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EAN : 9782330119690
208 pages
Actes Sud (07/11/2018)
3.54/5   27 notes
Résumé :
Mijie, soutenue par sa belle-mère, tient d'une main de fer une minuscule boutique de cirage où défile tout le quartier. L'arrivée inattendue parmi les employées de la jeune Fengchun vient troubler sa routine et son aplomb. Une complicité empreinte de respect et d'affection se noue entre ces trois femmes ayant su rebondir et composer avec les règles d'une société qui ne leur accorde qu'une infime marge de liberté.
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Un trésor absolu...que ce court roman : l'Amitié entre deux femmes;
Amitié qui va leur donner à l'une comme à l'autre une belle lumière dans leur existence réciproque !...

Tout premier texte que lis de cette auteure chinoise, et je suis enchantée !

"Quand la parole des femmes se libère, c'est comme des pigeons dont on aurait ouvert la cage en grand et qui s'envoleraient en nuées très haut dans le ciel, puis qui feraient soudainement demi-tour avant de tournoyer autour d'un point fixe : elles reviennent toujours au même sujet, la vie." (p. 149)

Une découverte faite par le plus grand des hasards...en feuilletant le dernier livret de la médiathèque, répertoriant leurs dernières acquisitions...
Ainsi, j'ai lu avec curiosité la présentation du dernier texte traduit de cette auteure chinoise, Chi Li, que je découvrais jusqu'au nom, alors qu'en regardant de plus près, je constate que les éditions Actes Sud publie cette dame depuis plus de 20 ans [depuis 1998 ] !!!

Une histoire insolite mettant en scène une jeune femme élégante, de bonne famille, qui, délaissée par son époux décide de se venger...
et de lui faire honte, afin de le faire réagir !!

Dans ce but, elle se fait engager comme "cireuse de chaussures" chez Mijie, une maîtresse femme, qui devenue veuve, a ouvert une échoppe de cirage, avec sa belle-mère... !

Un récit qui met en avant le courage des femmes... dans un monde très masculin, avec les inégalités sociales, incontournables ...et les
incompréhensions universelles entre les deux sexes !

Mais rien ne se passe comme elle l'avait
imaginé !... Heureusement, les deux femmes s'attachent l'une à l'autre. C'est aussi l'occasion pour Chi Li de parler de la ville de Wuhan, de ses transformations, mais aussi de la vie quotidienne des femmes en Chine; vie qui est loin d'être "un long fleuve tranquille"...lorsqu'elles sont veuves, seules ou simplement "mal mariées" !!!

Avec ce métier peu valorisant de "cireuse de chaussures", l'une de nos héroïnes, Fengchun se retrouve dans un poste d'observation des plus révélateurs quant aux classes sociales et aux comportements abrupts des clients ! Observations universelles sur la sottise humaine et les préjugés de classe et de corps de métier !!.

"Tous ces clients qui ne savaient pas ce qu'était le respect et qui se contentaient de lever bien haut leurs chaussures, le regard tourné vers le ciel, avant de vous balancer l'argent, ne méritaient pas qu'on les traite comme des êtres humains. Fengchun faisait son travail avec soin, sans jamais lever les paupières, et tandis qu'elle cirait les chaussures, il émanait d'elle une beauté froide. Dans tout métier on peut atteindre la perfection. Finalement en ce monde, il n'y a pas de choses viles, il n'y a que des gens vils. (p. 24)"

"Par bonheur, à force de travailler d'arrache-pied, Fengchun avait commencé à prendre goût à ce qu'elle faisait. Oui décidément il n'y a pas de sot métier, il n'y a que de sottes gens." (p. 39)

Un roman chaleureux...révélant une narration astucieuse: le premier personnage, l'air de rien est la Ville, Wuhan, dont les mutations nous sont décrites entre les anciens quartiers délaissés, où les trois générations de femmes que nous découvrons, vivent et travaillent dur...et l'urbanisation à outrance...
Unies dans un des vieux quartier de cette ville qui se modernise de façon galopante...nos trois figures féminines sont nourries, "partie prenante" avec cet autre personnage à part entière : la Ville de Wuhan, elle-même... ! Sans oublier un très bel hommage à l'Amitié féminine, permettant d'affronter l'existence avec un supplément de joie de vivre !!...


Une curiosité accrue envers cette écrivaine chinoise...après ce très bon moment de lecture, je vais débuter le deuxième exemplaire emprunté à ma médiathèque: " Un homme bien sous tous rapports" [Actes Sud, 2006]
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Voici un petit livre qui ne mérite pas d'être si peu connu.
C'est l'histoire d'amitié entre Mijie, qui tient une boutique de cirage de chaussures et Fengchem, jeune femme qui va devenir son employée pour échapper à son mari qui la délaisse. La relation entre ces deux femmes est loin d'être simple et tranquille, elle sera même par moment, tumultueuse. A travers cette amitié Chi Li, nous parle de la vie des femmes en Chine. Il y a un va et vient entre l'intimité qui se joue entre ces deux femmes et l'évolution de la société, qui est cernée de valeurs morales très présentes et quelques peu aliénantes. Alors oui, j'ai aimé m'immerger dans la vie de ces deux femmes et dans la grande ville de Wanchu.
Je trouve qu'il n'est pas facile de parler de ce livre qui peut paraître "simpliste" mais qui est pourtant, selon moi, une fresque intéressante et intimiste de la vie chinoise qui va bien au-delà de l'histoire d'amitié.
Un petit plus pour la couverture que je trouve très belle est à noter. C'est toujours agréable d'avoir entre les mains un bel objet.
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Après une carrière militaire, puis le décès de son mari, Mijie a ouvert une échoppe de cirage de chaussures dans sa ville de Wuhan. Fengchun, une jeune et belle voisine, vient lui offrir ses services. Elle cherche en fait à provoquer son mari qui la délaisse. Les deux femmes semblent plutôt s'apprécier, jusqu'à ce qu'un nouveau client, Luo Lingji, franchisse la porte de la boutique. Fengchun semble tomber sous son charme...

Chi Li nous livre un court roman sur la condition féminine dans une Chine en pleine mutation (le roman date de 2000). L'aînée des deux femmes a connu les années noires du maoïsme. Elle vit avec son fils adolescent et sa belle-mère, la troisième composante d'un trio bienveillant, qui la protège. La plus jeune fait son apprentissage de femme et de mère dans une Chine qui s'ouvre aux cultures occidentales.
L'auteure nous conte l'amitié entre ces femmes, les secrets qu'elles finissent par partager, leur lutte contre des traditions qui les enserrent, leur force de caractère face à des hommes qui sont montrés beaucoup plus insouciants...
L'écriture est belle et profonde (bravo aux traducteurs ; ils s'y sont mis à deux). J'ai particulièrement aimé le chapitre 8, ou Chi Li décrit le coup de foudre qui saisit Fengchun et Luo Lingji lorsqu'ils se rencontrent, et les chapitres 14, 15 et 16, où naît une véritable intimité entre la plus jeune et son aînée, au point qu'on peut se demander s'il n'y a pas là plus que de l'amitié...


Lien : http://michelgiraud.fr/2019/..
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J'ai enfin achevé mon chemin de croix avec ce livre, acquis et entamé dès sa parution il y a plus de trois ans...L'histoire ne m'a pas intéressé, et l'auteure ne s'efface pas assez derrière son texte. Décidément, je n'accroche pas à cette auteure, qui est pourtant une des voix de la littérature chinoise les plus en vue en France.

Sur l'histoire, l'intrigue est mince : nous sommes à Wuhan, une métropole comme il y en a tant en Chine, anonyme pour nous jusqu'à sa subite et funeste célébrité, et allons suivre la relation amicale de deux femmes, Mijie qui tient une boutique de chaussures, et Fenchung, qu'elle a embauchée. Mijie est un peu plus âgée et a l'expérience de la vie. Elle a été militaire pendant 8 ans, et a perdu son mari d'un cancer. C'est une femme de caractère, dynamique, assez féministe même si elle est soucieuse du respect des règles de la société et de sa réputation. Elle s'est quand même autorisée une liaison assez longue à un moment de sa vie. Elle va conseiller Fenchung, cette jeune mère de famille qui ne s'entend plus du tout avec son mari, un peu trop insouciant. le principal sujet qui va les occuper, c'est le coup de foudre qui se produit entre l'émotive et innocente Fenchung et un client nommé Luo Liangji venu pour se faire cirer les chaussures. Elle a à peine levé les yeux vers lui, et lui ne la voit qu'agenouillée à ses pieds, et hop, trois mots bredouillés, ils sont comme des enfants niais ! Il faudra que Mijie leur arrange le coup à vingt pages de la fin pour que ces deux maladroits arrivent à se rapprocher, et que Mijie finisse par persuader Fenchung de franchir le pas de la relation, dont on devine ensuite qu'elle a déjà ses moments moins glorieux, mais on n'en connaîtra pas les détails, car page 190, c'est fini, et il fallait d'abord montrer cette amitié entre femmes, non exempte de certaines ambiguïtés chez Mijie en tout cas.

Pourquoi pas aimé ? Parce que la narration de Chi Li est agaçante. Elle se pose en commentatrice ininterrompue de l'action et des pensées et de la relation entre les personnages, au présent, on dirait qu'elle commente un événement sportif ! Et elle trouve le moyen de créer l'action qui en fait n'existe pas, à force de bavardages incessants sur des détails, des partis pris sur ce que doit être une relation entre un homme et une femme, entre deux femmes, etc, selon les "règles" de la société chinoise. Et là, j'ai un problème, car depuis trois ans j'ai totalement remis le cap sur le Japon, après une parenthèse littéraire chinoise, lassé de ce matérialisme à outrance (l'argent, l'immobilier, l'argent, l'argent encore...). Et non, je ne me suis pas senti ému par ces deux femmes, que je pourrais à la rigueur trouver courageuses. Mais la narration ne laisse pas la place à l'émotion, c'est trop analytique.

Un roman pour moi long, long, ennuyant...
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Actes Sud est fidèle à la romancière chinoise Chi Li depuis deux décennies. Une ville à soi est son dixième roman traduit, sachant que celui-ci a été publié en 2000 en Chine. L'ouvrage est dans la continuité de l'oeuvre de l'auteure qui, à travers des gens plutôt ordinaires, prend le pouls d'un pays en plein bouleversement, sur le plan économique mais aussi social et humain. Contrairement à d'autres écrivains chinois de sa génération, mondialement connus comme Mo Yan ou Yu Hua, Chi Li n'est pas du style à aller du côté du burlesque, du grotesque ou du picaresque. Son écriture, souvent qualifiée de néo-réaliste, est simple et ses intrigues plutôt resserrées. Une ville à soi est une histoire d'amitié, légèrement teintée d'ambigüité, entre deux femmes : Fengchun, une trentenaire mal mariée, et Mijie, une veuve sans âge. Cette dernière dirige avec succès une échoppe de cirage de chaussures où elle emploie sa jeune voisine perturbée par l'indifférence et la vacuité de son époux. Leurs relations vont passer par tous les états en une seule journée sous l'oeil d'une sage octogénaire, la belle-mère de Mijie. Roman minimaliste, aux dialogues parfois surprenants par leur naïveté (est-ce la traduction ?), Une ville à soi, comme son titre l'indique, est aussi un témoignage sur les relations en constante évolution entre habitants d'une cité (Wuhan en l'occurrence) avec des modes de vie bouleversés par les valeurs nouvelles du capitalisme. Et tout doucement, sans élever le ton, Chi Li suggère que, heureusement, s'il reste une chose à laquelle se raccrocher c'est bien l'amitié. Notamment entre deux âmes soeurs.
Lien : https://cin-phile-m-----tait..
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Citations et extraits (28) Voir plus Ajouter une citation
Tous ces clients qui ne savaient pas ce qu'était le respect et qui se contentaient de lever bien haut leurs chaussures, le regard tourné vers le ciel, avant de vous balancer l'argent, ne méritaient pas qu'on les traite comme des êtres humains. Fengchun faisait son travail avec soin, sans jamais lever les paupières, et tandis qu'elle cirait les chaussures, il émanait d'elle une beauté froide. Dans tout métier on peut atteindre la perfection. Finalement en ce monde, il n'y a pas de choses viles, il n'y a que des gens vils. (p. 24)
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C'était une femme plutôt jolie. Mais après huit années passées dans l'armée, une femme, si belle soit-elle, n'a plus rien à voir avec le commun des mortels. Elle parlait d'une voix puissante et chaleureuse, le visage souriant. Mais dès qu'elle était en colère, elle fronçait les sourcils, le regard dur, tel un guerrier prêt au combat.
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Ces rues, ce sont celles de sa belle-mère, les siennes et celles de son fils. Elle les connaît si bien qu'elle ne saurait ressentir la moindre peur, elle se sent chez elle au contraire. Seule la mort lui fera quitter cet endroit. (p. 97)
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Au début ils se taisaient, puis progressivement, leurs regards se sont discrètement croisés, ils se sont mis à se parer à doucement et à se lancer de temps en temps des sourires de connivence. Et finalement, ils se sont réfugiés dans un monde rien qu'à eux.
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Par bonheur, à force de travailler d'arrache-pied, Fengchun avait commencé à prendre goût à ce qu'elle faisait. Oui décidément il n'y a pas de sot métier, il n'y a que de sottes gens. (p. 39)
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