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3,45

sur 402 notes
J'ai été secouée par cette lecture, à tel point que j'en ai cauchemardé la première nuit. J'avais entendu parler, comme tous les gens de ma génération, des crimes horribles perpétrés par les fanatiques de Charles Manson mais d'y assister en voyeuse par ce récit m'a complètement chamboulée, résultat de l'écriture évocatrice de Simon Liberati qui a osé imaginé ce qui se passait dans la tête de Charlie et ses dames lors de leurs virées nocturnes dans les rues de Los Angeles. Dès 1967, Manson, ex-taulard malingre, révolté et mal aimé, convaincu d'être la réincarnation de Jésus Christ, embringue des jeunes en rupture de ban, pour la plupart des filles, et forme avec elles une sorte de famille dont il est à la fois le père et le gourou. Ils vivotent dans un ranch de la vallée tenu par un vieillard qui tolère leurs dérives sexuelles et toxicomanes. Jusqu'au mois d'août 1969 et les crimes sanglants que l'on connaît, l'année où tout a basculé pour le mouvement hippie, lequel se voulait à l'origine pacifique et idéaliste. le récit s'attache à décrire les prémices de ces nuits sanglantes et leur accomplissement, mais un sentiment d'inachevé reste présent car la suite des choses n'y est que partiellement évoquée. Un portrait dérangeant d'un homme à la santé mentale pour le moins fragile qui réussit à s'emparer de l'esprit d'adolescents en déroute dans un monde de liberté totale, sans idéaux et repères solides.
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Quelques jours de l'histoire morbide de la bande de Hippies dirigée par Charlie Manson en 1969. Plus particulièrement - près de la moitié du livre - le quintuple meurtres dans la maison de Roman Polanski à Los Angeles qui vit la mort de Sharon Tate enceinte de huit mois. Des hippies complètement défoncés sous l'emprise de Charlie Manson. Cela fait froid dans le dos. La manière de raconter de l'auteur est assez dérangeante - les mots sont souvent crus, les images glaciales.
Un livre particulier que j'ai lu en sautant quelques passages et que j'ai quitté soulagé de pouvoir passer à autre chose.
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Après avoir lu "The girls" d'Emma Cline, il me semblait intéressant d'exploiter cette tragique histoire sous un angle différent. C'est pour cette raison que je me suis lancée dans cette lecture. Contrairement au roman d'Emma Cline,on rentre directement ici au coeur de l'histoire de la désormais trop célèbre Manson family. Les noms des protagonistes sont authentiques ainsi que le décor dans lequel ils évoluent. Charles Manson apparaît vite comme ce gourou charismatique qu'il est et on devine très vite son influence sur les "filles". Toutefois, on sent que la folie est présente et on s'étonne qu'aucune de ses acolytes ne s'en rendent compte. Là où Emma Cline racontait l'histoire d'un embrigadement, nous sommes plongés directement au coeur de la violence et du fanatisme. En aucun cas, je n'ai éprouvé de l'empathie pour un des personnages, contrairement au roman précédent traitant du même sujet. Ici, tout n'est question que de drogues, de manipulation et de folie meurtrière à l'état pur. Âmes sensibles, passé votre chemin. C'est avec une précision presque clinique que l'auteur nous décrit les meurtres successifs, n'hésitant pas à nous faire plonger dans l'horreur de la barbarie. L'après est quelquefois évoqué avec des notifications faisant état du futur procès. Pas de place ici pour l'imagination. On se colle aux faits et c'est tout. C'est une vision complémentaire d'Emma Cline qui à mon avis rend indissociable la lecture successive des deux romans. Même si ma préférence va au roman d'Emma Cline, parce que certainement plus "humain", ce livre de Simon Liberati a le mérite de ne rien édulcorer. Et c'est cet accent de vérité qui pousse à aller surfer sur Google pour découvrir le vrai visage de ces meurtriers...Des gens comme les autres...En apparence...
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Projetée dans ce livre sans vraiment connaître l'affaire évoquée, j'ai eu peine à réaliser qu'il était inspiré de faits réels tant les membres de la « Famille Manson » sont névrosés et leurs actes horribles.
Tout démarre dans le vieux ranch où squatte la bande de hippies crasseux, « des filles en majorité, toutes plus jeunes et plus sales les unes que les autres » qui « se baladaient à poil et laissaient tous les hommes les baiser », comme une « horde d'animaux sauvages ». Il y a quelques motards aussi, qui viennent profiter des activités illégales comme le deal de drogue, le trafic d'armes ou de voitures volées. Beaucoup de personnes gravitent autour de Manson et on s'y perd un peu, surtout que l'auteur met beaucoup (trop?) de détails dans son récit. Tous sont plus cinglés les uns que les autres, « les filles surtout, de vraies furies... Il fallait sans cesse freiner leur ardeur dévastatrice »... Des filles paumées, facilement manipulables, si bien embrigadées qu'elles entendent la voix de leur gourou même en son absence !

Je ne connaissais Manson que de nom et j'aurais apprécié que l'auteur les présente, lui et sa secte, avant que l'action démarre. Cependant, son profil se dessine au fil du roman et on referme celui-ci en ayant une idée assez précise de ce personnage crispant, aussi ridicule qu'horrifiant. Persuadé d'être la réincarnation de Jésus-Christ dont il a hérité les « pouvoirs surnaturels », il se revendique aussi d'Hitler et même de Satan. Homme instable qui exprime sans transition l'amour comme la colère, « il subissait depuis l'enfance des modifications de personnalité incessantes ». Les motivations de ce déséquilibré ne sont pas très claires, il évoque aussi bien le déclenchement d'une guerre raciale contre « les nègres » que l'isolement dans les profondeurs du désert. S'exprimant par paraboles, utilisant des incantations rituelles, il insémine dans l'esprit de « ses filles » tout un folklore qui les rend à la fois hystériques et soumises. Celles-ci sont mêmes persuadées que « Charlie était capable de passer d'un corps à l'autre, de s'incarner dans des animaux ou des objets » ! « Le paranoïaque qu'il était irradiait de beauté et d'autorité », malgré son physique chétif et insignifiant, son allure de clochard. Et puis Manson est malin, il a compris que pour éviter le retour à la case prison, « débrouille-toi pour ne rien faire toi-même ».

L'épisode de « la maison de l'horreur » traduit parfaitement toute la folie de la secte. La scène est un véritable carnage, un bain de sang : « En moins d'une demi-heure, la coûteuse villa des collines de Los Angeles était devenue une nécropole ». L'auteur mêle des éléments descriptifs issus de l'interrogation ultérieure des accusés à leur ressenti personnel, en partie fictif je pense. Fidèle à sa devise, le gourou n'y participe pas, envoyant ses fidèles les plus efficaces à sa place. Si l'homme, Clem, a le meilleur gabarit pour tuer, c'est la jeune Sadie la plus impressionnante. Pour elle, tuer est jouissif. Et surtout, elle est entièrement dévouée à son gourou, d'autant plus que « La Famille lui avait donné un cadre, des gens qui l'écoutaient assez gentiment et qui la supportaient plutôt mieux que tous ceux qu'elle avait connus jusque là ». Quant à Linda, ce sera la seule à culpabiliser (alors qu'elle n'a tué personne) lors de brefs moments de lucidité qui lui donnent envie de quitter cet environnement dépravé (« sauve-toi »).

Pour la même raison que l'affaire Sharon Tate a démarré sans préambule, on ne saura pas, dans ce livre, le fin mot de l'histoire, l'auteur ayant choisi de zoomer sur quelques heures de l'existence démente de cette secte. On ressort de cette immersion un peu éberlué, avec l'envie d'en apprendre davantage et en même temps une certaine répulsion. Un livre intense !
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Une lecture fascinante : trente-six heures dans la vie de la "famille Manson", un groupe de hippies californiens à la dérive, constitué surtout de toutes jeunes filles, tombées sous la coupe de Charles Manson, un manipulateur charismatique, qui se fait passer pour une incarnation du Christ et asservit ses adeptes à grand renfort de drogues et soumission sexuelle... Les 36 heures durant lesquelles tout bascule : Charles Manson décrète la guerre aux noirs, et envoie ses adeptes dans des virées meurtrières pour des assassinats qu'il veut imputer aux noirs...

Entre horreur, folie, incompréhension, découverte d'un monde hippie que j'ignorais, ce livre se lit d'une traite.

Et pourtant, à la fin de la lecture, j'éprouve une petite déception. le quatrième de couverture annonçait que l'auteur se mettait à la place des personnages, j'espérais donc un récit à la première personne des tueuses... Mais malheureusement à mon avis, l'auteur déplace son point de vue d'un personnage à l'autre. Il donne ainsi les impressions et opinions de tous les personnages qui se croisent, y compris par exemple celui du policier qui examinera le lendemain les traces d'effraction, ou le passager d'une voiture klaxonnée par les hippies. Il résulte de ce faisceau de regards une impression de "politiquement correct", puisque le point de vue des meurtrières est sans arrêt miné par les considérations de tierces personnes sur l'horreur de leurs actes et leur folie.

Ce livre est davantage une mise en scène romancée d'une enquête - impressionnante de précision - sur un fait divers qu'une mise en abyme de personnages, je le regrette, mais il reste un très bon ouvrage de la rentrée littéraire.
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Ce livre résonne en moi, car tout comme ceux qui sont nés dans les années soixante, j'ai entendu parler de la « Famille Manson » et du meurtre atroce de Sharon Tate, enceinte de 8 mois, femme de Roman Polanski, par ce groupe de hippies. Meurtre qui secoua la planète Hollywood et le monde entier par sa violence et son acharnement. Etant enfant à l'époque, mes parents ont, comme tout le monde, suivi l'affaire et furent atterrés en découvrant, la jeunesse des filles et leur détachement lors du procès.
Simon Liberati retrace ici les trente-six heures de la vie de la « Famille Manson » au moment où elle passe à l'acte. Nous sommes en 1969 et cet horrible fait divers va marquer la fin du mouvement hippie. Lorsque ce mouvement est né en 1967, la société le voyait comme l'utopie de jeunes gens qui voulaient vivre d'amour, de fleurs et d'eau fraiche. Avec l'affaire Manson, ce mouvement est brutalement considéré comme dangereux, sombre, menaçant, associé à la drogue et à ses dérives.
Depuis 1967, avec la brutale libération prônée par le mouvement hippie, la transgression devient honorifique, c'est ainsi que des jeunes filles de bonnes familles, instruites, vivant chez leurs parents se révoltent , fuguent et se retrouvent autour de Charles Manson, sous son emprise psychologique et sexuelle mais aussi sous l'emprise de multiples drogues. Elles iront tout naturellement jusqu'au meurtre pour le satisfaire.
Quant à Manson, ce petit homme d'un peu plus d'un mètre cinquante est psychologiquement perturbé par une enfance très compliquée . Sa mère, avec laquelle il développe un rapport passionnel très violent, est une prostituée. C'est un escroc, un proxénète, un repris de justice, pour qui tout a été possible à cette époque où il était « interdit d'interdire ».
L'auteur décrit ici longuement, sans complaisance aucune, les conditions de vie au « Spahn Ranch » dans un canyon perdu à quelques kilomètres du nord d'Hollywood : la saleté ambiante, le manque d'hygiène corporel, les orgies sexuelles où tout le monde appartient à tout le monde, et souligne l'emprise du gourou sur chaque membre de sa « secte » qui mènera à l'innommable.
Il décrit également le déchainement de violence « des filles » de Manson lors du meurtre de Sharon Tate.
Un livre qui ne laisse aucune zone d'ombre à cet évènement qui a marqué a jamais les esprits.
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Une épopée sanglante et émouvante dans un Los Angeles des âmes perdues que Liberati met à coeur de faire revivre, même si le coeur doit rester accroché devant tant de sauvagerie. Il nous rappelle Sharon Tate, souffre douleur de la bande de Manson, dans les maisons des collines de Hollywood, là où personne ne les a entendus crier... Dédicacé au fils d'Eva Ionesco.
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Je ne vais pas de nouveau reprendre l'histoire, d'autres lecteurs l'ont très bien fait. Ce livre est terrifiant, il m'a laissé un sentiment d'horreur suprême. Comment des jeunes gens avec des visages d'anges pour certains, ont pu commettre un crime pareil ? C'est la réalité, ce n'est pas un polar que je lis à longueur d'année. Ce livre est tellement vivant que j'ai souvent cru me trouver avec ces fous, dans la même pièce, sans pouvoir rien faire... Un livre qui me marquera pour très longtemps.
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Un super road trip dans la Californie des années 60 en plein mouvement hippie avec pour décors les collines d Hollywood.
Un livre flippant qui nous entraîne jusqu'au bout de l horreur jusqu'au dernier souffle de l actrice Sharon Tate, femme de Roman Polanski à l époque, assassinée par la secte de Charles Manson. Ce fait divers marquera la fin du mouvement hippie aux Etats Unis tant la boucherie fut barbare. Pour info, Quentin Tarantino adepte des films noirs ou les belles femmes blondes se font malmener et torturer est actuellement en train de caster celle qui jouera le rôle de ...
Sharon Tate assassinée par les California Girls de Charles Manson.
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J'ai failli abandonner la lecture de California girls. Je ne voyais pas l'intérêt lire le déroulé millimétré des trois jours de tuerie d'une bande de hippies crasseux et défoncés. Et pourtant, ce "roman" n'est pas aussi plat et sec qu'il n'y paraît. J'y ai appris que derrière la dénomination "hippy" ou "new age" se cachait tout une multitude de mouvements et de sectes avec des intérêts très différents. Je n'aurais jamais cru que des "babas cool" puissent avoir des accointances avec le Ku Klux Klan ou des néo-nazis. C'était finalement très intéressant cette peinture de la Californie des sixties.
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