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3,45

sur 402 notes

1969, Californie. Nous suivons dans ce roman presque historique, les dernières trente-six heures de la famille Manson. Difficile de croire que si Charles Manson était devenu célèbre ses massacres n'auraient jamais eu lieu, qu'il n'aurai jamais eu besoin d'être un gourou. Cependant, cette version de l'histoire n'existe pas. Dans ce roman, Charles Manson cherche bel et bien à se venger de Dennis Wilson (Beach Boys). Cependant, ça ne se passe pas comme prévu et c'est Sharon Tate et ses amis qui se retrouvent assassinés. Dans ce roman très bien écrit et très chronométré, nous vivions ces dernières heures, ces heures de gloire si je peux dire, de cette « famille ». Entre massacres et idéologies, Simon Liberati nous transporte dans une époque que nous n'avons pas vécu et dans une communauté qu'il valait mieux éviter. Je conseille fortement ce roman qui m'a retournée et que j'ai lu en quelques heures, tellement je me suis sentie happée par l'histoire. Que vous connaissiez de près ou de loin Charles Manson, lisez ce roman qui pourra vous éclairer sur un fait divers de l'époque qui à influé les années 60-70.

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Lecture laborieuse pour moi.
j'avais hâte de le lire car j'avais beaucoup aimé Eva, notamment pour la plume de Simon Liberati. Et il y a un côté fascinant aux histoires de gourou.
La construction du roman m'a plu, une première partie pour s'immerger dans l'ambiance de la "famille" et puis l'histoire minute par minute du massacre de Sharon Tate et co. Mais le style haché et trop simple m'a perdu; mais ce n'est que mon avis.
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Simon Liberati écrit bien. Merveilleusement bien. Malgré le sujet plus que lugubre, une espèce de calme, je ne dirais pas sérénité mais calme se dégage de cette histoire. On connait tous Charles Manson, ses filles et l'horrible meurtre de Sharon Tate. J'ai tellement hésité avant de lire ce titre, parce l'horreur doublée d'incompréhension que m'inspire ces sectes font en sorte que je me tiens éloignée de ce genre de récit.
Mais la Californie fin des années soixante, c'est quand même toute une époque. Un idéal, un mode de vie à copier. La plage, les surfers, les fêtes, tout ça est bien invitant. C'est aussi la fin d'une fin d'époque et le début d'une autre. Musique, drogues, droits civiques, motards, tout y est. Une époque qui , qu'on le veuille ou non, a radicalement changé les choses. Et Simon Liberati a su parler de tout de cette époque en quelques mots, quelques phrases, quelque pages. Malgré le biais, assez trash, disons-le, choisi pour en parler, son survol est révélateur des moeurs d'une époque en fin de vie ou en début d'une autre.
California Girls c'est quelques heures des la Famille Manson, les heures les plus noires peut-être mais racontées sous beaucoup de lumière. Ce n'est pas une enquête mais plutôt une tranche de vie. Celle de jeunes filles, leur égarement, leur perdition et malgré la beauté du récit c'est d'une tristesse infinie. Oui Charles Manson et ses filles ont marqué de sang l'imaginaire de tous encore près de cinquante ans plus tard.
Je ne connaissais pas la plume de Liberati. Elle m'enchante, elle est contemporaine, elle coule vivement et clairement sur le récit même si celui-ci est abominable.
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La fin d'un mythe.

Le livre de Simon Liberati nous propose d'accompagner la Famille fondée par Charles Manson, gourou hippie à la fin des années 60 en Californie dans les heures qui ont entouré l'assassinat de Sharon Tate en août 1969.

Mon intérêt pour ce récit, dont je n'attendais, en fait, pas grand-chose avait été quelque peu piqué par le film de Quentin Tarentino One upon a time in Hollywood (2019) qui revisite le Hollywood de cette époque et dont les personnages fréquentent les mêmes lieux que Charles Manson et ses âmes damnées.

J'ai lu ce récit d'une traite. Comment Simon Liberati parvient-il à captiver le lecteur en faisant le récit d'un « fait divers » qui a fait le tour du monde? D'abord Simon Liberati nous délivre une prose qui accroche sans être racoleuse ; certes il ne nous épargnera rien du supplice des victimes de ces équipées sauvages mais par souci du réalisme des gestes et des pensées. Réalisme sans pathos. La froideur et la retenue de ces descriptions en accentue l'horreur.
evacuer l'affaire en déshumanisant les membres De La Famille et Charles Manson, trop facile ! Les protagonistes ne sont pas des monstres ; leurs actes sont monstrueux mais ils ne sont pas des monstres. Les membres De La Famille sont des gens ordinaires mais qui ont perdu toute boussole ; ils sont tombés – non la forme passive ne convient pas, elle pourrait laisser croire qu'ils sont des victimes, que ce n'est pas de leur faute, qu'ils ne sont pas responsables. Pour être plus précis ils se sont laissés prendre, ils ont accepté de se soumettre au gourou, au chamane, à la drogue. La drogue, omniprésente ; prison qui décérèbre. Ils y ont trouvé leur compte, peut-être provisoirement, mais ils y ont trouvé leur compte (un bénéfice secondaire dirait le psychanalyste). Leur compte c'est une sorte de chaleur grégaire, la fourniture de plaisir sexuel et la sécurité de la soumission.

Simon Liberati complète ce récit apocalyptique, satanique de ces 36 heures durant lesquelles une violence inouïe, littéralement folle s'est abattue sur des innocents pour le seul plaisir par nous proposer, nous suggérer quelques grilles de lecture, certaines qui s'enfoncent dans le tréfonds de l'âme et des ressorts de la nature humaine, d'autres plus prosaïques qui d'abord suscitent le doute et l'étonnement et, ensuite, eu égard aux moeurs politiques américaines, trouvent une certaine crédibilité.

C'est plutôt une vision différente de cette période qui s'impose après la lecture de l'ouvrage de Simon Liberati. le mouvement hippie enveloppé dans une ambiance New Age, a été souvent regardé, en tout cas en Europe avec sympathie et bienveillance, comme on regarde des adolescents un peu turbulents mais qui au fond sont de bons enfants au grand coeur, désarmés devant le tragique de la vie. L'utopie est en fait une dystopie. La réalité n'est pas tout à fait celle-là. C'est la fête de toutes les élucubrations irrationnelles, eschatologiques. La Croix gammée est un emblème revendiqué. le racisme anti-Noirs le plus abject y a sa place, voire est un des moteurs de leur pulsion criminelle.

Avec ce récit de la Famille de Charles Manson dans le paroxysme de son délire, Simon Liberati nous donne à repenser la réalité de ce mouvement hippie, certes multiforme, mais où est à l'oeuvre non pas une société en lutte pour son progrès mais un retour aux plus archétypales des pratiques. Seule voie que des personnalités fragilisées par l'angoisse et le malaise liés aux frustrations de la société américaine de l'époque ont pu identifier sans parvenir à les dépasser.

A lire absolument.
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Aux premières lueurs du jour ou à l'orée d'un soir, j'ai allumé la radio. Une station FM de vieux, probablement, avec de vieux tubes chantant, et entraînant, et entêtant... Ça passait un air de déjà-entendu d'une autre décennie d'un siècle dernier, un titre des Beach Boys, station FM de très vieux je te l'accorde. Beach, tubes, le sable fin, des surfeurs qui courent sur la plage, des surfeurs sui sautent sur une planche, des surfeurs qui s'engouffre dans un tube d'eau et d'écume. Et le soleil. Et les surfeuses, ne jamais oublier les surfeuses bronzées. California Girls sur des ondes ensoleillées. J'aime ce genre de vibrations.

Du coup, j'ai envie de soleil, de filles en bikini et de plage. le second effet Beach Boys. Dès les premières notes, je ressens déjà ce soleil réchauffé mon vieux cuir. Avec un peu plus d'imagination, je me retrouve même au bord d'une piscine à l'eau bleu turquoise dans une maison luxueuse d'Hollywood. Une blonde plonge dans l'eau, une brune, grosses lunettes de soleil années soixante-dix, est allongée sur une chaise longue. J'hésite entre un Blue Lagoon et un Sex on the Beach. Good Vibrations. Elles sont belles ces nanas, cette blonde qui sort de l'eau, cheveux mouillés bikini tendance transparent, Barbara Ann, et cette brune au corps huilé, jambes caramélisées sourire sublimé. Je sirote mon cocktail, tranquille mon regard perdu dans cette musique d'un temps insouciant. Mais attention, le diable rode. Ou Satan. Ou Charlie. Appelle-le comme tu veux, Charlie et ses drôles de dames. Il est là, près de moi, prêt à me trancher la gorge en jouant de la guitare, m'enfoncer un piolet dans le coeur comme si j'étais un vampire en dansant comme dans un bal, le masque du démon en personne. Charles Manson et ses California Girls, des hippies aux cheveux gras et aux jambes poilues, prêtes à saigner les cochons pour son gourou. Drôle d'époque, drôle d'ambiance, je me retrouve finalement bien loin de la pop wilsonienne et de la beauté de Sharon Tate… Et je repense à ce bouquin lu il y a des années pour lequel je n'avais rien écrit. Et je me dis que l'auteur, Simon Liberati, doit bien aimer cette période, sixties, ce n'est pas son premier roman sur cette époque.

California Dreamin', une planche de surf dans le pick-up, un massacre sanglant au bord de la piscine.
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California girls, ce sont ces très jeunes filles, pour certaines mineures, qui forment une sorte de groupie autour de leur gourou, Charles Manson. On les appelle "les sorcières de Manson". Il y a Sadie, Katie, Linda et quelques autres. Elles sont allumées, déjantées, crasseuses et défoncées. le roman de Simon Liberati soulève beaucoup de poussière. L'ambiance est western avec du sexe, de la drogue et beaucoup de violence et de croix gammées. L'hymne de rigueur est le Helter Skelter du “white album” des Beatles. En 69 se dessinent déjà les prémices de la vague Heavy Metal.

Dans les environs de Los Angeles, une communauté hippie s'est constituée autour de Charlie. On les appelle The Garbage People. Ils sont installés au Spahn Ranch. On y dîne sans viande et sans alcool de nourriture récupérée dans les poubelles. Il n'y a ni eau ni électricité. Les armes circulent. Charles Manson incite ses adeptes au combat contre les "cochons" et à la guerre raciale. Il a un différend avec le producteur de musique Terry Melcher. Il organise une virée dans sa villa pour lui régler son compte. Seulement, il ignore que sa cible a déménagé. C'est la femme de Polanski, Sharon Tate, qui subit l'assaut sauvage.

Le massacre est décrit avec force détails. Il y en aura d'autres. On est un peu dans le registre de la fameuse et sinistre épopée d'Orange Mécanique, mais version hippie 69. La bande son diffère complètement. En littérature, comme au cinéma, la violence peut être soit suggérée, soit montrée de façon directe. Simon Liberati choisit la deuxième option. Il reconstitue la scène de crime très précisément. Il en fait un véritable tableau à la fois caravagesque et psychédélique.

L'auteur dissèque l'organisation de la communauté de Charles Manson et expose la façon dont il manipule des sujets très jeunes, en rupture avec leur famille, sous l'emprise de drogues. Ils sont totalement désinhibés et n'ont aucun sentiment de culpabilité. Seule, Linda ressent un certain malaise et éprouve le désir de fuir.

Sous un titre ensoleillé fort trompeur, California girls est une terrible descente aux enfers. Simon Liberati ne semble pas mettre de complaisance dans son écriture. Il reconstitue les faits avec précision. Son texte, puissant et cru, exprime toute l'horreur des actes perpétrés. La fin du roman, avec son retour à l'insouciance, inscrit les crimes commis dans une dimension pratiquement anecdotique. Réduits à de simples faits divers, leurs traces s'effacent à l'aide de quelques produits ménagers.
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Ce livre nous retrace les 36 heures de la folie sanguinaire de la famille Manson à travers les yeux de ses assassins. On nous décrit les actes horribles auxquels se sont livrés les membres de cette communauté dirigée par Charles Manson, mais aussi à dépeindre leur vie quotidienne. On ne nous décrit pas ces atrocités dans le but d'excuser les actes accomplis mais pour mieux comprendre les faits.
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Ce livre résonne en moi, car tout comme ceux qui sont nés dans les années soixante, j'ai entendu parler de la « Famille Manson » et du meurtre atroce de Sharon Tate, enceinte de 8 mois, femme de Roman Polanski, par ce groupe de hippies. Meurtre qui secoua la planète Hollywood et le monde entier par sa violence et son acharnement. Etant enfant à l'époque, mes parents ont, comme tout le monde, suivi l'affaire et furent atterrés en découvrant, la jeunesse des filles et leur détachement lors du procès.
Simon Liberati retrace ici les trente-six heures de la vie de la « Famille Manson » au moment où elle passe à l'acte. Nous sommes en 1969 et cet horrible fait divers va marquer la fin du mouvement hippie. Lorsque ce mouvement est né en 1967, la société le voyait comme l'utopie de jeunes gens qui voulaient vivre d'amour, de fleurs et d'eau fraiche. Avec l'affaire Manson, ce mouvement est brutalement considéré comme dangereux, sombre, menaçant, associé à la drogue et à ses dérives.
Depuis 1967, avec la brutale libération prônée par le mouvement hippie, la transgression devient honorifique, c'est ainsi que des jeunes filles de bonnes familles, instruites, vivant chez leurs parents se révoltent , fuguent et se retrouvent autour de Charles Manson, sous son emprise psychologique et sexuelle mais aussi sous l'emprise de multiples drogues. Elles iront tout naturellement jusqu'au meurtre pour le satisfaire.
Quant à Manson, ce petit homme d'un peu plus d'un mètre cinquante est psychologiquement perturbé par une enfance très compliquée . Sa mère, avec laquelle il développe un rapport passionnel très violent, est une prostituée. C'est un escroc, un proxénète, un repris de justice, pour qui tout a été possible à cette époque où il était « interdit d'interdire ».
L'auteur décrit ici longuement, sans complaisance aucune, les conditions de vie au « Spahn Ranch » dans un canyon perdu à quelques kilomètres du nord d'Hollywood : la saleté ambiante, le manque d'hygiène corporel, les orgies sexuelles où tout le monde appartient à tout le monde, et souligne l'emprise du gourou sur chaque membre de sa « secte » qui mènera à l'innommable.
Il décrit également le déchainement de violence « des filles » de Manson lors du meurtre de Sharon Tate.
Un livre qui ne laisse aucune zone d'ombre à cet évènement qui a marqué a jamais les esprits.
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Si je vous dis: Famille , Hippies, Californie, vous pensez soleil, amour et paix? Biiiip! Raté…
Ici point d'amour si ce n'est celui de fanatiques hypnotisées par un gourou démoniaque, point de paix mais le Helter Skelter et du soleil on n'en a que la brûlure…
California Girl de Simon Liberati est une plongée de 36h dans la psyché et le dysfonctionnement des « filles » de Charles Manson
Une lecture éprouvante tant est incompréhensible la logique de cet homme qui se prend pour Dieu.
Un roman qui donne à réfléchir en ces temps de polarisation des croyances et des discours…
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Cette interprétation libre de la tuerie engagée par la "famille" Manson est d'un réalisme terrifiant.
Certes, l'auteur n'a pas la réputation d'écrire des romans pour midinettes, mais, au-delà des mes craintes, j'ai éprouvé un horrible sentiment de voyeurisme extrêmement malsain en pénétrant au coeur de ce macabre récit.


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