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Critique de Andromeda06


Pour ce troisième opus, C.S. Lewis ne fait pas de transition avec notre monde, puisque l'histoire débute directement au pays de Calormen, une contrée au sud de Narnia. Nous y faisons la connaissance de Shasta, jeune garçon qu'un pêcheur a recueilli bébé. Maltraité et exploité, il prend la fuite quand il apprend qu'il est sur le point d'être vendu. Accompagné de Bree, un cheval narnien, qui parle donc et qui a été arraché à sa terre natale quand il était encore un poulain, Shasta fait route vers Narnia, ce pays qui ne connaît pas l'esclavage. En chemin, ils s'allient à Aravis, jeune fille qui fuit un mariage arrangé, et Hwin, sa jument elle aussi narnienne. de fil en aiguille, d'aventure en aventure, ils devront se sortir de situations complexes, déjouer des complots, participer à une bataille, avant d'avoir le droit de vivre librement.

Les événements se situent pendant l'Âge d'Or de Narnia. En cela, nous retrouvons les quatre rois et reines : Peter (bien que seulement évoqué), Susan, Edmund et Lucy. Mais ils ne joueront qu'un rôle secondaire, la vedette ayant été donnée à Shasta et à ses compagnons de voyage. Originaires de Calormen, c'est l'occasion pour l'auteur de nous dépeindre de nouveaux paysages (se référant à la région saharienne de notre monde actuel) et de nouveaux personnages (typés arabes), avec des moeurs, des tenues et une alimentation (de l'Empire Ottoman) qui sont à l'opposé de ceux de Narnia. Les Calormens pratiquent l'esclavage, ils forcent les mariages, ils sont cruels et avides de pouvoir, leur principal objectif étant d'étendre leur puissance en voulant s'emparer et contrôler les territoires voisins, tout en vouant un culte à leur Tisroc. En cela, ils sont à l'opposé des gentils Narniens, qui vivent sagement, libres et égaux, dans le respect d'autrui.

Je trouve ça marrant que l'éditeur ait eu besoin de spécifier en fin d'ouvrage, dans une note au lecteur, qu'il ne faille pas croire que C.S. Lewis était raciste... Bah oui la preuve : Aravis est décrite comme une jeune fille courageuse et fidèle. Pourtant, tous les autres Arabes... euh pardon, je voulais dire tous les autres Calormens sont des enflures, alors que les Blancs... non les Narniens sont des anges. Bon pas raciste donc... Mais intolérant et sexiste, on peut le dire ? Car y a pas photo, y a pas besoin de savoir lire entre les lignes pour comprendre que les musulmans sont des hérétiques et les femmes des potiches !

Lu avec un regard d'enfant, je ne suis pas sûre qu'on le perçoive (enfin j'espère... ou pas... qu'est-ce qui est le mieux au final ?). Avec un regard d'adulte, en revanche... Et ce n'est pas la peine de me rappeler qu'il a été publié pour la première fois en 1954, qu'il faut le situer dans le contexte de son époque, bla bla bla... (cf. note de l'éditeur).

Tu m'étonnes que ce tome n'ait pas été adapté au cinéma !

Je suis tellement remontée qu'il me faut faire un effort pour parler maintenant des points positifs, qui ont pourtant de quoi ravir : de l'action et des aventures, des personnages principaux attachants, un environnement bien dépeint, une bataille finale plus développée (comparée à celle du tome précédent), un mini complot politique, des révélations inattendues en ce qui concerne les origines de Shasta, un style d'écriture riche et soigné.
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