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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je crois bien avoir mis plus de la moitié du livre pour embarquer dans ce troisième tome des récits autobiographiques de Déborah Levy. C'est un peu triste après avoir tellement apprécié les deux premiers tomes, et surtout un peu long pour un petit 240 pages. J'aime bien son humour caustique et ses grands questionnements sur la féminité mais là, j'ai trouvé que ses obsessions pesaient lourds. Dites obsessions qui ressemblent à des draps de soie couleur curcuma ou bien des achats compulsifs d'articles usagés en prévision de l'achat de sa maison rêvée.
Ouf, heureusement, je retrouve mon autrice lorsqu'elle arrive à Paris et ensuite, sur une île grecque. Je crois que Déborah Levy est à son meilleur lorsqu'elle est en mouvement, lorsqu'elle sort de son Londres « ennuyeux » et qu'elle vit sa vie. Son questionnement sur la propriété physique ou intellectuelle est nécessaire et résonne fort à travers le constat que beaucoup trop de femmes sont locataires ou tributaires des hommes.
Elle utilise à bon escient des extraits d'auteures telles Duras, Beauvoir, Ferrante, Dickinson, etc. Son point de vue est féministe sage et sa quête immobilière n'est pas étrangère à ses réflexions. Son monde matériel est important et on sent son envie de s'en détacher mais c'est difficile. La vie et les événements se chargent de la guider.
Lecture plus ardue mais je ne regrette pas ma persévérance. Ce livre m'apporte encore beaucoup de discussions avec mes amies et je relis souvent des passages qui me font du bien. C'est bon signe, non?
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Avec Etat des lieux se termine la trilogie de l'autobiographie en mouvement que voulait écrire l'écrivaine. C'est le même style simple et enjoué.
Ses filles ont pris leur indépendance et elle voyage laissant son "troisième enfant" un bananier aux bons soins d'une jeune femme.
Partout, elle aime nager!
Un véritable état des lieux se fait à Paris par le gardien: c'est vite fait car l'appartement était presque vide mais elle rêve d'une maison: projet qu'elle étoffe au fil des jours. le livre se termine dans une location à Hydra où ses filles vont arriver.
Elle insiste beaucoup sur ses soixante ans et s'interroge sur la féminité. Elle a besoin d'amis mais aussi d'être seule pour écrire, une demeure à elle.
Agréable à lire même si c'est dispersé entre réalité et imaginaire et entre passé et présent.
Je l'ai rencontrée à Manosque (où le libraire avait quelques exemplaires en prévente) elle est sympathique et a de l'humour. J'étais heureuse de comprendre son anglais (même expérience avec David Vann).
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Curieuse autobiographie que la trilogie de Deborah Levy !
Aucun récit linéaire ou agrémenté des obligatoires retours en arrière, mais un « flux de conscience » où se mêlent les détails du quotidien, les considérations philosophiques ou littéraires, le noble et le prosaïque, alliés par la seule fantaisie de l'auteur, par ses associations d'idées originales, drôles ou inattendues, qui reflètent les atouts chatoyants de sa riche personnalité.
Après avoir évoqué de façon sensible et émouvante son enfance en Afrique du Sud du temps de l'apartheid et son déracinement en Angleterre dans le premier tome, puis les difficiles suites matérielles de son divorce dans le coût de la vie, elle aborde dans ce dernier tome, État des lieux, une sorte de bilan de sa vie, à l'approche de la soixantaine, ses rêves et ses regrets récurrents, les mille lieux d'où lui vient l'inspiration, au cours de congrès ou résidences littéraires soit à Bombay, soit à Paris, avec des incursions à Berlin ou en Grèce. On lui sait gré de planter des décors variés pour évoquer ses amitiés ou sa famille, car elle en oublie son désir obsessionnel et irréalisable de vivre dans « sa » maison idéale, si différente de son immeuble « en ruines » sur les collines londoniennes.
Passant avec humour du coq à l'âne, d'un achat d'impulsion (des chaussures de « caractère » !) à une bévue surprise (un cadeau à offrir jeté par mégarde à la poubelle), et d'une soirée mondaine à la complicité avec ses filles, elle dresse un portrait de la femme écrivain comme d'un être toujours indépendant mais hanté par la solitude, et rejoint ses modèles, Virginia Woolf (A Room of One's own), Marguerite Duras, très souvent citée, Gertrude Stein ou même Elena Ferrante. Son féminisme assumé, avec ses risques et périls, lui permet de tracer une voie originale, oscillant entre le profond et le futile qui tissent le quotidien de nos vies, pour accompagner et enrichir nos moments de lecture complice.
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Bonsoir,
La découverte d'une auteure contemporaine ce soir Déborah Levy pour son livre « état des lieux » aux Éditions du sous-sol. Elle a été lauréate du prix fémina étranger en 2020. Là aussi nous sommes dans un mode de femmes, un livre sur la place d'une femme auteure de près de 60 ans, tous ces questionnements sur son rapport à sa famille, à la sexualité, à son âge, à son métier, à la reconnaissance du public et le succès. Elle s'interroge sur elle mais nous renvoie aussi les questions qu'elle se pose. Alors même si vous n'avez pas 60 ans vous pouvez le lire car elle reprend des questions existentielles que beaucoup de femmes se posent. Une belle écriture, une plongée à l'intérieur de soi. Il s'agit normalement d'une autobiographie dont c'est le troisième volet, je n'ai pas encore lu les deux autres mais cela ne m'a absolument pas dérangée.
Quatrième de couv. Nous avions quitté Deborah Levy gravissant sur son vélo électrique les collines de Londres et écrivant dans une cabane au fond d'un jardin. Nous la retrouvons, plus impertinente et drôle que jamais, prête à réinventer une nouvelle page de sa vie. Tandis que ses filles prennent leur envol, elle nous
emmène aux quatre coins du monde, de New York aux îles Saroniques en passant par Mumbai, Paris ou Berlin, tissant une méditation exaltante et follement intime sur le sens d'une maison et les fantômes qui la hantent.
Entremêlant le passé et le présent, le personnel et le politique, la philosophie et l'histoire littéraire, convoquant Marguerite Duras ou Céline Sciamma, elle interroge avec acidité et humour le sens de la féminité et de la propriété.
Par l'inventaire de ses biens, réels ou imaginaires, elle nous questionne sur notre propre compréhension du patrimoine et de la possession, et sur notre façon de considérer la valeur de la vie intellectuelle et personnelle d'une femme.
Pour être romancière, une femme a besoin d'une chambre à soi, nous disait Virginia Woolf. Deborah Levy complète ce tableau par l'étude d'une demeure pour soi.
Avec État des lieux, qui fait suite à Ce que je ne veux pas savoir et le Coût de la vie, prix Femina étranger 2020, Deborah Levy clôt son projet d'“autobiographie en mouvement”, ou comment écrire sa vie sans mode d'emploi.
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L'héroïne va avoir 60 ans et elle avoue être mélancolique. L'échec de son mariage, le départ de sa dernière fille, son prochain anniversaire la mettent face à sa solitude. La liberté a peut être un prix amer. Son meilleur ami ne cesse de lui conseiller de se trouver quelqu'un. Las ! Les hommes croisés sont maladroits, déjà engagés ou carrément misogynes (la rencontre lors d'une fête avec un écrivain désagréable est un des grands moments du livre).
L'auteur alterne la légèreté des moments de vie à la tristesse du temps qui passe.
Comme dans les précédents livres de Delphine Lévy c'est souvent drôle y compris lorsque l'auteur se moque un peu d'elle même. Elle presse des oranges pour ses filles qui rêvent d'une bière bien fraîche, elle présente une jeune femme à son meilleur ami sans anticiper les conséquences, elle jette par erreur les cadeaux d'anniversaire qu'elle avait pris grand soin de choisir pour une amie.
Rien n'a vraiment d'importance et tout en a.
Les hommes en prennent un peu pour leur grade, le modèle patriarcal est dénoncé. Les hommes quittent leur femmes pour d'autres plus jeunes et l'inverse n'arrive presque jamais. L'héroïne, double de l'auteur, se met à rêver d'une maison qu'elle n'achètera jamais. La maison à Hydra louée pour l'été en est pourtant un exemple presque parfait mais elle s'effrite lentement comme une analogie avec la vie.
Pas de mode d'emploi donc. La lucidité est la blessure la plus proche du soleil, écrivait René Char. Delphine Lévy est d'une rare lucidité mais elle plonge dans la mer pour ne pas se brûler.
Essentiel tout simplement.
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Dans ce récit Déborah Lévy (autrice et narratrice) fait l'état des lieux de sa vie :
de femme de 60 ans divorcée, d'autrice reconnue mais sans le sous, de cette période de la vie où les enfants quittent « le nid maternel »
« Comme dit Bachelard, un nid est une structure fragile qui, néanmoins est censée évoquer la stabilité. » page 116
De la place des femmes dans la société très patriarcale « j'ai l'impression que l'espace domestique est genré et qu'un espace où vivre est plus fluide. Je n'aurais plus envie de m'asseoir à une table avec des couples hétérosexuels et de sentir que les femmes ne faisaient qu'emprunter l'espace qu'elles occupaient. Quand ça arrive, l'homme devient le propriétaire et la femme la locataire. » page 115
Des relations avec les autres, des choix de ses amis.
Elle fait le plan de sa propriété foncièrement imaginaire et des choses auxquelles elle tient et qui sont d'une grande valeur sentimentale.

En la lisant on trouve la force de rebondir car nombreuses de ces phrases et références sonnent justes.

Conseil de la mère de Jane Birkin : « Quand tu auras tout perdu… mets des sous vêtements en soie et lis Proust »
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Troisième et dernier volet de la trilogie
Ses deux filles viennent de quitter le domicile familial et Deborah Levy évoque la place de la femme dans la société, au fil des idées et de réflexions "dans le temps compressé de sa mémoire ".
Elle garde sa vie , légèrment à la marge , son univers un peu fantaisiste Avec des pensées et citations essentielles:

" Je crois que ce que je valorise le plus sont les vraies relations humaines et l'imagination.
Peut-être qu'il est impossible d'obtenir les premières sans la seconde. J'ai mis du temps à me débarrasser de l'envie de plaire à ceux qui n'agissent pas dans mon intérêt et sont incapables de m'entourer de leur affection.
Je possède les livres que j'ai écrits et transmets mes droits d'auteur à mes filles. En ce sens, mes livres sont ma propriété.
Une propriété qui n'est pas privée. Il n'y a ni chien méchant ni vigile à l'entrée ni panneau qui interdit aux gens quels qu'ils soient de plonger, d'éclabousser, de s'embrasser, d'échouer, d'être furieux ou effrayés, d'être tendres ou tristes, de tomber amoureux de la mauvaise personne, de sombrer dans la folie, de devenir célèbres ou de jouer dans l'herbe."

Que dire de plus ?
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