AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Myriam3


Le roman commence comme une fable sinistre. Un enfant mort empoisonné observe son village en proie à la fièvre. Quelques années auparavant, son père a été l'un des premiers à inciter les villageois de cette partie rurale de la province chinoise à lui vendre leur sang . Aujourd'hui, la plupart meurt de la fièvre.
Pendant ce temps, la nature rougeoie, absorbe ce sang maléfique, et le ciel flamboie. le grand-père de l'enfant est le seul à garder la tête sur les épaules grâce à ses rêves qui le guident. Il décide d'ouvrir l'école, devenue inutile, aux malades afin qu'ils puissent y finir leur vie. C'est lui qui revient également de la ville, un soir, avec le nom de cette maladie qui ne devait toucher que ceux de la ville, ceux qui vivaient mal, tellement différents de ces simples paysans :le SIDA.
Ce roman, aux allures de fable donc, est inspiré de faits rigoureusement vrais. A la fin des années 90, les provinces reculées de Chine forcent les paysans à vendre leur sang comme une ressource économique pour le pays. En échange, argent et bénéfices en nature leur sont promis, mais en 2004, le scandale, étouffé par l'état, révèle le nom de ces villes-SIDA du Henan dont parfois 80% des habitants sont touchés par la maladie.
Le regard que Yan Lianke porte sur ses contemporains est dur et cynique, cynique comme ces hommes de pouvoir -dont le père de l'enfant - qui n'hésitent pas à s'enrichir sur le dos des mourants, qui eux-mêmes continuent à voler et trahir au seuil de la mort.

C'est un roman bouleversant, que j'ai découvert grâce à Gwen21, et qui l'est d'autant plus après la lecture de la postface d'un écrivain usé qui y a versé tout son amour de la vie.
Commenter  J’apprécie          375



Ont apprécié cette critique (37)voir plus




{* *}