AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Pierre Girard (II) (Traducteur)
EAN : 9782742786497
350 pages
Actes Sud (31/08/2009)
2.98/5   25 notes
Résumé :

Parce qu'il a reçu un appel inquiétant de sa fille partie faire des études en Angleterre, l'inspecteur Jian, qui n'a jamais quitté les confins sibériens de la Chine, se lance à sa recherche, à titre personnel, dans un pays dont il ne connaît ni la langue ni les usages. Jian est partisan de méthodes bien à lui quand il s'agit d'affronter des criminels, fussent-ils européens, vicieux et membres de gangs... >Voir plus
Que lire après Trafic sordideVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
2,98

sur 25 notes
5
1 avis
4
4 avis
3
1 avis
2
3 avis
1
1 avis
Bien souvent dans le polar, l'auteur envoie son héro dans un pays étranger afin de pimenter l'intrigue avec une pointe d'exotisme ce qui donne au récit un charme particuler. Avec Trafic Sordide, Simon Lewis a inversé la donne en nous livrant le point de vue d'un flic chinois contraint de mener son enquête en Angleterre. C'est l'un des atouts majeur du livre et tout le talent de cet écrivain qui l'air de rien nous expose le choc des cultures entre l'orient et l'occident au travers du prisme d'un policier chinois.

Un inspecteur déboussolé qui débarque dans un pays dont il ne connaît ni la culture et encore moins la langue. C'est la situation dans laquelle se trouve Jian lorsqu'il attérit en Angleterre à la recherche de sa fille disparue. L'homme toujours prompt à l'action n'a pas pris le temps de demander une entraide judiciaire et sa démarche n'a donc rien d'officiel. Débrouillard, vif d'espris Jian parviendra à dérouler quelques échevaux mais se retrouvera rapidement confronté à la difficulté de la barrière de la langue. Pour surmonter l'obstacle, Jian trouvera de l'aide auprès d'une personne aux antipodes de son statut social. Ding Ming a également débarqué en Angleterre, mais par un chemin sensiblement différent puisqu'en tant qu'immigré clandestin il a fait le voyage avec son épouse à bord d'un container comme bon nombre de ses camarades. le couple a eu la chance de ne pas succomber à l'asphyxie, mais se retrouve séparé à l'arrivée. Ding Ming est désormais préposé au ramassage des coquillages, dans un bled paumé de la campagne anglaise. Inquiet, il ne peut s'empêcher de vouloir retrouver sa femme. Il croisera donc le chemin de l'inspecteur Jian. Mais le jeune immigré a un avantage sur le policier : il possède de solide base en Anglais. L'alliance improbable de ces deux personnages va-t-elle leur permettre de surmonter les difficultés d'un monde qu'ils ne connaissent pas afin de retrouver leurs proches respectifs, quoiqu'il en coûte ?

En toile de fond de ce récit prenant, il y a le trafic odieux d'êtres humains que l'on charrie comme du bétail et à qui l'on fait payer le prix fort. Des membres de réseaux mafieux sant état d'âme qui abusent de la naïveté et de la vulnérabilité de leurs proies pour fournir une main-d'oeuvre à bas prix. Malgré la gravité du sujet, on ne peut s'empêcher parfois de sourire devant les situations cocasses dans lesquelles se retrouvent les deux personnages dans un environnement qui leur est complètement étranger. L'auteur parvient donc, avec un style dépouillé, à nous entraîner au coeur d'une histoire prenante, bourrée de rebondissements assez surprenants. le survol de certains aspects de l'histoire ainsi qu'un manque de relief de certains personnages (particulièrement en ce qui concerne les trafiquants) font que le recit ne restera probablement pas dans toutes les mémoires, mais il permettra au lecteur de se faire une idée de la vie tragique de ces hommes et ces femmes de l'ombre qui s'obstinent à croire au miracle de la Montagne Dorée.

Simon Lewis a séjourné à plusieurs reprises en Chine et maîtrise d'ailleurs la langue de ce pays. Il a également rédigé un guide de voyage intitulé Rough Guide to China, Beijing and Shangaï. Peut-être lui faudra-t-il posséder tous les codes du polar afin de s'en démarquer pour nous livrer un récit plus incisif et plus corsé. Néanmoins Trafic Sordide demeure un excellent polar qu'il ne faut pas manquer de lire.
Commenter  J’apprécie          20
D'habitude lorsqu'on veut de l'exotisme, on envoie un flic bien de chez nous dans des contrées lointaines. Là, Simon Lewis fait l'inverse. Il fait venir d'une région très éloignée, un flic aux méthodes rudes, habitué à être obéi au doigt et à l'oeil par des populations tenues sous le joug de l'État chinois. En recherchant Wei-Wei, sa fille, Jian va se trouver confronter au réseau de passeurs de clandestins grâce auquel Ding Ming est arrivé en Angleterre. le jeune homme sera d'ailleurs obligé de coopérer avec le flic, bien malgré lui. Il devra fermer les yeux sur les moyens qu'emploie Jian pour arriver à ses fins. L'opposition entre les deux, le flic autoritaire et revanchard et le jeune paysan subordonné et craintif de mal faire, joue à fond tout au long du bouquin. Entre un flic blasé qui ose tout et un jeune paysan totalement inhibé par son éducation, les principes qu'on lui a inculqués et la peur de nuire.

Un polar extrêmement rapide, malgré un passage central un peu long et lent (une grosse cinquantaine de pages sans doute évitables qui n'apportent pas grand chose) qui fait la part belle à l'action franche et virile, aux coups de feu : ça canarde un peu dans tous les sens. Ça pourrait être un énième polar rapide et violent en plus. Oui, mais. Car il y a un sacré "mais". L'auteur, qui a vécu en Chine longtemps ne se contente pas d'une action pure et dure. Il raconte le sordide des passages de clandestins et de leurs vies une fois arrivés en Europe : le travail pas payé, exténuant pour les hommes, les bars à hôtesses -je reste pudique, c'est pour ne pas dire "bar à putes"- pour les femmes, la misère pour eux, la menace sur leurs familles restées au pays, et l'obligation de rembourser les passeurs de sommes astronomiques avant d'acquérir la liberté. Il dit aussi les conditions de vie en Chine qui incitent les jeunes à vouloir quitter le pays pour trouver un eldorado lointain
En outre, on a le droit aux doutes, aux questionnements de Jian, homme qui vieillit et qui se rend compte qu'il n'a pas vraiment réussi sa vie : sa femme est morte dans un accident de voiture alors qu'il conduisait ivre, sa fille le fuit et vice-versa. Même ses convictions politiques en prennent un coup
Voilà donc pour ce polar sociétal, qui décrit les désillusions des uns et des autres, les espoirs des plus jeunes en une vie meilleure et un vieux flic blasé que seul le sauvetage de sa fille en danger maintient en vie et dans l'action.

Très bon roman policer qui sait allier avec finesse les plus intimes des émotions et des questions à une violence très présente. Beau travail !
Lien : http://www.lyvres.over-blog...
Commenter  J’apprécie          20
Babelutte5205 février 2016


Partir dans un pays sans en connaitre la langue et affronter des ordures (comme il y en a partout) pour espérer retrouver quelqu'un malgré tous les obstacles possibles. C'est passionnant d'un bout à l'autre.
Une fois commencé, on veut absolument savoir ce qui va se passer. Très bien écrit, exellent rythme.
J'ai beaucoup aimé.
Commenter  J’apprécie          70
Je n'ai vraiment pas aimé ce livre et je ne suis pas trop difficile. Cela partait d'un sujet très intéressant et autour des migrants chinois ou des personnages chinois, un thème qui m'intéresse. Mais les personnages sont vraiment sans intérêt, rien ne sort, ils ne me font sentir aucune émotion, aucune sympathie... L'intrigue alors, banal à mourir, dès la disparition de la jeune fille j'avais deviné ce qui s'étais passé. Les courses poursuites et tout le reste, on dirait que l'auteur essayé de reproduire en livre un mauvais filme d'action. Je l'ai fini quand même car il m'est très dur d'abandonner un livre, mais même l'écriture n'est pas agréable à lire.
Commenter  J’apprécie          00
Un bon polar assez noir, avec un duo improbable de Chinois contre une mafia qui fait du trafic d'êtres humains. La naïveté et la candeur de Ding Ming (le Persan de Montesquieu) donne un côté humoristique à cette drôle de cavale digne d'un film d'action. Les coups pleuvent, les balles fusent, les voitures déboulent, les cocktail Molotov explosent... Et le pauvre Ding Ming ne sait plus à qui faire confiance ! (décembre 2009)
Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Parce qu'il a reçu un appel inquiètant de sa fille partie faire ses études en Angleterre, l'inspecteur Jian, qui n'a jamais quitté les confins sibériens de la Chone, se lance à sa recherche, à titre personnel, dans un pays dont il ne connaît ni la langue ni les usages. Jian est partisan de méthodes bien à lui quand il s'agit d'affronter des criminels, fussent-ils européens, vicieux et membres de gangs se livrant au trafic d'êtres humains comme s'il s'agissait de bétail. Et qu'importe si dans son sillage il sème le chaos.

Ding Ming, qui a rallié clandestinement l'Angleterre, où il est employé au ramassage des coquillages, recherche sa femme, retenue par les passeurs qui réclament leur dû. Il croit encore au mirage de la Montagne d'Or, respecte la police mais ne peut y faire appel. Sur jian, dont il va croiser la route et dont il a besoin, il a un avantage : il parle anglais.




Partant des sinistres faits divers que furent la découverte de plus de cinquante morts dans un camion transportant des immigrants chinois et la noyade de plusieurs clandestins employés au ramassage des coquillages dans la baie de Morecombe, Simon Lewis adopte la démarche opposée à celle des écrivains qui font voyager de par le monde leurs inspecteurs occidentaux, et signe un excellent thriller, levant le voile sur un commerce sordide, plus lucratif que celui de la drogue : l'exploitation des migrants, à l'avri des paisibles villages de la douce campgne britannique.


ACTES SUD
Commenter  J’apprécie          10
Et s'ils travaillaient dur, ils pourraient se faire jusqu'à une livre de l'heure. Ding Ming fut très content. C'était l'équivalent de quatorze yens et demi, autrement dit une très grosse somme, et on pouvait les gagner rien qu'en creusant dans la boue. [...] Si on lui permettait de travailler dix ou douze heures par jour et sept jours par semaine, comme il l'espérait, il ne se ferait pas moins de quatre-vingts livres par semaine, soit plus d'un millier de yens. Quatre mille yens par mois ! C'était à peine croyable ! Dans son village, là-bas, il n'y avait qu'un patron ou un officier pour gagner autant ! (p.123/124)
Commenter  J’apprécie          10
Il avait aimé et détesté et idolâtré Mao, sans réserve. Il y avait eu des chants et de la passion, et le sentiment d'avoir un but dans l'existence. Puis, les temps avaient changé, et on lui avait montré que les lumières vers lesquelles Il lui avait appris dès l'enfance à diriger sa vie ne menaient nulle part. Les luttes passées s'étaient révélées une monstrueuse perte de temps. Mao, son idole, un vieux chnoque et un tricheur. Bref, on ne l'y reprendrait pas. Il ne croyait plus en rien -il ne fallait compter que sur la chance ou sur l'argent, et mieux valait avoir l'un et l'autre. (p.45)
Commenter  J’apprécie          10
Parfois, c’est l’hôpital qui nous demande d’exécuter quelqu’un. Ils ont un patient qui est prêt à payer très cher pour une greffe de cornée, est-ce qu’on peut exécuter l’un de nos violeurs ? On finit par ne plus savoir où on en est… on est perdu… tout le monde gagne de l’argent, on veut en gagner aussi. Tout le monde roule en Audi, on en veut une aussi.
Commenter  J’apprécie          10
L’heure n’était pas à la théologie. Tout ça n’était qu’une ruse de la classe dirigeante pour justifier sa richesse et son pouvoir, de la superstition et rien de plus, à laquelle les gens succombaient par crainte de la mort et incapacité à accepter l’idée qu’ils ne comptaient pas pour grand-chose. Les individus modernes devaient apprendre à accepter leur condition. Il ne craignait pas la mort et savait qu’il n’y avait rien après celle-ci, et ne craignait pas non plus de regarder cette vérité en face.
Commenter  J’apprécie          00

autres livres classés : romans policiers et polarsVoir plus
Les plus populaires : Polar et thriller Voir plus

Autres livres de Simon Lewis (1) Voir plus

Lecteurs (73) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2864 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}