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sur 67 notes
Georgie Sinclair, une journaliste free lance et romancière en herbe se lie d'amitié avec Naomi Shapiro,une personne âgée fort malodorante qui a tout d'une clocharde mais vit dans une superbe demeure au nord de Londres. Au moment où elles se rencontrent, la pauvre vieille est harcelée par des rapaces qui convoitent son bien, même s'il est totalement décrépit. Georgie mise en émoi par cette situation qui la distrait de ses déboires amoureux et excite son imagination, entre alors en guerre pour défendre la vieille dame et son droit à rester chez elle.
D'une vieille femme que l'on veut faire déguerpir aux Palestiniens chassés de leurs terres en passant par les Juifs que l'on veut rayer de la carte du monde des vivants, Marina Lewycka brode une comédie un peu loufoque sur le thème douloureux de la dépossession. Mais le processus de polymérisation entre les déboires de Naomi, les drames de la Soah et de la Nakba, assaisonnées de théories farfelues sur la fin du monde, n'a pas fonctionné comme il faut. Ce sont les aléas de la chimie, parfois les mélanges ne prennent pas et c'est le bien le cas pour ce roman. Il m'a pas du tout convaincue. Je suis restée totalement sourde à son humour, branchée probablement sur une fréquence qui ne le recevait pas. Pour être tout à fait franche, je l'ai trouvé assez vaseux. Mais bon, des goûts et des couleurs...
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Roman de Marina Lewycka. À paraître le 6 avril 2011, titre original We are all made of glue.

Georgie Sinclair est légèrement désemparée quand elle aperçoit la vieille Mrs Naomi Shapiro, fouiller la benne à ordures dans laquelle elle a jeté toutes les affaires de son époux. Quelques jours plus tard, c'est dans la cohue des promotions de fin de journée d'un supermarché londonien que Mrs Shapiro s'impose dans le quotidien morne de Georgie. Quand la vieille dame entre à l'hôpital, Georgie se retrouve avec sept chats et une baraque croulante et malodorante sur les bras. À cela s'ajoutent une paire d'agents immobiliers aux méthodes plus que douteuses, des agents des affaires sociales à la probité incertaine et trois artisans palestiniens qui ne jurent que par le PVC.

"Le durcissement de l'adhésif est le passage de l'état liquide à l'état solide. Quelquefois, la science du collage est d'une évidence accablante." (p. 278) Moins évident que sa quatrième ne le laisse supposer, ce roman n'est pas une simple farce sur les relations humaines. Les aléas sociaux font ici se rencontrer des êtres singuliers et a priori sans point commun. Comme dans beaucoup de romans, me direz-vous. Oui, mais si on y croise des pots de colle, des sangsues, des grappins et du velcro, on ne dit pas que tout ce petit monde vivra en bonne intelligence. "Peut-être que si l'on réussissait à améliorer la cohésion humaine, les autres détails - les lois, les frontières, la Constitution - se régleraient d'eux-mêmes. Il suffirait de trouver l'adhésif le mieux adapté aux supports. La clémence. le pardon. Si seulement ça existait en tube." (p. 436) Seulement voilà, ça n'existe pas en tube et le mieux est encore de s'accrocher comme on peut les uns aux autres. Parce que vivre seul n'est pas possible. Affronter le temps, le Jugement dernier, les fissures dans le salon et les crottes de chat dans l'entrée, ça demande un peu d'aide. Et c'est avec brio que l'auteure balance de grands seaux d'humour décapant qui ne laissent aucune place aux sentiments sirupeux. Ici ne valent que les affections franches et nourries d'indépendance. Vivre à la colle, oui ! S'encroûter, non !

Georgie, que chatouille le désir d'écrire mais qui ne produit que de minables bluettes aux asphyxiantes odeurs de rose, travaille pour la revue Adhésifs dans le monde moderne. On en douterait, mais la colle et ses déclinaisons ont leurs aficionados. Loin d'être un catalogue ou un précis de chimie, le roman souligne que la méphitique colle de poisson ou la super glu répondent à un même besoin : faites que ça tienne ! Pour se rassurer devant l'échec de la cohésion sociale, on peut toujours sourire devant un carreau qui tient sur le mur.

L'arrière-plan historique évoque sans s'embourber les grèves de mineurs, les déportations nazies et le rêve sioniste. le conflit israélo-palestinien s'incarne dans quelques personnages, mais il ne s'agit pas de réécrire l'histoire, ni de croire béatement aux lendemains qui chantent. Marina Lewycka ne décrit que des destins particuliers et des aspirations minuscules. Pour commencer une chaîne, il ne faut que deux maillons et chacun est appelé à être polymère dans un monde en construction, à la condition expresse de ranger l'optimisme niais au placard. On peut tendre la main à la vieille folle du bas de la rue sans verser dans le lacrymo-social.

Ici, la famille éclatée voire atomisée et on se demande quel est le ciment qui en redressera les murs. L'époux et le père se dissimulent derrière des façades éclatantes mais branlantes. Les enfants, chacun à leur manière, sont des étoiles filantes que rien ne retient mais qui laissent des traînées persistantes. Les femmes, notamment Georgie en mère paumée et épouse larguée, sont impuissantes devant la ruine du foyer familial. Mais la conclusion est optimiste : plutôt que d'acheter du neuf, il vaut mieux réparer ce que l'on a déjà. Recoller les morceaux, comme on dit.

Des adhésifs dans le monde moderne se lit avec fascination. Marina Lewycka louvoie à merveille dans les eaux troubles du romantique et du bien-pensant. le roman emprunte à la comédie de moeurs, à la satire et au vaudeville. Sans être inutilement truculent, le langage est drôle et précis et c'est sans ambages qu'on appelle un chat... un chat !

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Ce livre m'a été envoyé via Babelio dans le cadre de l'opération Masse critique : je les en remercie ! Car ce livre m'a beaucoup amusée. Je voulais lire depuis un moment le roman précédent de l'auteur : Deux caravanes, et c'est finalement par celui-là que je commence. C'est une histoire de vie, avec des personnages et un univers qui m'ont souvent fait penser - à tort ou à raison - à l'héroïne des romans pour ados de Louise Rennison, à savoir Georgia Nicolson. En effet, notre personnage principal a ici un prénom semblable - Georgie -, elle est entourée de chats siphonnés, donne facilement des surnoms improbables - le hamster, les incapables - et reste finalement d'un flegme à toute épreuve compte tenu de tout ce qui lui tombe dessus en peu de temps. Comme le titre du roman l'indique, la mission de Georgie est de recoller les morceaux. Dans sa vie privée, mais aussi dans celle, plus complexe, de Mrs Shapiro. J'ai beaucoup ri, et j'ai rapidement été intriguée par Mrs Shapiro dont le passé est peu clair... Les métaphores sur la glu sont plutôt bien trouvées et ponctuent régulièrement le roman : "J'ai pensé aux bivalves, aux parois courbes et nacrées qui tapissaient l'intérieur de leurs coquilles, la lumière glauque que laissait filtrer l'eau de mer ; je ne sais pas au juste quelle colle prodigieuse leur permettait de tenir bon dans le tourbillon des tempêtes, mais c'était précisément ce dont j'avais besoin."

Le roman est bourré de vrais "personnages", tous atypiques et inoubliables...ce qui explique pourquoi ces personnages produisent eux-mêmes des situations atypiques et inoubliables... L'auteur ne manque pas d'humour et nous régale de petits phrases bien senties, comme par exemple : "En bas du réfrigérateur, j'ai trouvé trois doigts noirs ratatinés. J'ai mis un moment à comprendre que c'étaient des carottes." Marina Lewycka sait raconter une histoire, elle sait rendre ses personnages réels et évidemment, elle se débrouiller pour nous faire "adhérer" à son roman... Une découverte intéressante et amusante, qui confirme mon envie de lire Deux caravanes !
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Ça y est, vous le trouvez désormais un peu partout sur la blogosphère littéraire, cet ouvrage étant l'objet d'une opération masse critique spéciale organisée par Babelio. Ca peut en agacer certain, je conçois.

Mais ne vous en détournez pas pour autant, il vaut vraiment le coup d'oeil, et sans ce système je ne l'aurais jamais découvert. le lecture de ce livre m'a entrainée dans une nuit presque blanche, tant l'histoire m'a absorbée.

On y retrouve Georgie, a.k.a Georgine, Georgia, Mrs George … C'est une mère de famille sujette à quelques crises de nerfs, écrivain contrariée de roman à l'eau de rose, auteur d'articles dédiés faute de mieux à des colles et glues en tous genre, qui paraissent dans une revue spécialisée.

Mais comme elle le dit à un moment, on s'habitue.

Son fils Ben est un ado qui a l'air gentil mais paumé, à cette période obsédé par la fin du monde et le retour de l'Antéchrist. Il a une soeur qui fait sa vie, ailleurs. Les enfants sont grands et n'ont plus vraiment besoin d'elle, ce qui lui rappelle de façon assez cruelle son age.

Vient s'ajouter au tableau la séparation de Georgie d'avec son Mari , Rip, cette séparation étant issue d'une discussion assez cocasse (une sombre histoire de "chenilles" à fixer dans le mur pour installer un porte brosse à dents) qui dégénère en bataille de mousse de lait.

Donc Rip fuit l'hystérique de service et file s'installer chez des amis, un couple dont l'union va être mise à rude épreuve par cette arrivée.

Moralement ruinée et désespérée, Georgine finit par mettre à la benne les affaires de Rip. Les disques, les vêtements, les paperasses … Cet aspect du récit n'est d'ailleurs pas sans rappeler les confessions d'une célèbre trentenaire poissarde avec les hommes, fan de bouquins de développement personnel, et dont le journal a inspiré un film, Bridget pour ne pas la nommer.

C'est qui introduit une autre facette de l'histoire : la rencontre avec une vieille excentrique, qui se présente comme Mrs Noémie Shapiro. Cette dame, à la fois mystérieuse et très extravertie, ressemble à une clocharde, sent le fromage et le pipi de chat, fréquente les discounts alimentaire (tout comme Georgine, d'ailleurs, qui exprime ici les séquelles d'une éducation ouvrière et des manies maternelles) et pourtant possède une superbe maison qui va attirer bien des convoitises (3eme facette de l'histoire, on y arrive). On va découvrir plus tard des accointances mystérieuses avec Israël, un premier amour interné en Allemagne pendant la guerre, un mari musicien virtuose mort d'un cancer, un fils caché qui n'est pas son fils, etc, bref, de quoi nourrir l'appétence naturelle de Georgie pour la Romance et attiser sa curiosité.

Les convoitises sur la maison se font jour lorsque suite à une chute (puis deux) de Noémie. Un ténébreux complots entre services sociaux et agences immobilières vient s'ajouter au roman, lui donnant une fragrance d'intrigue simili policière, et rendant d'ailleurs Georgie complètement parano. (Et accessoirement lui offrant une nouvelle aventure de nature à lui faire oublier

La galerie de portraits se complète au fur et à mesure de personnages hauts en couleurs: des agents immobilier au sex-appeal troublant et à la poésie hasardeuse, des palestiniens qui s'installent dans la maison moyennant travaux (mal) réalisé, un fils de retour d'Israël qui n'est pas celui de Noémie mais celui de la « vraie » madame Shapiro et qui revendique la propriété de la maison, la dite maison devenant une reproduction miniature du conflit israélo-palestinien.

Mais finalement tout sera bien qui finira bien, quoique de façon surprenante.

C'est un livre qui ne manque pas de sel, frais, coloré et remuant, même si parfois on sent le fil brouillonner. C'est très souvent drôle, parfois nettement moins, et le message, une vraie tendresse. Tous humains, avant toute chose, et soumis aux mêmes tourments. Et cette quête d'affection , d'attaches, symbolisée par l'adhésif tout au long des chapitres (qui ont d'ailleurs pour la plupart comme titres des noms d'adhésifs) est vraiment touchante.

Un très agréable moment, donc.
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L'auteur, par sa force littéraire, nous démontre que l'amitié peut réparer les coeurs malmenés par les évènements. Un livre bien agréable à lire.
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Le moins qu'on puisse dire du roman "Des adhésifs dans le monde moderne", c'est qu'il porte un titre intrigant. Dernier opus de Marina Lewycka, paru ce mois-ci aux éditions des 2 terres dans une traduction française signée Sabine Porte, c'est un ouvrage d'une pertinence certaine qui, si l'on veut bien passer par-dessus quelques longueurs, saura littéralement scotcher son lectorat grâce à une démarche où l'originalité se trouve à tous les étages.



Exploiter, comme narratrice, une journaliste spécialisée dans les adhésifs, il fallait en effet y penser. Georgia rédige en freelance des articles sur toutes sortes d'adhésifs, papiers collants et autres céments. Il est d'ailleurs assez paradoxal de découvrir qu'une journaliste, dont on pourrait s'attendre à ce qu'elle dispose d'une certaine culture générale, se trouve aussi dépourvue qu'elle dès qu'il s'agit d'histoire ou de géographie. Est-ce le fruit du système anglais d'éducation des couches populaires, dont elle est issue? Peu crédible, on l'admettra. Heureusement, ce travers est compensé par d'autres éléments.



La colle comme métaphore des relations interpersonnelles

La colle peut évidemment être comprise au sens littéral du terme. Mais le lecteur est rapidement invité à comprendre qu'il y a autre chose, ce que suggère sans équivoque le titre original anglais, "We are all made of glue", plus parlant que sa traduction française de ce point de vue. Les adhésifs, dans ce livre, sont donc une vaste métaphore filée des relations humaines et interpersonnelles - sans compter la question qui tue: "est-ce que ça va coller avec le lecteur?". de ce point de vue, l'auteur place la barre très haut en mettant en scène, face à Georgia, la personnalité de Naomi Shapiro, vieille dame originale et puante aux moeurs de freegan, vivant avec ses sept chats immondes dans une maison déglinguée... un repoussoir? En creusant la personnalité de Naomi et en lui donnant une histoire solide et dramatique, l'auteur sait comment faire en sorte que l'adhésif finisse par fonctionner.



Ainsi naît un regard sur les relations de toutes sortes entre humains, présentés comme autant de collages. Georgia est en instance de séparation au début du roman; on a donc envie de se dire que là, l'adhésif n'était pas optimal. Il y a aussi les attraits malgré soi (avec la figure de Mark Diabello - une sorte de diable, ce que suggère son nom), et des pulsions de rejet - comme si deux matières ne pouvaient strictement pas être collées ensemble. Et naturellement les innombrables liens intergénérationnels: mère-ado, mais aussi quadra-troisième âge, etc. Seuls les jeunes enfants sont un peu tenus à distance.



Les ressorts du loufoque

Il y a une part de loufoque dans le côté audacieux du choix de cette métaphore filée. L'humour est du reste présent à tous les niveaux de ce roman, avec une préférence pour l'humour à répétition. Ainsi se retrouve-t-on à plusieurs reprises face à des noms mal compris (Bad Eel, Nightmare House), révélateurs de sens cachés qui enrichissent la manière orthodoxe de les dire et de les écrire. Il y a aussi le caca de chat récurrent, se trouvant régulièrement dans le hall d'entrée de la demeure de Naomi Shapiro. Dès lors, le lecteur se demande systématiquement si tel ou tel personnage va marcher dedans... et qui est le mystérieux crotteur. D'un goût douteux? Oui, mais le caca, à sa manière, est aussi un adhésif...



Le personnage de Georgia lui-même est source d'esprit, tant il est vrai que sa manière de s'enfiler dans des situations incongrues et ses réactions face à celles-ci rappellent une certaine Bridget Jones, facilement désemparée face aux situations inattendues du quotidien. Georgia est cependant placée face à des situations autrement complexes, par exemple la crise mystique de son fils adolescent, Ben.



L'esprit se développe aussi dans des parallélismes narratifs inattendus. Ainsi, alors que Georgia rêve de coller son mari sur la lunette des toilettes au moyen d'une super-glu au cyanoacrylate, c'est elle qui se retrouve attachée au lit par les simples velcros de rubans destinés à des pratiques sadomasochistes proposées par Mark Diabello (et acceptées de bon coeur, hé hé...).



Canaan House, une modélisation du conflit israélo-palestinien

Et puis, la maison de Naomi Shapiro, avec ses secrets et ses coins sombres, constitue un personnage à soi toute seule. Dès l'arrivée de Mr. Ali et de ses fils, tous artisans et as de la bricole et Palestiniens bon teint, on se demande ce que cela va donner avec Naomi Shapiro, Juive et mère d'un sioniste convaincu prénommé Chaïm (comme Chaïm Weitzmann, l'un des premiers chefs d'Etat d'Israël).



La cohabitation semble envisageable, et l'auteur le suggère dans quelques pages qui, de prime abord, rappellent Anna Gavalda dans leur naïveté (fin de la cinquième partie, un peu "bisounours" dans son genre); mais ici, le propos est plus sérieux, et le personnage de Chaïm le rappelle dès son entrée en scène. La suspicion s'installe, pour ne pas parler du conflit ouvert, amorcé à coups d'argumentsassenés de part et d'autre; et les disputes autour de l'eau et de la répartition des pièces au sein de la maison font assez rapidement penser à certains enjeux qui caractérisent le véritable conflit israélo-palestinien.



Le nom même de la demeure londonienne de Naomi Shapiro, Canaan House, suggère qu'il s'agit d'une terre promise (celle évoquée par la Bible) - et donc fort convoitée. A ce titre, elle constitue une métaphore, un modèle réduit d'un conflit pour lequel il est difficile de trouver un adhésif adapté. On pourrait aller jusqu'à voir là, en filigrane, une observation des forces et limites du système de coexistence des cultures au sein de la population du Royaume-Uni.



Ce roman a donc ses longueurs, on l'admettra; mais il a aussi ses richesses, que constituent des personnages finement ciselés, dotés d'une profondeur suffisante pour que le lecteur s'y attache et s'en souvienne. Chaque lecteur sera par ailleurs sensible à un certain esprit, à quelques outrances savamment calculées pour faire naître des sourires au coin de telle ou telle page. Ce qui n'empêche pas la profondeur, pour rappeler que, comme le dit le titre original de ce roman, nous sommes tous faits de colle.


Lien : http://fattorius.over-blog.c..
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Georgie fait la rencontre qui va changer sa vie en jetant les affaires de son mari qui vient de la quitter dans une grande benne. Mrs Shapiro, une charmante vieille dame, qui passait par là, se propose de récupérer certaines affaires. A partir de là, une belle et étrange amitié va unir ses deux femmes que pourtant tout sépare. L'une est une anglaise typique, longtemps coincée dans un mariage qui a perdu toute sa saveur. Et l'autre est une dame âgée très atypique et pleine de fougue.
A cela va s'ajouter une assistante sociale pas très honnête, des agents immobiliers quelques peu véreux, des artisans incapables et un ado très perturbé. Tous n'ont qu'une idée en tête faire main basse sur la maison de la vieille dame, qui pourrait valoir une petite fortune, en la plaçant dans une maison de retraite. Mais elle ne se laissera pas faire et épauler par son amie Georgine, elle va leur en faire voir de toutes les couleurs.

Ce joyeux mélange donne vie à un roman plein d'humour et de justesse. Parce que ce roman ne parle pas seulement de l'amitié entre deux femmes que tout oppose mais il va beaucoup plus loin en rassemblant sous le même toit des peuples que tout opposent.

Marina Lewycka découpe finement son roman en le parsemant de détails sur la vie des personnages et notamment sur le passé bien mystérieux de Mrs Shapiro. A cela, elle ajouter des passages du roman que Georgie écrit, très fortement inspiré par sa vie, et par des allusions aux propriétés de la colle qui collent justement très bien aux différentes situations présentées.

Tout comme dans ses deux précédents romans, Marina Lewycka donne vie à des personnages hors du commun. Une fois encore, on retrouve une petite mention du charmant grand-père d'Une brève histoire du tracteur en Ukraine.

Une fois encore, je me suis régalée à tel point qu'arrivée au milieu du roman j'ai ralentit le rythme afin de faire durer le plaisir et de rester encore un peu dans cet univers quasi magique.

Même si elle a quitté le thème ukrainien Marina Lewycka maitrise toujours son texte de par en part.

Merci à Babelio pour l'envoi de ce livre.

Lien : http://mespetiteslectures.bl..
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J'ai complété avec ce titre la lecture de tous les romans de Marina Lewycka. Ce fut un réel bonheur car j'ai l'impression d'avoir lu son roman le plus accompli tant dans le déroulement de l'histoire, son enchaînement que dans la diversité des personnages, tous plus attachants les uns que les autres. En prime, de l'humour toujours et un brin de philosophie bienveillante.
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Géorgie, dont le couple vole en éclats, écrit des articles pour la revue "Adhésifs dans le monde moderne", tout en rêvant d'être un écrivain reconnu.
Elle fait la connaissance d'une vieille dame dont la maison tombe en ruine et qui vit en faisant les poubelles et en achetant à bas prix les produits périmés d'une grande chaine de magasins.
Des vies en morceaux, un secret... Des pages d'histoire sur le Conflit israélo-palestinien que j'ai trouvé intéressantes car vu sur un angle inhabituel. Mais ces sujets historiques graves semblent scotchés entre d'autres sujets futiles.
La colle, l'adhésion en trame du roman : c'est une bonne idée ! Mais j'ai eu du mal à adhérer, cela m'a paru un peu laborieux. La fin me semble aussi un peu rapide
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Une vieille femme - une maison délabrée - 7 chats - un secret - des parents séparés - un ado perturbé - des agents immobiliers - des artisans et .... des odeurs à profusion.

J'ai beaucoup aimé cette histoire un peu décalée, un peu humoristique, un peu historique.

Mrs Shapiro la vieille dame à un parler tout à fait charmant, mais j'admire Georgie d'avoir pu la soutenir et s'occuper de sa maison pendant son séjour à l'hôpital, les odeurs que celle-ci renferme ont l'air absolument abominables et même pire que ça.

Les personnages de cette histoire sont variés et pittoresques, le rythme est assez soutenu et je ne me suis pas ennuyée du tout.

Je ne connaissais pas cet auteur et je suis ravie de cette découverte.


Lien : http://pages.de.lecture.de.s..
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