucune émotion (du moins au début du livre). On s'attache beaucoup à ce petit Copeau que l'on voit grandir, s'interroger, et alterner les périodes de conscience et celles où il est plongé dans son cocon chimique.

J'ai également trouvé ce roman très riche en péripéties, malgré certains passages plus mous. On reste en alerte tout au long du livre, et l'univers très crédible conçu par l'auteur nous permet de comprendre rapidement les enjeux et les dangers encourus par Copeau dans sa quête de liberté.

Chaque question posée par ce roman apporte une réponse dérangeante, qui amène à son tour de nouvelles questions. Même la fin nous laisse songeurs, et on referme ce livre avec une conscience accrue de l'importance de notre libre arbitre, et le soulagement d'en avoir encore suffisamment pour réfléchir au sens de cette histoire.

En conclusion, c'est un excellent roman à lire et à faire lire, écrit par un auteur très talentueux. Il mérite d'être cité au même titre qu'Orwell ou Huxley comme l'un des pères fondateurs de la dystopie, et je regrette que ça ne soit pas le cas.
Commenter  J’apprécie          503
Well well well- et oui , je maitrise egalement parfaitement la langue de Goethe-en voila un bon p'tit roman futuriste..

Le theme , loin d'etre novateur dans le domaine de l'anticipation , est que la vie de tout etre humain est desormais regie par Uniord , tete pensante informatique de ce joli petit monde.

L'on decide absolument de tout pour vous : choix entre 4 prenoms ( quand meme ..) , boulot attribué d'office , relations sexuelles controlées ( 1 le we , comme quoi ,il y a quand meme des similitudes avec le monde actuel hein...) , bref , vie regie de A a Z sans avoir absolument quoi que ce soit a y redire...S'il vous venait le moindre embryon de rebellion et que ça venait a se savoir (le plus souvent par le biais de la delation , une planete , une pensée unique , telle est la volonté de Skippy le Grand Gourou mais je m'egare..) , vous seriez immediatement "ramenés a la raison" grace a la gentille piqure du bon Dr Feelgood.

Ce livre n'est pas sans me rappeler cette excellente serie le Prisonnier dans laquelle Pat (on se connait donc je me permets ) Mc Goohan ne cessait de clamer : je n'suis pas un numeroooooooo , je suis un homme libreeeeeeeeeeeee !!!

Ce livre se decompose en 2 parties plutot equilibrées : la 1 ere et la 2e.
Bon d'accord , je developpe...l'auteur pose l'histoire en nous depeignant un monde inhumanisé ou la pensée par soi-meme est devenue dangereuse , puis survient Copeau ( jeune Ché en herbe ) qui , poussé inconsciemment par son grand-pere , va commencer a se poser des questions (est-ce bien raisonnable ?) et s'interroger sur son existence actuelle et en devenir...Puis sonnera l'heure du combat entre ce jeune revolutionnaire et l'ordre etabli .A ma droite Copeau , short vert , gants blancs , a ma gauche , Uniord , prise peritel rouge rebootant en mode sans echec !! qui l'emportera , suspeeeeeense..

Pour conclure , une bonne histoire , bien ecrite qui plus est , et poussant meme a certaines reflexions bien actuelles, sommes nous reellement aussi libres que nous le croyons...
Commenter  J’apprécie          391
C'est un peu sceptique que j'ai commencé la lecture de "Un Bonheur Insoutenable" même si je trouve la traduction française du titre superbe et que j'avais été bouleversé à la lecture de "1984" et secoué à lecture de "Le Meilleur des Mondes". C'est d'ailleurs là que se tapissait mon angoisse car le début fait énormément penser aux 2 titres susnommés (quel drôle d'adjectif quand même…) mais c'est apparemment l'apanage des dystopies, mot qui figure depuis très peu de temps dans mon cerveau… Mais c'est la beauté de la lecture, à un moment on décide d'accorder sa confiance à l'écrivain, ou pas. En ce qui me concerne, je me suis dit: "Allez vas-y Ira, emmène moi où tu veux..." et j'ai bien fait car le récit, une fois le décor planté, s'éloigne des 2 romans susnommés (j'adore l'humour de répétition) et la trame narrative est très accrocheuse et on a pas du tout envie de quitter Copeau. Ça vaut donc la peine de surmonter ses préjugés (si jamais d'aventure on en a) car le roman recèle de belles surprises. Bon, je reste un 1948ien convaincu mais "Un Bonheur Insoutenable" est également un roman qui chamboule… À bon entendeur…
Commenter  J’apprécie          280
Ira Levin fut un auteur peu prolixe, mais excessivement doué.
Ce Bonheur insoutenable, même si moins connu et célèbre que Rosemary's baby, n'en démérite pas pour autant.
Cette fiction morose et éclairée d'un avenir uniforme, m'avait passionné, voici plus de quarante ans, après la lecture de la couronne de cuivre.
...Toujours avec le pouvoir de la machine omniprésente.
Commenter  J’apprécie          240
Un de mes livres cultes que j'ai lu et relu depuis mon adolescence. La leçon que je tire de ce livre est qu'il faut se méfier de l'expression "c'est pour votre bien" et plutôt réfléchir soi même à ce que l'on désire. C'est aussi un superbe livre d'aventure pleins de rebondissements.
Commenter  J’apprécie          230
U.N.I pour tous..tous pour U.N.I !, du nom de cet ordinateur central qui dorénavant contrôle votre vie. Inutile de réfléchir, U.N.I est là, qui "sait" ce qui est bon pour vous, avant même que vous le sachiez vous même ! U.N.I est votre ami...votre frère, votre père ! U.N.I merci.
Voilà le monde futuriste imaginé par ira Levin. L'auteur,avec précision nous dévoile le processus mis en place pour amener à l'abêtissement du genre humain. Y a t-il un espoir ? A vous de le découvrir.
Commenter  J’apprécie          190
Un classique en son genre... Un livre que je voulais lire depuis très longtemps. J'aime les dystopies, alors, j'aime bien lire les ''ancêtres'' du genre. Ici, nous suivons une société contrôlé par un ordinateur ; par un super-ordinateur je devrais plutôt dire. Contrôle, oui, et pas qu'un peu... Les citoyens reçoivent même un traitement hormonal qui supprime certains aspects de l'être humain ; agressivité, désir, amour, volonté... Mais un homme viendra changer la donne ; Copeau. Il se posera des questions, beaucoup de questions... Un livre terrifiant, qui amène le lecteur a s'interroger sur la notion du libre-arbitre. Riche en rebondissement, ce livre captive, tient en haleine. Et mention spécial a Irvine, qui réussi a faire de son personnage principal un être auquel l'on s'attache, même s'il est dénué de toutes émotions... Une lecture que je recommande chaudement.
Commenter  J’apprécie          183
L'une des meilleures dystopies qu'il m'ait été donné de lire.
Le thème est certes classique: celui du bonheur étatique où les institutions totalitaires définissent ce que doivent ressentir les citoyens, déterminent où est leur « bonheur ».
On retrouve cette donnée technologique dans la veine de 1984 et le Meilleur des mondes.
Néanmoins ce n'est pas une simple réécriture de ces deux piliers mais bien un troisième pilier à part entière. je trouve le récit inattendu, plein de rebondissements au fur et à mesure que le personnage perce la complexité de son humanité trop longtemps annihilée par des substances chimiques.
Un vrai bonheur à lire au détriment de son sommeil.
Dans le top 100 de mes livres.
Commenter  J’apprécie          151




Lecteurs (2329) Voir plus



Quiz Voir plus

Les plus grands classiques de la science-fiction

Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

10 questions
4856 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..