Citations sur Lafcadio Hearn, la passion de l'ailleurs (10)
[Le Japon ] Il est déjà à la mode en Europe parmi les artistes: Gauguin, Van Gogh, Manet, Monet s'emballent pour son esthétique et la vérité que son art sait exprimer avec un minimum de moyens: "L'art japonais est un art aussi grand que l'art grec", proclamaient déjà les frères Goncourt en 1862. (p. 100)
Toute personne qui me fait du tort me fait indirectement du bien, constatera-t-il. Je suis forcé de me détacher des choses de ce monde et de me vouer aux choses de l'imagination et de l'esprit. [Lafcadio Hearn ] (p. 35)
Son extraordinaire capacité d'absorber rapidement et de retenir ce qu'il lit lui servira pour ses propres livres. Il traduit en outre des textes de Mirbeau, Jules Lemaître, Nerval, Zola, Daudet, Huysmans, Victorien Sardou, Maupassant, Anatole France et Loti, dont il est le premier traducteur en anglais. (p. 63)
Il suscita l'admiration de Hugo von Hoffmansthal, qui rédigea sa notice nécrologique et écrivit à propos de ses textes sur le Japon: " Ce n'est pas l'amour de l'esthète ni celui du savant mais l'amour, plus fort, plus rare, plus vaste de celui qui vit la vie intérieure du pays bien-aimé " (...)
Souvenons-nous qu'André Gide nomma son héros des Caves du Vatican Lafcadio. (p. 11)
Pour moi, les mots ont des couleurs, des formes, du caractère. Ils ont des visages, des parties, des manières, des gesticulations ; ils ont des états d'âme, des humeurs, des excentricités, des couleurs, des sonorités, des personnalités.
L'écriture véritable est le seul but vers lequel il tend, avec intransigeance et acharnement. Il utilise ses maigres revenus à acquérir dictionnaires et livres rares, qu'il lit une fois son travail de reporter terminé (...) (p. 45)
Pour moi, dit-il, les mots ont des couleurs, des formes, du caractère. Ils ont des visages, des parties, des manières, des gesticulations; ils ont des états d'âme, des humeurs, des excentricités, des couleurs, des sonorités, des personnalités. [Lafcadio Hearn ] (p. 70)
Le Japon sera son Ithaque : il y restera jusqu'à la fin de ses jours. C'est là qu'il trouvera sa terre d'élection et sa principale source d'inspiration. A bien des égards, il anticipera certains développements de l'histoire de ce pays, dont il sera le plus fin analyste de son temps. (p. 99)
Avec ses reportages sur les déshérités, les réprouvés, les parias, les Noirs de Cincinnati, auxquels vont ses sympathies et dont, fasciné, il est l'un des premiers à décrire les danses et recueillir les chants, Hearn oblige la bourgeoisie blanche de la ville à prendre conscience d'un monde qu'elle ignore ou refuse de voir et la met face à ses démons. Et il confère à ses récits une force émotionnelle inouïe. (p. 44)
Il [Lafcadio Hearn ] y cite en exergue cette phrase de Delacroix : "Jeune artiste, tu attends un sujet ? Tout est sujet; le sujet c'est toi-même: ce sont tes impressions, tes émotions, devant la nature. C'est toi qu'il faut regarder et non autour de toi. " (p. 77)