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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ce petit livre est édifiant. Il évoque l'histoire vraie des naufragés du Batavia, échoués en 1629 au large de l'Australie.

Dans leur malheur les passagers ont eu de la chance. Ils ont presque tous survécus au naufrage en se réfugiant sur un petit archipel proche du lieu de la catastrophe. Disposant d'eau potable ils pouvaient survivre plusieurs mois si nécessaire. Une partie des matelots va embarquer dans des chaloupes pour aller chercher du secours et faire plusieurs centaines de kilomètres à la rame.
Pendant ce temps le reste des passagers doit prendre son mal en patience. Une micro société va s'organiser et se structurer autour d'un chef et de ses lieutenants. Malheureusement l'homme va se révéler être un psychopathe paranoïaque et va méthodiquement assassiner, avec l'aide de ses assistants, presque tous les survivants du naufrage. Quand les secours arriveront ils ne pourront que constater avec effroi ce terrible massacre.

Simon Leys voit dans ce drame une préfiguration des grands génocides du XX ème siècle. Si des hommes de bien ne s'élèvent pas contre la tyrannie, la catastrophe est inévitable. Ce livre fait en tout cas froid dans le dos.
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« Tout ce qu'il faut pour que le mal triomphe, c'est que les braves gens ne fassent rien. »

En 1629, le Batavia, Indiaman affrété par la compagnie néerlandaise des Indes orientales, fait naufrage à proximité de la côte australienne. Les rescapés trouvent refuge sur des ilots. Ce naufrage qui est déjà une catastrophe en soi, devient très vite un enfer. Un enfer animé par un triste personnage, Cornelisz. Il n'est pourtant qu'un lâche, il ne tient ni du conquérant ni de l'aventurier, pourtant, il va semer la Terreur sur son petit royaume.

L'ilot où se sont mis à l'écart certains rescapés qui obéissent à l'autorité naturelle et juste du courageux militaire Hayes, leur aurait permis de vivre tranquillement, on peut même dire de trouver le bonheur, en attendant les secours. La solidarité, l'amitié, l'ingéniosité auraient pu naître à travers cette épreuve.

Pourquoi des hommes ont-ils laissé leur sauvagerie prendre le dessus, sous l'emprise de Cornelisz ?
Pourquoi un seul homme, à la doctrine diabolique, un psychopathe libéré des lois de la société a-t-il pu régner en maître ainsi ?

Hélas il n'y a pas de pourquoi à la bestialité de l'homme. On ne peut pas expliquer sa perte d'humanité, son aveuglement.
Ce qui s'est passé sur ses ilots en 1629, ressemble, à une plus petite échelle, à la barbarie orchestrée par Hitler à une autre époque.
Les siècles se suivent, les scénarios se répètent … Les braves gens laissent faire.

Une courte histoire qui invite à lire l’œuvre de Mike Dash, le livre que Simon Leys aurait voulu écrire, si Mike Dash ne l'avait pas devancé.

La seconde histoire, Prosper, nous apaise après la lecture de ce terrifiant naufrage.
Prosper est l'un des derniers voiliers, à la haute voilure rouge, qui fait fièrement face aux nouvelles pinasses. Le capitaine n'arrive pas à décrocher. Il navigue à l'estime. Il ressemble à son voilier. Son équipage est composé de vieux marins, qui, une fois la "marée" faite, font le tour de tous les bars du port d'Etel. Ils sont un peu rustres mais ils sont braves. Une belle histoire d'un thonier breton et d'hommes solides comme des rocs, formant une famille, partageant des secrets, des bonheurs et des épreuves. Une balade sur Prosper, ce voilier que seuls les vents et les vagues gouvernent. Un peu les hommes aussi … Il a fière allure ce Prosper.
Une histoire qui nous montre les hommes autrement. Des hommes qui respectent les règles, même si elles sont coriaces.

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J'aime la littérature marine, celle qui me fait naviguer sur les flots, celle qui me fait sentir les embruns, celle qui me fait veiller sous les étoiles, celle qui me fait vomir toute la bile par temps de forte houle. Je crois que je rêverais d'être un marin, petit mousse avec son pompon rouge ou capitaine barbu, bourru et bourré. Une vie à bord d'un bateau, cela a quelque chose de fantastique, une grande aventure qui entre deux escales fouette et chevauche les flots.

Bien avant le Titanic, un naufrage marqua aussi fortement l'imaginaire du public. Nous sommes en 1629.

Le Batavia, navire marchand hollandais, fait la route vers Java, mais sombra au large des côtes australiennes. L'histoire aurait pu s'arrêter là : un banal naufrage comme il y en eu tant à l'époque. Des noyés certes, mais aussi des survivants, qui auraient peut-être mieux fait de se laisser aller à la noyade, car leur destin fut encore bien plus cruel qu'une agonie sous-marine de quelques minutes.

Simon Leys retraça l'histoire de ce naufrage et surtout de l'après… L'île sur laquelle se réfugient les naufragés a tout pour être paradisiaque. Aux alentours, on y trouve de l'eau potable, des fruits sauvages, des kangourous, des poissons et de succulentes langoustes. Et pour organiser cette nouvelle vie, un chef parmi les naufragés se désigne tout naturellement… Ce chef sera autoritaire, sanguinaire, totalement dépourvu de bon sens et sombrera dans la folie dictatoriale. Mais je ne vous en raconte pas plus… « Les Naufragés du Batavia », montre l'Homme, tel qu'il est lorsqu'il s'éprend du pouvoir, comment une idéologie peut transformer le Paradis Terrestre en enfer damné loin de toute rationalité.
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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Le Batavia, navire fleuron de la Compagnie hollandaise des Indes orientales, reliait les Pays-Bas à Java. Il transportait plus de 330 personnes de toutes conditions ainsi qu'une importe cargaison. Lors de son voyage inaugural, il s'échoue sur un récif de quelques îles au large de l'Australie : les Iles Houtman Abrolhos.
Le naufrage fait quelques dizaines de victimes, les rescapés se dirigent vers les îlots. C'est là que l'affaire se corse.
Ils vont être victimes d'un homme autoritaire, Jeronimus CORNELISZ, subrécargue-assistant du navire, qui avait déjà fomenté une mutinerie avortée en cours de route. Il fait exécuter -jamais lui-même- bon nombre de rescapés , en exile d'autres sur des îlots désertiques sans vivres. Heureusement il y a aura une justice que vous découvrirez en lisant le livre.
L'histoire du Batavia est vraie. Son épave a été découverte par des plongeurs en 1963. Il était encore assez bien conservé. Les importants vestiges du navire sont exposés au musée de la Marine de Fremantle en Australie occidentale prés de Perth. L'auteur, Simon LEYS, a séjourné dans cet archipel qui accueille des pêcheurs pendant 3 ou 4 mois, le temps autorisée pour la pêche des langoustes.
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Le sinologue belge Simon Leys, intéressé par l'histoire maritime de l'Australie (où il réside) retrace ici une aventure incroyable, une « fortune de mer » ayant eu lieu en 1629, le naufrage d'un navire hollandais, le Batavia, sur des ilôts désertiques non loin du continent australien, avec le récit mouvementé de la survie des 300 rescapés, devenus la proie d'un meneur psychopathe qui programme méthodiquement leur assassinat. Un deuxième texte évoque la participation de l'auteur à une campagne de pêche au thon, sur un des derniers thoniers bretons à voile, dans les années 50.
De beaux textes, bien écrits, qui intéresseront les lecteurs curieux d'aventures de mer ou d'aventures tout court.
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Je viens de terminer un petit livre de Simon Leys, "les naufragés du Batavia" où l'auteur raconte le calvaire des trois cents survivants d'un fleuron de la fameuse compagnie maritime hollandaise VOC, le Batavia, après son échouage, au début du XVIIe siècle, sur des hauts-fonds près d'un archipel d'îlots au large de l'Australie.
Car il s'agit ici d'une histoire qui tombe véritablement de Charrybe en Scylla ; ayant réchappé du naufrage, l'équipage et ses passagers subissent alors la folie meurtrière d'un des leurs, sorte de gourou démoniaque qui, pour asseoir son autorité sur le groupe d'hommes, de femmes et d'enfants, ne va pas hésiter à en faire assassiner des dizaines. En effet, cet individu, comme possédé par sa propre hubris, percoit certains des rescapés comme des brebis galeuses susceptibles de freiner son ambition folle d'asseoir un pouvoir sans limite sur une poignée de survivants.
L'infâme personnage finira heureusement sur l'échafaud mais il aura, l'espace de quelques mois, fait régner la terreur sur des naufragés perdus au milieu de nul part.
Ce court texte est suivi d'un autre, "Prosper", du nom d'un des derniers thoniers à la voile sur la côte atlantique. Il s'agit d'un témoignage de l'auteur, embarqué quelques semaines, le temps d'une "marée" et qui nous livre avec forces détails la rude vie quotidienne des marins bretons. L'écriture est très belle et le langage maritime particulièrement précis.
En définitive, ce livre de Simon Leys, par ailleurs sinologue reconnu, est entièrement consacré à la mer et au rapport que les hommes entretiennent avec elle.
Étant amateur d'histoires maritimes, j'ai passé un agréable petit moment à lire cet opuscule en forme de diptyque et je le recommande pour ceux que ça pourraient intéresser.
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Simon Leys relate l'invraisemblable histoire du Batavia, navire à voile néerlandais naufragé en 1629 sur une île déserte alors qu'il tentait de gagner l'Australie. Les survivants seront réduits en esclavages par quelques un des passagers qui créeront une mini société fondée sur l'obéissance absolue a quelques chefs autoproclamés. Ils feront régner la terreur et imposeront un enfer à leurs compagnons. Tout dans cette histoire évoque les films d'aventure, jusqu'à son dénouement inattendu. Leys s'interroge sur les motivations psychologiques tant des tortionnaires que des victimes. Un texte très humain au service d'un récit dramatique.
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