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EAN : 9782749158969
176 pages
Le Cherche midi (23/08/2018)
4.11/5   22 notes
Résumé :
Toujours, on ne l'apprend que trop tard. On cherche à savoir par quoi ça commence. D'où c'est parti. Comment la vie se transforme en enfer. Un enfer d'amour. Une adoration. Je ne sais pas situer un début. L'instant invisible où ça se noue. Où ça s'empare de toi. La flèche que décoche le Cupidon de service, le préposé à l'addiction, le sniper ailé. Curieuse, quand même, cette idée de flèche. Déjà un perce-coeur, une hémorragie. Déjà un goût de meurtre. Je ne sais pas... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Adorer.

Un sentiment dangereux que Jimmy Lévy va décortiquer dans cet ouvrage hypnotique et dérangeant.

Adorer n'est pas aimer, loin de là. Et l'amour que le narrateur porte à L., cette femme toxique et dangereuse, n'est au final que de l'adoration justement.

Roman fort sur cette relation destructice. Véritable puzzle qui mélange les époques pour offrir au lecteur le portrait d'un couple dysfonctionnel.

Parfois dur, souvent troublant, ce récit d'années de souffrances, cette difficulté de vivre aux côtés d'un être abimé, à l'esprit manipulateur mais pour qui le narrateur conserve cette fascination quasi morbide, font mouche.

On découvre par fragments ces moments importants d'une histoire d'amour déstructurée. Dénaturée.

Ce portrait sans fard, sans concession m'a entrainé au fond de cette douloureuse lecture.
Comme regarder au fond de l'abîme d'une âme malade.

Un livre puissant. Réellement fort. « Personne ne sort indemne d'une adoration. » Surtout pas le lecteur de cette histoire.
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Des chapitres en flash-back décortiquent l'enfer qu'a vécu le narrateur, victime de l'devenue sa femme et la mère de son enfant. l'à laquelle il voue une véritable adoration qui va le détruire peu à peu.
Parce qu'elle cumule, l'!
Anorexique, bipolaire, perverse narcissique….
Il est englué dans la toile qu'elle a tissée autour de lui.
C'est très intelligemment écrit, avec une grande rigueur lexicale et un style original (que j'avais déjà apprécié dans Petites reines).
On s'y perd un peu parfois dans le temps, mais pour notre plus grand plaisir de lecteur exigeant.
Jimmy Lévy a beaucoup de talent.
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Des fragments. Des pièces de puzzle qui s'imbriquent et reconstituent l'histoire. Des morceaux de douleurs. Une passion qui a fermé les yeux et débranché l'esprit. Ne rien voir de la folie de l'autre, être tenu par l'amour, par le sexe.

L'auteur nous entraîne sur les rives de sa destruction, insidieuse et silencieuse comme un cancer qui se propage. Il l'absorbe et le cajole alors qu'il devrait lutter. Mais les dés sont pipés : il aime. Il aime passionnément celle qui le réduit à l'état d'esclave, qui le lamine, le phagocyte. Est-on maître de ses sentiments ? de la passion qui envahit l'air que l'on respire, l'eau que l'on boit, nos cellules, notre peau, chaque pore, chaque synapse. On ne vit que pour elle, même si l'on en devine la toxicité, même si l'on en subit la perversité.

Les phrases sont courtes. Des mots qui s'enchaînent « Majuscule. Mot. Point », des idées assemblées tel le puzzle dont les pièces s'imbriquent. Des pièces acérées, des angles, des courbes, des jours qui se suivent. A la douceur succède la violence, à la caresse la morsure. le style est agressif et percutant. La passion frappe.

Un écrit difficilement descriptible qui, je pense, ne peut susciter d'avis mitigé. On aime ou on déteste. Personnellement, j'ai aimé. J'ai aimé la violence de l'écrit, brut, franc, la mise à nue. La faiblesse et l'humanité.

Une lecture piquante.




Lien : http://aufildeslivresblogetc..
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Chronique à chaud (juillet 2018)

mots acérés maux libérés.
Couches sur le papier pour mieux, peut-être, enfin les émotions libérer.
Un slam qui t'entraîne toujours plus loin dans cette danse mortelle. Exorciser la douleur.
Chercher la lumière ou fond de ce tunnel obscur, sans fin. Spirale infernale d'autodestruction
Adoration qui devient persécution
Jusqu'où l'amour peut mener, aveugles que nous sommes
Perdus dans ce labyrinthe des sentiments
L est là
L. toujours elle, mais lui dans tout ça ? Lui il se perd, s'égare, il cherche l'issue, il trouve un chemin qui se termine en cul-de-sac et fait demi-tour… une autre route sera-t-elle plus belle ?
Libératrice ou exécutrice ? Jimmy Lévy raconte cette odyssée de sa genèse à sa mort, comme Hercule et ses douze travaux comme Achille et son talon.
Il dénonce de nombreuses addictions tout en nous faisant réfléchir sur cette société de consommation.
Consommation matérielle, médicamenteuse et sentimentale.
Amour à sens uniqueDéni maudit
Aider l'autre jusqu'à se perdre totalement toujours cet espoir qui demeure de pouvoir sauver.
Sauvetage impossible quand l'autre ne le veut pas et comment il pourrait le vouloir puisqu'il ne se sent pas en danger.
Le danger de l'devient danger pour lui, danger qui se transmet comme un virus.
Péril en la demeure.
Peur.
Enchaînés de chaînes invisibles
Jusqu'à quel moment peut-on admettre qu'on ne connaît pas l'autre ?
Jusqu'à se perdre définitivement ?
Adoration, soumission
Obsession, punitions : tu es à moi, rien qu'à moi, tu ne t'échapperas pas tu m'aimes.
Résistance, résilience, patience, inconscience…Une cage dorée aux barreaux invisibles, des alertes complètement ignorées ou refusées
Accepter c'est rendre réel, c'est mettre ses failles en lumière, mais où est passé cette lumière dans ce tunnel sans fin.
Éternel recommencement. Renoncement.
Adoration, prison, passion, trahison.
Prisonnier de sa propre passion.
Tenir coûte que coûte, y croire encore même si le mur s'approche toujours plus près, plus vite.
Refus de voir. Vivre dans le noir.
Chape de brouillard sur cette relation toxique.Un homme qui cherche à se sauver de ce trou où il est tombé, mais les parois sont lisses, il n'y a aucune prise, aucun appui, pas de soutien comment va-t-il s'échapper
? Victime vaincue en avance.
Recouvrir la blessure qui jamais ne se soignera, car elle ne se voit pas
Soignants assassinants sans intention de nuire, mais qui, pourtant, détruisent.
Comment construire quelque chose de solide sur des sables mouvants qui toujours se dédoublent, se dérobent à l'infini, mirage de l'amour.
Boucle intemporelle.
Placebo sur les maux par les mots.

Vénuse mise sur un piédestal descendue de son radeau.
Addiction d'elle, toujours sous son emprise refus de voir.
Addiction mentale.
Engrenage infernal.

Critique de cette médecine à deux vitesses : soigner à coups de plaquettes de médicaments.

Un livre que j'ai lu comme si j'étais dans l'urgence grâce aux phrases courtes, coupantes comme un cutter, j'ai relu des passages tellement ils sont beaux dans toutes leurs horreurs.
Superbe roman sur une adoration jusqu'à ce que peut-être un jour, les oeillères tombent
Lien : http://unesourisetdeslivres...
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C'est par le biais de chapitres très courts, mais aux noms significatifs (menottes, pharmakon, résistance, pyramide...) que le narrateur va tenter de nous faire comprendre l'origine et l'histoire de cette adoration. Comment en est-il arrivé là ? Comment a-t-il pu devenir cet homme qui s'est fait arrêter par la police pour avoir frappé sa femme rachitique ? Comment a-t-il pu se faire avoir au point de frôler la prison par amour pour l'?

Le narrateur va nous raconter leur rencontre, leur vie commune, vite devenue un cauchemar. Tout autant que la grossesse de l'qui va être un vrai calvaire pour cette femme droguée aux médicaments.
C'est une vraie pharmacie que leur appartement, un lieu où il ne fait pas bon vivre quand on a un enfant en bas âge, un lieu où l'amour n'a finalement pas sa place.

Ce qui m'a le plus touché, c'est la maladie de L, maladie pour laquelle le narrateur devra attendre un bon paquet de temps avant d'avoir droit de poser un mot dessus : la bipolarité.
C'est parce qu'il est emprisonné qu'il se voile la face, qu'il pardonne et oublie.

On ne s'explique pas très bien cet autodestruction du protagoniste, pourquoi accepter tout ça ? Pourquoi cet homme plus vieux, divorcé, et ayant une vie des plus normales accepte de devenir un pantin, une victime de la méchanceté de l'? Ce n'est plus de l'amour, mais bel et bien ce terme dont use l'auteur pour titrer son roman, c'est de l'adoration. le protagoniste voue un véritable culte à l'lorsqu'il la rencontre, lorsqu'elle prononce les deux syllabes qui forment son nom.

L'histoire est absolument géniale, on compatit avec le narrateur qui ne fait que subir au fil des pages, qui semble se résigner tout au long du récit et qui le conclut d'une manière aussi déroutante qu'évidente. Qu'aurait-il pu faire ?

Adoration, c'est un tout, une histoire de destruction : celle de cet homme qui voulait la sauver, et celle de l'qui est incapable de vivre. C'est la destruction de l'amour et des sentiments.
La description du point de non retour.

J'ai aimé les idées de Jimmy Lévy, le fait d'écrire sur cette maladie et d'ajouter une véritable épaisseur novatrice aux personnages. Ici il est question de violences conjugales, mais ce n'est pas la femme la véritable victime, non, ici c'est l'homme lui-même qui se fait avoir, coupable avant d'être innocent.
Il est fait comme un rat dans une société où il est très rare que l'on fasse mention des violences conjugales touchant les hommes - et oui, c'est pas parce que c'est moins commun qu'elles n'existent pas !!

Il semble que l'n'ait aucune qualité. Avant qu'elle devienne cette personne accro à ses médocs et aussi toxique que de l'arsenic, elle apparaît comme un personnage un peu fantomatique, du moins fantasmé, où on observe déjà le début de la fêlure.
Qu'elle veuille se détruire, qu'elle veuille avoir le corps de la taille d'une brindille et le besoin de se droguer en permanence la regarde, mais les chapitres sur la grossesse sont révélateurs du tempérament du personnage.

Mon avis en intégralité :
Lien : http://allaroundthecorner.bl..
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critiques presse (1)
Lexpress
24 septembre 2018
Si sa plume pèche parfois par quelques préciosités, Jimmy Lévy évoque avec une éloquence sidérante les effets délétères de cette adoration et la difficulté de s'en défaire. Tout comme son narrateur, le lecteur n'en sort pas indemne.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Je ne sais pas situer un début dans le début. La part du mensonge dans le souvenir, la part de rêve qui corrige l’instantané, qui rehausse ses couleurs, qui fige l’instant premier d’une rencontre, qui érige sa banalité en naissance. Ce n’était donc que ça, le début, le passage d’une ombre dans un couloir. Pourtant, rien ne commence là, rien ne se passe, rien n’y succède, des mois durant. Rien que l’instantané gravé sur les rétines, qui se grime en mystère au fil des jours, qui tatoue la mémoire émotionnelle et laisse la peau à vif. Si l’image s’était dissoute, ou voilée d’une autre, plus prégnante, plus urgente, plus lumineuse, il n’y aurait pas lieu d’écrire cette histoire. De toute façon, il n’y a pas lieu de l’écrire, ce n’est pas une histoire. À peine des fragments dispersés dans le temps, un puzzle d’illusions et de terreurs, un grimoire.
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Viens, on va le faire. Aujourd'hui. On va le faire pour la première fois. On va le faire une fois pour toutes, pour toutes les fois où on l'a pas fait, toutes les fois où on aurait dû le faire. On va le faire en représailles d'hier. On va le faire pour toujours.
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À ces moments de grâce où nous écumons les librairies du quartier, légers comme des voleurs d’histoires, j’imagine que nos esprits s’enlacent, se pénètrent jusqu’à la moelle de l’âme, qu’ils copulent silencieusement dans le reflux des pages, qu’ils jouissent d’un mot, d’un titre, d’un incipit, d’une trouvaille, d’un parallèle, d’une métaphore. Tout se joue à la surface des livres, dans un papillonnage aléatoire que nous alimentons tour à tour, dans une surenchère de convergence des goûts. C’est à celui qui aime le mieux ce que l’autre adore.
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Tout ce qui s’écrit de la passion est un faux en écriture, un plagiat édulcoré, un arrangement, l’enluminure épique d’un texte hermétique qui ne se donne pas à lire, dont çà et là affleurent seulement des aspérités et des leurres. La passion est imprenable, c’est elle qui prend. Toute tentative de roman est une passion. Cendres en pages. Pages en suaires.
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Au commencement, l'adoration flingue à coups de réalité augmentée. Le trivial devient sublime, le sublime inouï. Le detail dévore l'ensemble. L'anecdotique confine au merveilleux. Tout passe à l'essoreuse. Rien n'échappe au cyclone. Au cœur du tournoiement, l’œil vide, calme, implacable, regarde l'ancien monde s'envoler dans une vrille ascensionnelle. Tout décolle, emporté par la sauvagerie tourbillonnante. Je suis l’œil , et le cyclone.
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