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Critique de l-ourse-bibliophile


Cet été, j'ai eu la chance de faire une visite exceptionnelle de Versailles grâce à une personne qui y travaille, et, par la même occasion, de récupérer chez cette même personne plusieurs livres traitant de Versailles, de la Cour, de personnages célèbres, de lieux historiques ou encore de moments qui ont marqué l'Histoire. Les Inconnus de Versailles fait partie de ceux-là.

Tout le monde connaît Louis XIV, Marie-Antoinette, la marquise de Montespan ou la Pompadour, bref, les rois, les reines et les favorites. Mais c'est oublier que des milliers de gens travaillaient pour cette Cour. On appelait tous ceux dont le métier faisait fonctionner Versailles, le faisait devenir ce qu'il était, les « utilités ». Stefan Zweig aurait-il pu parler de « l'insouciance heureuse » de Trianon et de Versailles sans tous ces gens qui avaient un office au château ?
Leur nombre n'a jamais pu être déterminé avec précision. En 1722, il semblait y avoir 4250 personnes employées à la Cour, mais le nombre a augmenté par la suite et aucun recensement n'a été effectué. Appartenant au corps des officiers (possédant un office, rien de militaire là-dedans) du roi ou de la reine, leur charge est plus ou moins importantes – du feutier (qui tisonne les braises) à l'intendant des Menus-Plaisirs en passant par le porte-chaise d'affaires (l'ancêtre de notre dame-pipi en quelque sorte) – mais tous sont fiers d'appartenir à la Cour. Mais comment vivaient-ils ? Où logeaient-ils ? le château ne pouvait certes pas accueillir tous ces domestiques. Quelle était leur vie quotidienne ? Et que devinrent-ils après la Révolution ?

Amatrice de livres d'Histoire malgré une fâcheuse tendance à tout oublier, j'ai beaucoup aimé découvrir l'envers du décor. Être focalisé, non plus sur les Grands, mais chez ceux qui les servent permet de voir un autre aspect de la vie versaillaise, une vie qui n'était pas qu'une longue fête insouciante. Ces utilités devaient faire face à des problèmes tant financiers – ayant parfois du mal à subsister et à payer leur loyer – que professionnels – devant assurer leur charge qui était parfois très contraignante.
Chaque histoire, chaque biographie est très précise : il y a donc une grande quantité de dates et de chiffres dans ce livre et l'on s'y perd parfois un peu, mais la lecture reste aisée. Mais quel plaisir de découvrir la vie des Francine, ceux à qui l'on doit le système hydraulique des jardins et dont le nom est presque tombé dans l'oubli. Et savez-vous qu'une femme, Madame de Brionne, avait exercé l'importante charge de Grand Écuyer du Roi pour que celle-ci puisse revenir à son fils lors de sa majorité ? Cet office des plus prestigieux – et des plus harassants, levée à cinq heures, couchée à minuit ! – lui donnait ainsi l'autorité sur la cavalerie de la Cour et la direction de l'École des Pages, ce qui lui conférait par ailleurs de nombreux privilèges et le droit d'approcher le roi ! Et il y a encore bien d'autres « seconds rôles » avec qui faire connaissance dans ce livre…

Un livre passionnant pour découvrir l'envers du décor et un Versailles parfois inattendu et réhabiliter certains personnages que la postérité a injustement jetés dans l'oubli.
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