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Critique de AgatheDumaurier


Impression de brouillon. Je ne comprends pas bien où veut en venir Simon Liberati. le livre n'est pas nul, loin de là, mais, comme aurait dit ma prof de philo, il me semble raté. Ce qui n'a rien à voir avec nul, juste, il y a une idée, intéressante, mais c'est raté. Enfin, je crois. Ou alors il me manque des éléments pour tout saisir.
La structure est assez claire :
-L'accident : 50 pages de description clinique, qui forment un ensemble baroque en réalité très maîtrisé, nous amenant peu à peu au corps détruit de Jayne Mansfield. Détruit à la tête, au front, ayant percuté de plein fouet la barre arrière d'un camion...La perruque a volé, d'autres perruques jonchent le sol. Il y a là quelque chose, c'est une artiste de performance qui nous est montré, plus qu'une actrice. Une metteuse en scène d'elle-même dans son dernier show. A ses côté, le corps de son amant maudit, Sam Brody. Les trois enfants, Dieu soit loués, sains et saufs à l'arrière.
Ensuite, flash back.
20 octobre 1966, Jayne Mansfield vient sans invitation au festival international du film de San Fransisco. Il y a là Roman Polanski...(annonce de California Girls ? ). Jayne se fait éjecter pour tenue indécente. Son corps est à nouveau décrit. Une robe, deux bouts de tissus noirs lacés sur des courbes immenses, une perruque blonde-blanche. le visage bouffi (moi, ça me frappe pas trop sur les photos, je la trouve splendide...)par l'alcool et la drogue. Simon Liberati dit que ce moment signe la fin de l'âge d'or hollywoodien. Là, il me manque des connaissances historiques.
19 octobre 1966, la veille, Jayne rencontre, avec son amant, un sataniste. Allusion à Susan Atkins et Charles Manson, qui le connaissent (deuxième lien avec California Girls) Je n'ai pas non plus compris à quoi cela rimait. Il n'est pas vraiment question de déchéance, plutôt de malédiction que le gourou aurait lancé sur l'amant de Jayne, Sam. Epais mystère.
-Les extraits de journaux ayant suivi le festival de San Fransisco, tous découpés et rassemblés par Mansfield. L'idée, c'est qu'elle fait de sa vie une oeuvre, par l'intermédiaire des médias. Elle ressemble alors à Loana, à Kim Kardashian. Mais il n'y a toujours pas d'idée majeure de déchéance ou de tragédie. Jayne maîtrise son destin. Elle essaie de jouer avec le système, d'en tirer un profit maximum, tout en étant une artiste "l'artiste qui se fait appeler Jayne Mansfield". Cela rappelle "l'actrice blonde", de Joyce Carol Oates, pour désigner Marilyn Monroe, elle aussi une pure création de Norma Jean Baker. Réflexion intéressante.
Puis retour au soir du drame, le show minable et la route vers la Nouvelle Orléans, et l'accident, dû à la vitesse excessive du chauffeur, sans doute sous influence de l'amant. La boucle est bouclée.
On retrouve ici des thèmes abordés dans California Girls, un attrait pour les années 60 aux USA, la face ténébreuses de la Californie, sa culture underground, ses monstres. Jayne Mansfield est une sorte de monstre, un système monstrueux tente de la broyer sans véritablement y parvenir. Avec elle, visiblement, ce système meurt (celui des grand studios tout puissants). Mais pourquoi ce lien, c'est ce que je n'ai pas compris. Ainsi que l'intervention de l'occulte, des satanistes, et la relation avec Sam Brody. Liberati ne dit rien clairement. Il ne dit pas vraiment que Jayne Mansfield choque le puritanisme, ou si peu, il ne dit pas vraiment que Jayne se noie, ou pas, en fait, il ne dit pas grand chose sur elle, il ne l'explique pas (pas plus qu'il n'expliquera vraiment les filles de Manson). Ce qu'il fait exactement dans ce roman me laisse perplexe. Mais il y a quelque chose, c'est sûr.
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