Jojo l'Ombrelle

Je tiens premièrement à remercier l'opération masse critique et Babelio et les éditions Belin jeunesse, de m'avoir permis de découvrir ce bel album. C'est un petit livre dont le texte de Didier Lévy est intéressant, fait découvrir les fruits exotiques et s'avère être une ode à la fraternité et à la bonne entente entre espèces différentes. Les illustrations de Nathalie Dieterlé sont d'un graphisme épuré et éclatantes de couleurs. L'histoire est mignonne à croquer et bien sûr tout se termine pour le mieux, grâce à la malice et au bon caractère de Jojo. Un livre qui a tout pour séduire les plus jeunes lecteurs!

"Zékeyé est petit, plus petit que sa soeur Ititi, plus petit même que le plus petit des arbustes...".
Nous connaissons presque par coeur cette petite introduction aux aventures d'un des jeunes héros africains de la littérature jeunesse française les plus racontés des heures du conte, Zékéyé.
Qui ne les connait pas?
Son auteure Nathalie Dieterlé l'a imaginé aussi vaillant qu'un coquin de Kirikou, chassant les dieux éléments et sauvant le Père Noël, l'esprit blanc, affrontant le grand serpent python et domptant les calamités qui s'abattent sur le joyeux village des Bamilékés.
C'est évidemment à lui que nous penserons en voyant la première de couverture de " Jojo l'ombrelle", un éléphant sur fond de jungle.

C'est Didier Lévy qui racontera l'aventure sous le soleil et la moiteur des arbres cette fois, soutenu par les illustrations de Nathalie Dieterlé.

Une ombrelle.
Quelle élégance ce Jojo!
On l'imaginerait presque en équilibre comme une artiste de cirque en tutu sur un fil.
Un éléphant, en tutu, sur un fil?
Non, Didier Levy n'aura pas osé cette étourdissante acrobatie.
Il fera pire, faire intervenir son éléphant en plein milieu d'un champ de bataille comme un éléphant perturbant un magasin de porcelaine.
Si nous humains n'aurions sans doute pas prêté attention à ce qu'il fabrique - la guerre est faite de sacrifices collatéraux jusqu'à ce que le sort désigne un camp à écouter plus que l'autre dans la plupart des histoires -, les animaux offriront un répit à ce pachiderme qui, soit dit en passant, pourrait se prendre dans la trompe un lancer de fruit pourri manqué.
"...- J'ai perdu la mémoire....les yeux rivés sur le sol. Personne ne l'aurait vue? Je suis sûr de l'avoir perdue ici...".

Pas facile de répondre à cette question, une mémoire ne se trouve pas à rouler en général sous les pattes d'un lion.
Le personnage de Jojo amusera les petits lectures, assimilés plus comme un nigaud dans un jeu très sérieux.
Tout le monde le reconnait sauf lui, c'est un problème.
Et pire encore, il ne reconnait pas les bananes.
Un vrai signe de grande faiblesse.
Il faudra remédier à cela le temps de quelques pages et lui rappeler au bon souvenir de ce fruit incontournable de la jungle.
L'histoire est amusante, transformant la guerre des fruits pourris en chamaillerie de cour de récré et posant notre amnésique comme médiateur de circonstance.
L'ombrelle n'a qu'un rôle mineur, si ce n'est d'ajouter à l'égarement du personnage.
Quel éléphant aurait à se protéger du soleil?
" Jojo l'ombrelle" est une parenthèse facétieuse étonnante qui s'avèrera en définitive festive et gourmande.
Un titre utile sur la dispute et sur le dialogue.

Lorsque Jojo l'éléphant blanc arrive dans la savane, c'est la bataille générale : tous les animaux s'insultent et se jettent des fruits pourris. Dépité, Jojo leur explique avoir perdu la mémoire. Immédiatement, ses amis et voisins proclament un cessez-le-feu. Il faut aider Jojo!
Par ses questions "innocentes", l'éléphant va montrer aux animaux l'incohérence de leur comportement... et réconcilier la bande.

L'histoire est très bien pensée et la façon détournée de trouver une solution au conflit emmène le lecteur à réfléchir: on ne dit pas aux animaux qu'ils agissent mal, on leur fait comprendre. Cette approche permet d'ouvrir le débat avec les enfants de manière moins binaire que "les gentils et les méchants" et le terme "fraternité" sur lequel se termine l'album introduit un lexique spécifique.

Plutôt destiné aux 5-7 ans, cet album aux illustrations pastel est très intéressant et plein d'humour. L'occasion également de parler de la savane, de ses animaux et de ses fruits... Sachez qu'après cette lecture, vous ne verrez plus les bananes de la même façon : c'est tout simplement le fruit de la réconciliation!

Je tenais à remercier Babelio pour sa Masse Critique Jeunesse qui m'aura permis de découvrir cet album. le résumé m'a énormément enchantée, un conflit entre animaux, une perte de mémoire, l'idée de rassembler des animaux autour d'une cause commune, il y a de très bons ingrédients ainsi que de jolies illustrations. Un vrai bonheur qui ravira à coup sûr les enfants.

L'histoire est simple, la fin était pour ma part prévisible, néanmoins, c'est tout le cheminement qui est intéressant. Tous ces animaux se disputent et ils ne savent même plus pourquoi, ou ils ont trop de raison de le faire. Lorsque cet adorable éléphant se présente à eux, la mémoire en moins, les animaux de la savane vont devoir se rassembler. C'est une histoire drôle, touchante et sympathique que nous propose Belin Jeunesse dans cet album, j'ai pris plaisir à parcourir les pages de cette histoire totalement mignonne.

Didier Lévy que j'avais déjà découvert avec d'autres albums écrit de très beaux textes. Une fois de plus, les mots sont simples, mais jamais simplistes, il y a du style, du travail. Il est facile de comprendre l'histoire et pour autant, il y a suffisamment de mots nouveaux pour apporter un plus lorsque l'on fait une lecture publique. C'est fluide, agréable à lire. J'aime beaucoup la typographie choisie pour le texte, lisible, centré et j'apprécie aussi les jeux faits sur quelques mots, d'une taille plus importante que le reste du texte, en couleurs ; comme pour mettre l'accent sur des points précis et vital dans l'histoire.

L'album met en avant pas mal de thèmes intéressants pour les enfants, comme les animaux. C'est fou à quel point nos petites boules d'écailles, de plumes ou de poils ont du succès ! Cet album permet aussi de développer la savane, sa faune et sa flore, le thème de l'amitié et de la fraternité, la perte de mémoire traversée par l'esprit de groupe... C'est moderne, raconté avec beaucoup d'humour et de sincérité, c'est un petit bijou à lire et à relire sans modération. le personnage de Jojo est trop attachant, avec sa petite ombrelle, il est facile à identifier et à reconnaître sur les diverses pages. Les animaux sont véritablement reconnaissables et sympathiques à voir, j'adore le design de l'album.

Les illustrations de Nathalie Dieterlé sont sympathiques. le style est particulier, mais il confère à l'album toute sa singularité. Les lignes sont épurées, elles délimitent des formes et donne l'ensemble permettant aux enfants de reconnaître ce qu'ils ont sous les yeux. le travail fait sur la ligne est plutôt agréable, mais ce qui m'a fait craquer, ce sont les couleurs, elles sont superbes. C'est frais, coloré, la palette graphique est très chouette et apaisante, c'est très beau à regarder. Les teintes sont très jolies et j'aime l'idée de changer de couleur dominante pour marquer les différentes heures qui s'écoulent. On commencer avec le matin, coloré et frais pour terminer vers des bleus marquant le début de la soirée. C'est intelligent et bien fait.

En conclusion, c'est une petite surprise adorable. L'album est un grand format maniable et doté de très jolies illustrations. La suggestion des formes par la ligne et le choix des couleurs appliquées de cette manière donne matière à l'enfant à imaginer et à repérer ce qui compose l'image. Les thèmes présentés dans l'album sont bien exploités grâce à un texte de qualité et très agréable à lire, le lire à haute voix pour un groupe permet de créer un bon moment de convivialité. Un très bel objet et une très belle histoire à faire découvrir.
Lien : http://la-citadelle-des-livr..

Jojo l'ombrelle est un petit éléphant vivant dans la savane qui fait semblant de perdre la mémoire pour tenter de rabibocher ses amis. Y parviendra-t-il ? Découvriront-ils la supercherie ?

Jojo l'ombrelle est un album magnifiquement illustré par Nathalie Dieterlé. La dessinatrice utilise plusieurs techniques pour des illustrations très dynamiques et colorées : aquarelle et touches de pastels, le tout débordant des contours tracés au crayon.

L'histoire est plutôt bonne, même si le thème de la fraternité est un peu redondant en littérature jeunesse (mais les actualités prouvent tous les jours qu'il s'agit d'une notion encore méconnue de beaucoup...).

Cet album fait partie de la sélection CP des Incorruptibles et c'est dans ce cadre que ma fille et moi l'avons découvert. J'ai donc un petit bémol à formuler : la ruse qu'emploie Jojo l'éléphant n'est pas explicite tout de suite et j'ai pu constater que le dessein du pachyderme n'était pas limpide, même une fois expliqué. Je conseille donc cette lecture plutôt à partir de 8 ans.