AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782848764481
188 pages
Philippe Rey (21/05/2015)
3.8/5   10 notes
Résumé :
Dans l'amitié et la connivence, Simon Leys et Pierre Boncenne ont, pendant plus de trente ans, correspondu et souvent pu se rencontrer. Ils parlaient à bâtons rompus sur toutes sortes de sujets : les lectures et les projets en cours, la vie littéraire et les expositions de peinture, la mer, les voyages, la Chine, l'Amérique, les puissants qui nous gouvernent et les esprits doctes, etc., partageant des citations marquantes et anecdotes amusantes.
En hommage a... >Voir plus
Que lire après Quand vous viendrez me voir aux Antipodes : Lettres à Pierre BoncenneVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Scène récurrente avec Simon Leys : je réouvre un de ses livres entre deux portes pour y chiper quelques lignes et me délasser d'autres lectures plus laborieuses : plaisir immédiat, mon esprit reprend son souffle, et paf c'est reparti pour des heures de (re/rere/rerere) lectures, emporté par la profondeur de ses réflexions et de ses goûts (toujours impeccables!)

Celui-ci est un recueil un peu étrange, extraits disparates de la correspondance de l'auteur avec son ami Pierre Boncenne, qui présente le livre mais s'est quasiment coupé au montage.

Ce livre fourmille donc de considérations passionnantes sur toutes sortes de sujets, le plus souvent littéraires : les anecdotes savoureuses y côtoient des questionnements plus officiellement cruciaux avec la même vivacité de regard et d'expression (pour être honnête, le livre comporte aussi quelques rares anecdotes vraiment anecdotiques sur l'actualité ou les platitudes du quotidien, ça n'est pas bien grave, mais j'enlève quand même une demie étoile pour le travail éditorial)


Les passions littéraires (et humaines) de Simon Leys sont communicatives. En voici quelques-unes qui rentrent immédiatement dans ma pile :


Balzac - le Colonel Chabert et le Curé de Tours

Borges : "à mon sens le si rare et merveilleux génie de Borges est un GÉNIE DE LECTEUR - et mon délice est encore redoublé par le choix de ses lectures: Unamuno, R. L. Stevenson, Chesterton, etc. Ses notules brèves sur les livres (et sur les films) sont d'une originalité saisissante, car naturelle. Paulhan (dans ses petites notes de lecture de la NRF, les "Chroniques de Jean Guérin") m'apporte ce même type d'éclairs - illuminants, électrifiants.

Burnier/Rambaud - "Le voyage en Avanie populaire". "Pour se remonter le moral (...) dans La Farce des choses de S. de Beauvoir (et aussi le Roland Barthes sans peine) - j'égare bien des livres, hélas - mais je m'accroche à ces deux trésors qui occupent une place d'honneur sur les rayons (...) je ne connais rien de plus drôle"

Chardonne : "Vis-à-vis de Chardonne mes sentiments sont partagés : ses vues politiques me sont antipathiques, il a des opinions médiocres, parfois odieuses. Mais son jugement littéraire est superbe de justesse et de justice. C'est un incomparable critique - capable d'ADMIRATION, même pour des tempéraments qui lui sont étrangers. Et sa langue est une merveille : après les années d'Extrême-Orient et d'Australie, ouvrant un jour, tout à fait par hasard, un de ses livres, j'ai vraiment fait la découverte bouleversante de la beauté de la prose française: clarté, concision, naturel"

Chesterton (référence récurrente de Simon Leys) (“En bref, il n'est aujourd'hui aucune oeuvre qui me semble approcher la vérité de plus près que celle de Chesterton." Il n'y a pas beaucoup d'hommes de lettres qui percevaient ça en 1928. Il n'y en a pas beaucoup qui perçoivent ça aujourd'hui. (...) C'est un livre inépuisable. Il est opaque, mais d'une opacité naturelle comme celle d'une nuit profonde - nullement arbitraire. Et il est aussi drôle qu'effrayant.")


Cioran - Cahiers ("J'avais tout d'abord hésité à me les procurer, pensant que j'avais déjà l'essentiel de son oeuvre, et que ce gros volume n'était peut-être qu'un recueil des copeaux tombés de son établi. Mais, tout au contraire: ce livre me touche encore plus que tous ses autres ouvrages. (Quoi de plus tonique que le désespoir de Cioran? Ainsi : "Nous sommes tous des farceurs : nous survivons à nos problèmes.")

Coetzee - Disgrâce ("Disgrâce est un pur chef-d'oeuvre. Je me souviens très bien du jour où j'ai commencé à le lire, dans un café, alors que je venais juste de l'acheter pour passer le temps. Tout à coup, j'étais dans le livre. Quand la fiction est bonne, il n'y a rien de comparable à cela : vous êtes transporté dans le livre et le monde autour de vous n'existe plus. Disgrâce m'a donné cette sensation d'un bout à l'autre. Pas une fausse note, sur un sujet particulièrement dur. Il n'y a aucun héros positif, tout le monde est contaminé. On découvre un écrivain confronté au mal et à cette terrible réalité : tout le monde commet des abominations. Il est très rare de rencontrer une telle justesse et profondeur dans une prose sans effet littéraire, en somme avec une littérature invisible. Dans Anna Karénine ou Guerre et paix on ne peut pas dire que Tolstoï écrit bien : on est tout simplement emporté par le fleuve. Dans un genre différent : Coetzee n'est pas un styliste, mais il dit exactement ce qu'il a à dire avec une féroce limpidité.")

Conrad (référence récurrente de Simon Leys)

Dumas - Mes Mémoires / Une Odyssée en 1869 ("la verve et l'optimisme solaire de Dumas. Générosité de génie !")

Gracq - Entretiens / Carnets du Grand Chemin

Loti ("J'ai lu et relu beaucoup de Loti ces temps derniers; le bougre n'est pas sympathique, mais il est fascinant - quel écrivain! Je comprends pourquoi Proust l'admirait tant : il y a des analyses de sensations et de souvenirs (dans le roman d'un enfant, tout particulièrement) qui préfigurent la Recherche du temps perdu.")

Malcolm (Norman) - Ludwig Wittgenstein - A Memoir (with a biographical sketch by G.H. von Wright)

Michaux (référence récurrente de Simon Leys)

Munro (Alice) - longues nouvelles (short stories) dans Dear Life (“ le livre est impressionnant : il traite de la complexité trompeuse et du mystère de gens ordinaires dans leur vie ordinaire. D'une certaine manière, c'est un peu l'équivalent, dans le décor d'une petite ville canadienne, de la vie quotidienne en Russie décrite par Tchekhov. (...) leur force d'attraction a quelque chose d'étrange et inquiétant : c'est, à la fois, magnifique ET déprimant (ce qui est selon moi, une contradiction esthétique)”)

Paulhan (“J'ai relu - avec un enthousiasme toujours renouvelé - la correspondance de Paulhan. Ses opinions et jugements sont soutenus par une esthétique profondément cohérente, humaine et juste. Quel esprit admirable. Dans une lettre à Étiemble (qu'il critique gentiment) il définit exactement ce que j'essayais de vous dire y a quelque temps au sujet de J.-F. Revel : "Il me semble que ton grand défaut - qui est celui de toute "philosophie des lumières est, en refusant à la pensée toute zone obscure, de rejeter à toutes les superstitions (en fait à la religion chrétienne) tous les esprits - ce sont souvent les meilleurs -
sensibles à l'existence de cette zone. Zone qui, de vrai, est évidente.”)

Rebatet - (“Avez-vous lu Les Deux Étendards de Rebatet? Étonnant chef-d'oeuvre - dû à un homme très vil... Ce roman EXTRAORDINAIRE était en fait largement autobiographique”)

Revel (“Revel est un homme rare : une intelligence puissante et à laquelle se joint un salubre sens du comique. (On peut dire une chose profonde et vraie de façon drôle : il possède à un haut degré cette notion anglo-saxonne qu'on rencontre trop rarement, il me semble, chez les intellectuels français.). (...) J'ai l'impression de poursuivre en permanence une sorte de discussion imaginaire avec Revel - et c'est en cela que son intelligence est tellement stimulante : il vous oblige à réexaminer des tas de questions essentielles, et même quand on n'est pas d'accord avec son idée, c'est son idée qui sert de tremplin à notre réflexion.”)

Rinaldi (“Je partage votre admiration pour Service de presse de Rinaldi. Ses traits barbelés sont fameux, mais il y a bien plus: son jugement me paraît exceptionnellement sûr et Revel avait raison de souligner (dans son introduction) la force et l'importance de ses critiques positives. C'est grâce à une de ses anciennes chroniques que je me suis mis à lire Flannery O'Connor (d'abord sa correspondance, excellemment traduite et présentée par Gabrielle Rolin, L'Habitude d'être, Gallimard - et puis j'ai poursuivi ces lectures dans l'ori- ginal). (...) Ces rarissimes divergences d'opinion (elles ne surviennent guère que dans le domaine anglo-américain; sur le terrain français, son goût et son discernement sont impeccables) n'enlèvent d'ailleurs rien au bonheur de le lire et le relire. La façon dont il fustige B. H. Lévy au sujet de Cioran est superbe!”)

Santayana : "Tout ce qui vit est tragique dans son destin, comique dans son existence, et lyrique dans son essence idéale (...) Cette triple dimension (tragique-comique- poétique) me semble une prodigieuse pierre de touche critique. Un artiste n'est vraiment universel et complet que s'il dispose à la fois de ces trois registres (Zhuang Zi, Shakespeare, Bruegel, Tchekhov, Cervantès, Goya, Mozart...). Et, vu sous cette lumière, Proust n'est-il pas le plus grand romancier européen? (Tolstoï est dépourvu du sens comique.)

Segalen (référence récurrente de Simon Leys)

Serge (Victor) - Mémoires d'un révolutionnaire ("un des plus grands livres du XXe siècle !)

Seth (Vikram) - An Equal Music ("un roman d'une beauté INDICIBLE")

Stendhal - "Le choix de lettres De Stendhal, sélectionnées et présentées par Boudot-Lamotte, est un TRÉSOR"

Tcheckov - Les Groseillers (très courte nouvelle)

Unamuno - San Manuel Bueno, Mártir

Van Gulik- Série “le Juge Ti” et La vie sexuelle dans la Chine ancienne

Vargas Llosa - reportages en Irak

Veyne - le Quotidien et l'Intéressant ("d'une intelligence lumineuse (...) Tout à fait incidemment, j'ai été amené à ouvrir à nouveau ce livre (pour vérifier un détail) - et j'ai été entraîné à le relire d'un bout à l'autre"
(Et quel plaisir de découvrir qu'une belle âme que l'on adore (Simon Leys) adore elle-même une autre belle âme que l'on adore (Paul Veyne)

Vialatte - chroniques (“l'art exquis qu'il mettait à Des papiers destinés à des publications parfaitement obscures ou marginales")

Vienet (René)

Waugh (Evelyn) : "Scoop (traduit sous le titre de Sensation - je crois) : l'incomparable classique sur le journalisme (tous les bons journalistes anglo-saxons le connaissent par coeur - certaines de ses phrases sont d'ailleurs passées en proverbe ["Up to a point, Lors Copper!"]) - Un de mes favoris (à côté du Cher disparu - superbe) est A Handful of Dust: pur chef-d'oeuvre!

Weil ("Simone Weil opposait l'attention qui est humble et réceptive à la volonté qui est trop "activiste". L'attention, cela peut être, tout simplement, celle de l'écolier devant un problème de géométrie : s'il est capable de concentration complète sur la question à traiter en oubliant son moi, il s'améliorera. Pour Simone Weil, l'attention est aussi une forme de prière et elle joue un rôle essentiel dans la contemplation d'un paysage ou d'une oeuvre d'art"
Commenter  J’apprécie          43
J'ai fait connaissance avec Simon Leys en 1971, passionnée par la Chine je voulais en savoir plus et j'avais lu Les habits neufs du Président Mao.
Je me souviens dans les années 80 de son passage à Apostrophe et de son empoignade légendaire avec Maria Antonietta Macciocchi qui défendait le maoïsme bec et ongles.
j'ai continué au fil des années à lire Simon Leys.

Il vit en Australie d'où le titre de ces lettres envoyées à Pierre Boncenne qui travailla avec Bernard Pivot à Lire, Apostrophe et Bouillon de culture. Elles sont la preuve d'une longue amitié et prennent parfois la forme d'un dialogue sur la vie intellectuelle, politique, artistique, dialogue qui mêle aussi bien les compte rendus de lecture, les anecdotes rigolardes, les coups de gueule, les hommages à des amis disparus, les inquiétudes pour la vieillesse qui arrive.
Ce que j'ai aimé c'est le côté fourre-tout, j'aime sauter ainsi du coq à l'âne, de Cioran à la peinture de Vuillard, des traductions de Zhuang Zi « l'un des livres les plus sublimes qu'ait produit le genre humain » à Confucius ou à la pêche en mer.
Simon Leys à l'admiration fébrile et la détestation explosive. C'est un curieux compulsif, érudit sinologue, lecteur passionné et critique parfois acerbe.
On retrouve dans ces lettres sa colère devant des intellectuels français qui encensèrent le régime chinois, de BHL « pour la douce rigolade que suscite infailliblement l'exhibition de son ego », à Giscard qui avait qualifié Mao de phare de la pensée mondiale ! Ne vous étonnez donc pas que Simon Leys soit un admirateur d'Orwell à qui il a consacré un livre.
Question littérature c'est un feu d'artifice, je suis ressortie de là avec une grande liste de livres à lire et une pluie de citations.
Il aime Balzac malgré ses imperfections « je lis ou relis Balzac. le Colonel Chabert et le Curé de campagne, lus il y a quarante ans, demeurent mes favoris », il lit Cioran dont il a « découvert avec délice et passion les Cahiers ». Et mille autre réflexions sur Proust, Conrad, Cervantès ou Stendhal.
Ce livre est un joli hommage à un ami disparu en 2014 rendu par le destinataire des lettres.

Un livre qui a été en lice pour le Goncourt de la biographie et qui a pris la deuxième place.


Lien : http://asautsetagambades.hau..
Commenter  J’apprécie          90
lettres magnifiques d un de nos grands auteurs du XX ième siècle.
ouvrage érudit d un écrivain cultivé, sincère .Un grand humaniste.
ce livre se dévore comme un roman
Commenter  J’apprécie          30

Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Nous sommes tellement vulnérables dans toutes les choses que nous aimons !

Je me suis si longtemps appuyé sur les livres ; j'ai bien peur maintenant de finir par dépendre d'eux.
Commenter  J’apprécie          371
SARTRE
p.159

Il y a chez certains intellectuels une incapacité totale à se débrouiller avec la réalité pratique et en même temps une fascination à l'idée de se prononcer en politique; cette incapacité à débrouiller dans la réalité, loin de les inciter à un peu de prudence, se semble, au contraire, les conduire à s'embarquer dans des extrapolations politiques ahurissantes. En lisant Sartre, par exemple, on a parfois l'impression qu'il ne voyait pas du tout le côté concret de la vie : il avait une vision complètement abstraite de ce qu'était la réalité du communisme dans des pays comme l'URSS, la Chine ou Cuba; ce qu'il observait sur place n'était que la confirmation d'une vision préalable. En ce sens, on peut dire qu'il était vraiment inutile que quelqu'un comme Sartre se rende dans des pays communistes: il y allait juste pour conforter son opinion (ce que je vous dis concerne, bien entendu, les écrits politiques de Sartre qui sont affligeants en comparaison d'un Orwell; mais, dans un roman comme La Nausée, il était génialement concret).

Pour ce qui est de Sartre, n'est-il pas, lui, victime d'un autre malentendu? Son génie (assaisonné d'une touche de folie - certaine - qui en confirme d'ailleurs l'authenticité) est éclatant - mais c'est un vieil adolescent irresponsable et hurluberlu (il y a un côté enfantin chez tous les grands créateurs : sinon comment pourraient-ils passer leur temps à inventer des histoires, à jouer de la flûte, à bricoler des statues, à se dégriser et jouer sur les planches, etc. Les vrais adultes, les gens SÉRIEUX, eux, n'ont pas de loisir pour tout ça, ils sont trop occupés par leur emploi de comptable, de dentiste ou de notaire). Mais l'erreur était évidemment de le prendre pour un Sage et un Guide: le résultat fut désastreux et monstrueux, mais ce n'est pas de sa faute - c'est la faute de ceux qui le prenaient pour ce qu'il n'était pas (et que lui-même ne cherchait nullement à paraître. Voyez le témoignage de ses proches: Jean Cau, Olivier Todd). On continuera à lire Sartre comme on continue à lire Céline - mais ce n'est pas pour y prendre des leçons de sagesse et de morale politiques.
Commenter  J’apprécie          20
J’ai découvert avec délice et passion les Cahiers de Cioran. J’avais tout d’abord hésité à me les procurer, pensant que j’avais déjà l’essentiel de son œuvre, et que ce gros volume n’était peut-être qu’un recueil des copeaux tombés de son établi. Mais, tout au contraire : ce livre me touche encore plus que tous ses autres ouvrages. (Quoi de plus tonique que le désespoir de Cioran ? Ainsi : « Nous sommes tous des farceurs : nous survivons à nos problèmes. »)
Commenter  J’apprécie          110
NAPOLÉON
p.127

Ses proclamations à la Grande Armée et ses lettres portent la marque d'une griffe fulgurante- mais avec deux ou trois échantillons on a vite fini d'en faire le tour : il n'y a rien là-dedans qui aille bien profond. Napoléon était génial, certes... mais c'était un hyperactif, perpétuellement en mouvement; et ce mouvement demeure tou- jours confiné à la surface des choses. À Sainte-Hélène il a entiè- rement manqué cette chance d'enfin pouvoir s'asseoir et regarder l'océan et les nuages. Mais il n'était pas préparé à ça, le mauvais pli était pris depuis trop longtemps; incapable de contemplation, il est bêtement mort d'ennui et de frustration. Cette radicale absence d'intériorité fait de lui, finalement, un personnage assez aride et vulgaire.
Commenter  J’apprécie          50
AUTORITÉS INTELLECTUELLES
pp 17-18

La façon dont les Autorités Intellectuelles disent littéralement N'IMPORTE QUOI et survivent à toutes leurs bourdes, avec leur prestige intact - sinon accru! -, est suffocante. Le plus paradoxal et drôle dans tout cela, c'est que les grands pourfendeurs des médias doivent leur propre existence aux médias: sans ceux-ci, ils ne seraient rien. Ça me rappelle d'ailleurs une figure légendaire des études chinoises; un Professeur qui s'était composé une tête de rapin romantique, tignasse au vent et rouflaquettes hérissées, et qui, dans tous les congrès orientalistes, s'emparait chaque fois de la tribune, pour dénoncer en termes incendiaires l'imposture de ce congrès - mais il n'aurait jamais rêvé d'en manquer un seul. C'était du reste sa seule activité sinologique - car, en fait, il ne savait pas un mot de chinois. [Bien sûr tous ces congrès sont complètement bidons (Gombrowicz, que vous citez, avait tout à fait raison) et c'est d'ailleurs pourquoi les honnêtes gens n'y mettent pas le pied
Commenter  J’apprécie          00

Videos de Simon Leys (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Simon Leys
Retrouvez les derniers épisodes de la cinquième saison de la P'tite Librairie sur la plateforme france.tv : https://www.france.tv/france-5/la-p-tite-librairie/
N'oubliez pas de vous abonner et d'activer les notifications pour ne rater aucune des vidéos de la P'tite Librairie.
Si vous aimez les citations, voici un livre qui va vous ravir ! Et peut-être la plus jubilatoire de toutes les compilations de citations et elle est l'oeuvre d'un personnage totalement libre et rebelle !
« Les idées des autres », de Simon Leys, à lire aux Editions Plon.
autres livres classés : correspondanceVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (21) Voir plus



Quiz Voir plus

L'Année du Dragon

Ce samedi 10 février 2024, l'année du lapin d'eau laisse sa place à celle du dragon de bois dans le calendrier:

grégorien
chinois
hébraïque

8 questions
128 lecteurs ont répondu
Thèmes : dragon , Astrologie chinoise , signes , signes du zodiaques , chine , culture générale , littérature , cinemaCréer un quiz sur ce livre

{* *}