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Maurice Le Péchoux (Traducteur)D. Le Péchoux (Traducteur)
EAN : 9782253118596
318 pages
Le Livre de Poche (21/02/2007)
3.63/5   39 notes
Résumé :
Le roi de Glome a trois filles.
L'aînée, Orual, est fort laide, et porte une affection démesurée à Istra, la benjamine, la plus belle et la plus douce créature de ce royaume barbare. Mais, victime de l'obscurantisme religieux, cette dernière est sacrifiée au dieu de la Montagne grise. Des années plus tard, Orual est devenue reine, une souveraine crainte et respectée. Meurtrie par les regrets et la solitude, elle se souvient de l'enseignement d'un vieil esclav... >Voir plus
Que lire après Un visage pour l'éternité : Un mythe réinterprétéVoir plus
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Outre le très célèbre cycle des « Chroniques de Narnia », C. S. Lewis compte à son actif un certain nombre d'autres ouvrages parmi lesquels figure « Un visage pour l'éternité » que beaucoup considèrent comme son oeuvre la plus aboutie. L'auteur nous offre ici une excellente réécriture du mythe de Psyché et Cupidon relaté pour la première fois par Apulée dans ses « Métamorphoses » et que l'on connaît encore tous aujourd'hui : un roi avait trois filles dont la dernière et la plus belle, Psyché, suscita la jalousie d'Aphrodite qui la condamna à être sacrifiée. Mais Cupidon, éprit de la jeune femme, l'arracha à son triste sort et la prit pour épouse, sans toutefois lui permettre de poser les yeux sur lui afin qu'elle demeure dans l'ignorance de sa nature divine. Sur les conseils mal intentionnés de ses deux soeurs, Psyché ne put toutefois résister à braver l'interdit ce qui lui valut le bannissement. Tout est bien qui finit bien malgré tout puisque, selon la légende, Psyché parvient à regagner les bras de son Cupidon après avoir triomphé des maintes épreuves que lui avaient imposée Aphrodite.

Loin de tomber dans la facilité, C. S. Lewis opte pour l'originalité en choisissant de nous relater le mythe du point de vue, non pas de Psyché comme on pouvait s'y attendre, mais d'Orual, sa soeur aînée, souveraine du royaume barbare de Glome. La narration se fait ainsi à la première personne et prend la forme d'un journal dans lequel la jeune femme entreprend de revenir sur l'amour complexe qu'elle porte à sa soeur et sur le moment qui fit basculer cette affection : le sacrifice de Psyché et sa rencontre avec Cupidon. L'auteur en profite pour développer à travers le mythe des thématiques qui lui sont propres comme le danger d'un amour possessif et dévorant, l'influence des dieux sur la vie des hommes, la façon pour une femme de s'accommoder de sa laideur... Outre le côté captivant de l'intrigue et l'intérêt porté aux sujets abordés, le style, très proche de celui des auteurs antiques, qu'a choisi d'adopté l'auteur participe à donner un charme certain au roman qui frappe avant tout par son aspect tragique. Une découverte aussi surprenante que réjouissante.
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Toutes les situations sur lesquelles l'auteur construit le conflit sont profondément liées aux questions d'être et de sentiment religieux que nous nous posons tous. Comment surmonter nos doutes sur l'existence de Dieu ? Comment rejeter la voix de la raison, implacable et sacrément convaincante ? Beaucoup aimeraient croire à Dieu, tout simplement parce que prendre des décisions dans la vie serait beaucoup plus facile ; ils le souhaiteraient, mais ils ne le peuvent pas. Et il y a encore des agnostiques en qui vit ce sentiment religieux, mais ils ne savent vraiment pas en quoi croire. Ou, embarrassés par certains dogmes, ils croient à leur manière. Peut-être que quelqu'un leur en ferait le reproche, mais certainement pas moi.

Ce livre s'adresse à toutes les âmes troublées. Comment croire en l'invisible ? Que croire - le coeur, nous incitant si constamment, ou l'esprit, développant des arguments indéniables ? Psyché dans ce livre est la personnification du coeur, une foi profonde et vraie. le Renard est l'esprit. Bardia est le type de personne qui a remplacé la foi par la superstition. Orual elle-même se sent à la fin du livre presque le diable (car le diable est la puissante déesse Ungit qui se noie dans le sang du sacrifice humain). le finale est controversé. Les gens sont égoïstes, dit Lewis, et pourtant ils sont liés les uns aux autres par des liens incassables, tous sont connectés - saints et pécheurs.

Par conséquent, rien de mauvais ne peut se produire si nous nous engageons sur le chemin de la foi, transformons notre âme et choisissons un beau visage pour elle, pas celui d'Ungit. Ce livre s'adresse aux âmes souffrantes et à leurs dieux.
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Dernier roman de CS Lewis, le fondateur du monde de Narnia, cet ouvrage reprend le mythe d'Eros et de Psyché. Orual, la soeur aîné de cette dernière narre l'histoire de son point de vue, de son enfance à l'âge adulte, devenue une souveraine respectée.

Ce livre, qui ressemble- selon moi- davantage à de la fantasy mythologique, rassemble bien tous les éléments propices au cadre des divinités grecques sans toutefois refaire un copier-coller du récit de Psyché. La narratrice se montre poignante et éprouvée par tous les événements qu'elle a vécus mais elle ne lâche rien et malgré sa laideur, Orual démontre une grande qualité: la sagesse!
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C'est une nouvelle version du mythe de Psyché et Eros, avec une inversion de la situation puisqu'ici, la soeur aînée, Orual, est jalouse du dieu et non de Psyché. En effet, elle a élevé sa jeune soeur et l'aime comme une mère et de façon exclusive.
C'est Orual qui est le principal personnage de ce récit, une femme forte, affligée d'un visage laid. L'histoire raconte son amour pour Psyché, son désir d'être aimée et sa colère envers les dieux. Elle prend place dans un monde mythique si bien bien construit qu'il n'apparaît jamais artificiel. On y croit du début jusqu'à la fin. Cette impression est renforcée par la véracité des personnages. Nul n'est peint en blanc ou noir. Tous sont des êtres humains avec leurs sentiments, leurs espoirs et leurs raisons d'agir.
Le texte a des implications philosophiques et est bâtie sur des contrastes : culte classique et archaïque, beauté et laideur, confiance et jalousie. C'est passionné et sombre. C'est magnifique.
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Avec Un visage pour l'éternité, Clive Staples LEWIS revisite le mythe de Psyché…
Rappelons que ce mythe est issu de la mythologie grecque. Psyché y est une jeune fille d'une grande beauté aimée par Eros. Une nuit, sous l'influence de ses soeurs jalouses, elle allume une lampe, désobéissant au dieu qui lui avait interdit de voir son visage, et Eros la quitte. Elle ne le retrouve qu'au terme d'une longue suite d'aventures. Depuis lors le mythe de Psyché symbolise le destin de l'âme déchue qui, après des épreuves purificatrices, s'unit pour toujours à l'amour divin.
Sous la plume de LEWIS, le mythe est transposé dans un royaume barbare qui n'a que des relations très lointaines avec la Grèce antique. Un esclave originaire de cette région permet toutefois à l'auteur de jouer en permanence sur l'opposition entre les cultes païens et le rationalisme des savants grecs de l'époque. Autre transposition de la part de l'auteur : celle de l'héroïne principale. Il ne s'agit pas de Psyché, pourtant bel et bien présente, mais d'Orual sa soeur aînée. Femme dynamique et intelligente, c'est pourtant sa laideur qui la caractérise le mieux. Elle la rend à la fois solitaire et forte, et la met en opposition complète avec celle qu'elle aime comme une mère aime sa fille, Psyché elle-même.
On en arrive ici à la troisième et plus importante transposition que C.S. LEWIS opère dans son roman : celle de la cause de la perte de Psyché. Il ne s'agit pas d'une banale jalousie entre soeurs, comme c'est le cas dans le conte original, mais de l'amour filial qu'Orual lui voue. Son attachement a pour conséquences qu'elle ne peut accepter que le dieu la lui prenne et qu'elle est prête à tout pour la reprendre. En d'autres termes, ce n'est pas de Psyché qu'Orual est jalouse, mais du dieu lui-même.
C'est donc pour condamner ce dieu qu'à la fin de sa vie Orual décide d'écrire son histoire. Ce qu'elle ne sait pas, c'est que cette écriture lui fait peu à peu prendre conscience de ses propres erreurs et que ce dont elle est convaincue depuis son plus jeune âge est fallacieux. L'image qu'elle a des évènements s'éclaircit donc progressivement, de même que tombe lentement le masque qu'elle a porté toute sa vie, celui de la passion destructrice. Dès lors Orual obtient le salut, et découvre son véritable visage, celui qu'elle portera désormais et à jamais.
Tel est donc le sujet d'Un visage pour l'éternité qui, on l'aura compris, est un roman à la fois simple et difficile d'accès aux lecteurs. Il est aussi un récit beau et poignant, écrit à la première personne, par Orual comme il se doit, personnage éminemment puissant de par l'humanité qu'il dégage. Souvent présenté comme la meilleure oeuvre de fiction de Clive Staples LEWIS, j'irais plus loin encore en affirmant qu'il s'agit tout simplement d'un chef-d'oeuvre qu'il serait regrettable de ne pas lire, d'autant plus aujourd'hui qu'il est disponible au plus grand nombre dans un format poche.
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Il n'y a pas de créatures aussi nuisibles à l'homme que les dieux. Qu'ils répondent à mon accusation s'ils le peuvent. Peut-être, au lieu de me répondre, vont-ils me frapper de folie ou de lèpre, me changer en bête, en oiseau ou en arbre. Mais alors, le monde entier ne saura-t-il pas que c'est parce qu'ils n'ont pas de réponse ?
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Mais voici ce que je peux dire: la seule différence, c'est que nous appelons réel ce que beaucoup voient et rêve ce qui n'est vu que par un seul. Mais les choses que beaucoup voient peuvent n'avoir en elles ni saveur ni importance,et les choses qui ne sont montrées qu'à un seul peuvent être des flèches ou des cataractes de vérité, jaillies des profondeurs mêmes de la vérité. ( page 281)
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Quel bien offert par cette vie n'avait-elle pas conquis ? Chasteté, tempérance, prudence, humilité, clémence, vaillance. Et si nous attachons la moindre importance à la renommée, Psyché ne s'est elle pas fait un nom comparable à celui d'Iphigénie et d'Antigone ?
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J'ai dit qu'elle n'avait pas de visages, mais cela signifie qu'elle en avait mille, car elle était très inégale, grumeleuse et ridée ; c'est pourquoi, comme lorsqu'on fixe un feu, on pouvait toujours voir en elle un visage ou un autre. Elle était maintenant plus rugueuse que jamais, à cause de tout le sang qu'on avait versé sur elle pendant la nuit. Dans les petits caillots et les filets coagulés je discernais un visage, imagination d'un instant, auquel vous ne pouviez plus échappé une fois que vous l'aviez entrevu.
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Nul homme ne peut se sentir exilé s'il se souvient que le monde n'est qu'une cité.
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